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 I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]

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MessageSujet: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeMar 22 Avr - 16:16

i drink to remember i smoke to forget
phoenix & zoé
Un rail de poudre blanche est étalé sur la table de chevet. Ni une ni deux, la coke est désormais dans le corps de Zoé. Ça lui fait un bien fou. À vrai dire, la sensation de cette substance qui passe dans vos narines est plutôt étrange, mais le soulagement et le détachement qu'on éprouve par la suite vaut bien ça. Alors bien sûr, la drogue c'est mal. On devient accro quand on en consomme trop souvent, donc on en rachète, on consomme et c'est le cercle vicieux. D'ailleurs Zoé aimerait peut-être s'en sortir. Ou peut-être pas. Qu'est-ce-qui va lui procurer cette sensation de bien-être si elle arrête la cocaïne, l'héroïne et toutes ces saloperies ? Bah rien. Absolument rien. Même pas l'amour, comme  le voudraient les Bisounours. Bref, Zoé est encore en sous-vêtements dans sa chambre et remarque qu'elle n'a plus de clopes (enfin si, il en reste une), ni de drogue en fait. Le manque va rapidement se faire. Elle cherche dans le répertoire de son iPhone, le numéro de son dealer, Phoenix. Elle lui envoie un texto, sa voix étant un peu enrouée. Et puis elle ne veut pas subir ses leçons. Le message dit « On se retrouve dans une heure, dans la ruelle habituelle. Tu sais de quoi j'ai besoin. » Concis, neutre, comme d'habitude. La seule chose qu'on peut ressentir c'est son manque évident de drogue dans ses veines.

Quarante cinq minutes plus tard, des litres et des litres d'eau consommée dans un bain moussant, Zoé sort et s'enroule dans une serviette de bain. Elle s'habille d'un t-shirt à effigie du légendaire groupe Nirvana, un jean noir, des boots et une veste en cuir. Elle allume son ultime cigarette et sort de chez elle, prenant la direction du rendez-vous. La jeune blonde arrive dans la ruelle sombre et lugubre où elle est censée attendre Phoenix et sa drogue. Elle fouille ses poches dans un dernier espoir de trouver quelque chose de consommable. Étrangement, elle trouve un joint, ne s'arrêtant pas à ce détail, elle cherche aussi son briquet. Rien. Pas de feu, et puis si elle osait sortir de la ruelle, elle pourrait rater son rendez-vous. Tant pis, elle lui demanderait à lui. 
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeMar 22 Avr - 17:12

    J’aimais déjà pas cette journée.

    Ces rayons d’soleil qui filtrent à travers mon rideau m’agace. Et j’vous parle pas de ces crétins qui marchent dans les rues, et qui braillent pour s’parler. Quant aux voitures, ces pétés de tune aimaient bien faire vombrir leurs moteurs, comme si ça allait attirer quiconque. J’aime pas ce quartier. J’aime pas le fric. J’aime pas ces gosses de riches, j’aime pas ces têtes à claques avec un sourire de faux-cul, qui vous jauge comme si vous étiez qu’un vulgaire cafard bon à écraser. Ouais, les cafards c’est bon à écraser, en même temps.
    Ça empêche pas que jles aimais pas ces crétins. J’aurais tellement aimé me casser d’ici. Mais bon, c’était la baraque à mes parents, y’avait trop de souvenirs dans ces lieux pour que j’envisage de la vendre. Et puis, elle était bien, cette maison. Surtout pour les fêtes. C’est marrant, d’faire des fêtes dans ce quartier. Tout le monde gueule. C’est assez comique.
    Et puis, ce rêve, il m’a vite saoulé aussi. Comme si j’allais être un bon gars un jour. Ça serait bien ouais, mais quand on trempe dans l’illégalité dès sa naissance, ya bien évidemment des chemins qui sont inaccessibles. Comme celui-là. Dommage, d’un côté. Mon boulot est épuisant mentalement. J’sais pas comment faisait mon paternel pour être aussi détaché. C’est pas comme si y’avait pas de gosses d’à peine seize ans qui venaient régulièrement acheter de quoi se défoncer. Déjà que c’est assez pathétique de base - ouais, je suis pathétique aussi - ça l’est encore plus venant de mômes. Surtout quand y a aucunes raisons valables. Mais j’allais pas forcer mes collègues à faire un questionnaire à chaque personne qui débarque, le secret prime ici. Et puis, on s’en fout, au fond. Chacun se démerde comme il peut dans ce monde. C’est juste bien triste de voir que le malheur touche aussi des ados.

    Le vombrissement provoqué par mon phone ne fit que m’énerver encore plus. J’avais pas que ça à faire, de répondre à des sms bien chiants, j’ai une affaire à faire tourner. Et faut que j’aille rendre visite à quelqu’un, en plus, un abruti qu’avait pas compris que fallait pas se faire remarquer dans ce genre de boulot. J’aurais jamais cru que quelqu’un soit aussi con pour fournir de la coke à un client tout près de la résidence d’un flic. L’être humain tombe bien bas. Le monde tombe bien bas, aussi. Mais ça c’pas nouveau, c’est juste une décadence qui continue peu à peu. Une douce et lente agonie.
    « On se retrouve dans une heure, dans la ruelle habituelle. Tu sais de quoi j'ai besoin. »
    Je m’allume une clope - ouais, une clope. du tabac quoi, ça change - en observant pensivement le nom affiché. Zoé. C’était une jolie demoiselle, franchement. J’aimais bien sa tête, on dirait un petit renard. Puis j’sais pas, elle avait pas les yeux vides et cons comme la plupart des gens que j’connais, elle avait cet éclat d’intelligence bien rare que je recherchais. Ouais, j’aime pas parler avec des abrutis, ou des drogués-larves. En parlant de ça, j’avais un peu peur qu’elle finisse ainsi, à se consommer autant - même moi j’le faisais pas comme ça. J’me limitais à la drogue dure de temps en temps, j’préférais nettement la douce au quotidien. Franchement, ça me saoûlerait vite qu’une fille comme ça finisse à terre inconsciente et à se noyer dans sa bave. Je crois que j’l’aimais bien ouais.

    Je sors directement de chez moi - levé depuis plusieurs heures déjà, insomnie obligée, j’étais déjà largement prêt avant l’heure - et je me dirige vers le lieu de rendez-vous habituel. Je me glisse discrètement dans la ruelle, et me dirige vers la silhouette fine et élancée un peu plus loin en m’allumant une deuxième clope.
    Ah, j’aimais bien le style à Zoé aussi. Ca changeait des pots de peintures superficielles qu’on croise habituellement. Zoé était différente, ça doit être pour ça que j’l’appréciais. En tout cas, fringuée comme ça, elle me faisait passer pour un sdf. Ouais, vieux débardeur, blouson noir abîmé, jean troué et vieilles rangers à peine lacées, yeux éclatés et la crinière complètement décoiffée, on aurait dit un ancien drogué qui cherchait de la poudre entre les pavés d’une rue. M’enfin, au niveau des yeux éclatés on était quasi ex-aequo. Mais elle avait meilleure allure, bien qu’on aurait dit une bombe à retardement.

    “ Alors ma belle, ça sera quoi pour toi aujourd’hui ? Coke ? Héro ? Dla douce ? Les trois ? J’ai pas une quantité illimité sur moi là, va falloir t’contenter de ce qu’il y a. Y’en aura p’tête plus la prochaine fois, joli coeur. ”

    Évidemment, j’allais pas lui dire que j’avais volontairement pris moins que d’habitude pour elle, c’était pas une chose à dire. Mais franchement, ça m’saoulerait grave de la voir aussi bas.
    Je tire une taffe en l’observant, m’approchant encore un peu plus d’elle tout en surveillant l’entrée de la ruelle.

    “ Merde alors, t’as l'air d'un vieux chien galeux atteint d’la rage. Va falloir freiner un peu non, Blondie ? Le clébard va pas tenir longtemps à ce rythme là ”
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeMar 22 Avr - 17:54

i drink to remember i smoke to forget
phoenix & zoé
Elle écrasait sa clope contre le mur moisi d'un des deux immeubles, dont l'écart creusait la ruelle, qui puait elle aussi le moisi. De toute façon, tout pue le moisi à Londres, sauf les lieux cleans des petits bourges. Bon, elle allait pas commencer à penser à ça. Si ? Soudain, une silhouette s'avance vers la blonde. Quand il arrive dans le peu de lumière où Zoé s'est placée, elle peut découvrir sa gueule d'éternel insatisfait et ses yeux complètement explosés. Ils avaient l'air bien pitoyables tous les deux dans ce coin sinistre de la capitale anglaise. Pourtant, sa venue et ce qu'elle sait qu'il a dans ses poches lui arrache un sourire. Aucun salut, ni même une simple trace d'amitié, il rentre dans le vif du sujet. Qu'est-ce-qu'elle veut ? D'après lui, il avait pas beaucoup. La jeune blonde lève les yeux au ciel, et soupire. « Ça fait un bout de temps que t'as jamais beaucoup sur toi. » d'un ton accusateur, puis en se radoucissant « Donne ce que t'as de coke et d'hero. » Il jette un coup d'œil furtif à la rue et s'approche d'elle, en la traitant de chien galeux qui devrait réduire ses doses s'il veut survivre. Elle lâche un soupir las. C'est toujours comme ça, il se sent obligé de la sermonner quant à sa consommation de drogue, trop habituelle et trop forte. Qu'est-ce-que ça peut bien lui foutre ? Il se fait du blé grâce à elle, alors qu'il lui lâche la grappe un peu. « Putain Phoenix, t'es gentiment en train de me casser les ovaires là. Arrête de me faire chier avec ça, je te paye, tu devrais pas demander plus. » En même temps il avait pas tort, son addiction en ce moment était décuplée et les rails de coke et les injections d'hero se multipliait encore un peu plus chaque jour. Mais au pire, personne pleurerait, pas même ses propres parents, alors si elle se foutait en l'air avec ça, ça devrait pas gêner grand monde. Peut-être Cassius à la rigueur. Mais honnêtement qui d'autre ? Une petite voix dans sa tête lui lance avec sarcasme « Messieurs sortez les violons. »

Après ses pensées, elle sort des billets de sa poche, et lui tend en disant « J'ai l'impression de payer une pute. » avec un sourire en coin. Et elle tend sa main contenant l'argent, et l'autre vide qui attend ce dont elle a tellement besoin. Soudain, Zoé réalise qu'elle risquait d'oublier quelque chose, elle reprend ses mains et place entre ses lèvres gercées le joint qu'elle ne soupçonnait pas. Même avec le bâton qui lui pourrit la vie dans la bouche, elle lui dit « Avant, sors ton feu. J'ai oublié mon briquet. » Elle le supplie du regard, et ne veut pas qu'il lui dise « Arrête avec la drogue beauté, t'as pas besoin de ça, blablabla ... »
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeMar 22 Avr - 20:07

    J’souris à sa remarque concernant le fait que j’avais réduis ses doses, conscient qu’elle était certainement au courant de mes manigances. Elle était loin d’être crétine, cette fille. Et j’le cachais pas forcément. J’aurais juste aimé qu’elle sache aussi qu’elle devrait réduire sa consommation.
    « Donne ce que t’as de coke et d'hero. »
    Je lève les yeux au ciel tout en ouvrant ma poche de blouson - d’habitude, je m’occupais pas de vendre ça, juste de l’aspect financier, les stocks, et les régulières disputes. Ce qui faisait que j’étais pas vraiment repérable, ou un suspect pour les flics, je pouvais facilement me permettre d’en avoir dans mes poches. Après tout, c’était rare, donc y’avait aucuns risques particuliers. Je sors deux sachets de taille moyenne, plutôt bien rempli, que je garde à la main gauche, près de moi, pour pas qu’un passant le remarque juste en jetant un coup d’oeil.
    « Putain Phoenix, t’'es gentiment en train de me casser les ovaires là. Arrête de me faire chier avec ça, je te paye, tu devrais pas demander plus. »
    Nouveau sourire. Elle mâchait rarement ses mots, c’était pas mal cool, elle était loin d’être une lèche-cul comme la plupart. Je finis ma clope rapidement, recrachant limite ma fumée à la tronche de Zoé, et l’écrase à terre.

    “ Disons que j’m’inquiète un peu quand une demoiselle de vingt piges risque d’être ma meilleure cliente t’vois. ”

    C’était totalement faux, mais j’en avais rien à carrer de mes meilleurs clients. C’était des vieux cons, qui soit avaient connu mon paternel, soit avaient aucune conversation, soit je les connaissais que de nom et eux aussi. J’évite de m’occuper des gros clients, j’envoie plutôt un bien baraqué pour ça, j’tiens pas à ce que ça dégénère parce qu’ils sont en manque et d’me faire tabasser. Ça les calme au moins. De vrais tarés.
    « J’ai l'impression de payer une pute. »
    J’étouffe un rire ; j’aimais bien son humour. On avait quasiment le même, ce qui pouvait offrir de bonnes conversations de temps en temps.

    “ C’est ton boulot ça, poupée. Inverse pas les rôles, tu s’ras une bien gentille fille ”

    J’esquisse un bref sourire, tandis qu’elle range ses mains pour coincer un vieux joints entre ses lèvres.
    « Avant, sors ton feu. J’ai oublié mon briquet. »
    J’soupire longuement tout en glissant brutalement les sachets de poudre dans une de ses poches de blouson - et ayant observé où elle avait rangé l’argent, je lui prends aussi au passage, avec cette fois une discretion habituelle due à mon boulot de pickpocket d’adolescent délinquant, bien que l’intention de la voler n’était pas là, puisque c’était bel et bien mon fric. Je vérifie au passage si le compte était bon - un vieux réflexe, car j’avais entièrement confiance en elle pour ça, elle connaissait le prix. Je range l’argent dans ma poche, et sors le briquet, allumant le joint toujours entre ses lèvres. Je range par la suite l’objet, glissant par la suite mes mains dans les poches de mon jean déchiré. J’aurais bien pu l’envoyer se faire foutre, mais j’en voyais pas l’intérêt, c’était une cliente régulière que j’tenais à garder.

    “ T’as mis quoi dans l’joint Blondie ? D’la vieille beuh ? Du shit peut-être ? J’pensais que tu préférais sniffer toi ”

    Ça me donnait terriblement envie d’en fumer un à mon tour, mais j’voulais pas tomber trop accro à ce genre de saloperie, alors je résiste difficilement à mon envie tout en fixant ce qu’elle fumait.
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeMar 22 Avr - 21:20

i drink to remember i smoke to forget
phoenix & zoé

Il continuait de sourire inlassablement, un peu plus à chacun de ses commentaires désagréables qui auraient mis en boule les nerfs de n'importe qui. Malheureusement, Phoenix n'était pas n'importe qui, et il pouvait pas se barrer sans lui avoir donné sa dose de sermons quotidienne. Il sortit les sachets de drogue, et finit sa cigarette en soufflant sa dernière bouffée de nicotine, au visage pâle de Zoé. « Oh il s'inquiète pour moi, c'est chou, mais c'est chiant. » se dit-elle. Elle prend une grande bouffée d'air frais et lui dit en commençant un peu à s'énerver « J'ai vingt-ans et je vais te faire devenir riche. Je vois pas franchement le problème. Je crèverai jeune, tu crèveras milliardaire, la vie sera parfaite non ? »

Quand elle lui fit sa remarque au sujet des prostitués, son dealer lui renvoya immédiatement la balle. Elle rit doucement. Elle aimait son langage, sa façon de s'exprimer, de se tenir, en bref, son attitude. Il avait toujours un soupir au bord des lèvres. Toujours une remarque cynique qui voulait s'évader. Il était sûr de lui, presque arrogant. Et pourtant, elle arrivait à bien l'aimer si on pouvait mettre de côté son trait de caractère « Je suis Papa Poule, je protège ma Blondie. » De plus, c'était un peu l'hôpital qui se foutait de la charité. Il lui vendait la drogue, qu'elle achetait bien volontiers, et pourtant, il lui répétait infatigablement que la cocaïne et l'hero, c'était pas bon pour elle. Des fois, on pourrait presque croire qu'il veut arrêter de lui vendre, mais comme Phoe le dit si bien, c'est sa meilleure cliente, il ne peut se permettre de la lâcher. Pour lui répondre, elle prit une mine faussement choquée et réellement ironique, avec le ton qui allait avec et dit « Quoi ? T'es pas un gigolo ? Ce que je suis déçue. On aurait pu faire une affaire tous les deux. Quoique qu'on peut toujours, je peux t'aider à vendre en faisant les yeux doux aux connards qui constituent notre merveilleuse société. »

Puis, le trafiquant lui met la drogue dans son blouson et il prend l'argent, avec discrétion, c'est à peine si la blonde a senti sa main dans sa poche. Il allume enfin son joint, dont elle tire une première latte. Elle expulse la fumée de son corps au visage du brun en face d'elle, seulement pour se venger. Soudain, alors que maintenant qu'il a accompli sa tâche, il s'intéresse aux ingrédients du pétard qu'elle a entre ses doigts. Elle reprend une gorgée de cette cigarette, avant de lui répondre : « Occupe toi de ton cul, et casse toi. On en a fini tous les deux. Jusqu'à la prochaine fois, bien sûr. » Zoé aperçoit le regard insistant de Phoenix sur ce qu'elle fume en ce moment et elle lui lance alors en riant « Arrête de le fixer comme ça, il va rougir. »
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeJeu 24 Avr - 12:37

    « J'ai vingt-ans et je vais te faire devenir riche. Je vois pas franchement le problème. Je crèverai jeune, tu crèveras milliardaire, la vie sera parfaite non ? »
    Je laisse sa remarque couler ; j’avais nullement besoin de son fric pour être milliardaire. J’étais déjà assez friqué, et un client de plus ou de moins, ça change pas grand chose à la balance - surtout une minette de vingt ans, qui risque dans quelques années de plus venir acheter de quoi se défoncer soit parce qu’elle aura remarqué sa connerie monumentale au fil du temps, soit parce qu’elle crèverait d’une overdose. Franchement, j’avais aucune raison de la retenir pour une question d’argent. Mais j’avais de bonnes raisons pour la pousser à arrêter - seulement, elle ne voulait pas entendre parler de tout ça, alors j’t’ai bien obligé de me la fermer. J’étais pas du genre à forcer quelqu’un dans quoique ce soit, chacun sa vie, chacun sa merde, j’préfère pas m’en mêler ou m’embarquer dans un truc.
    M’enfin bon, c’était pas faute de l’avoir prévenue.
    « Quoi ? T'es pas un gigolo ? Ce que je suis déçue. On aurait pu faire une affaire tous les deux. Quoique qu'on peut toujours, je peux t'aider à vendre en faisant les yeux doux aux connards qui constituent notre merveilleuse société. »
    Je souris - le genre de petit sourire de côté qui prouvait que je me foutais de la gueule de quelqu’un - et hoche légèrement la tête. Elle avait pas faux sur le sujet des cons ; mais elle en fait partie elle-aussi, d’une certaine façon. Après tout, elle achetait des fringues, de la bouffe, même de la drogue, alors elle en fait partie. Comme tout le monde. Sauf que certains se fixaient des limites pour dépenser le moins possible et par conséquent en donner moins à la société. Si seulement ça changeait quelque chose…

    “Mh, tu serais bien en pute”

    J’hoche la tête, comme si c’était envisageable - je suis certain que pleins de vieux pervers seraient enchantés à l’idée de la sauter. Elle pourrait à son tour avoir plein de fric, ouais. Être pétée aux as.
    Elle me renvoie sa fumée, ce qui m’arrache un nouveau petit sourire amusé. Puis elle tire une nouvelle latte.
    « Occupe toi de ton cul, et casse toi. On en a fini tous les deux. Jusqu'à la prochaine fois, bien sûr. »
    Me casser ? Ouais, pourquoi pas. J’avais autre chose à faire que de fournir une jeune droguée se pensant rebelle à l’idée de fumer. Après tout, c’était pas pour ça que la plupart des gens fumaient ? Je pense pas que se droguer servait à oublier son passé, car en général ça empirait bien les choses. Non, en fait, pas en général. Tout le temps.
    « Arrête de le fixer comme ça, il va rougir. »

    “Tu m’étonnes, ma beauté est sans égale”

    La façon donc j’avais sorti cette phrase - avec beaucoup d’ironie et lassitude - prouvait bien mon désintérêt sur ce sujet, que je passais rapidement.

    “Bon, la rebelle des bas quartiers, j’ai autre chose à foutre. J’vais t’laisser te défoncer toute seule, et j’reviens pas demain pour t’fournir donc économise un peu. Ok Blondie ?”

    Ouais j’avais autre chose à faire - mais j’aurais pas été contre rester un peu, seulement elle avait l’air de pas être vraiment d’accord, alors autant retourner vaguer à mes occupations de magouilleur. Je fais quelques pas en arrière et sort une nouvelle cigarette d’un paquet que je place entre mes lèvres - fumer du tabac me permettait d’oublier de vouloir fumer autre chose, vous voyez, et avec l’autre accro en face c’était pas trop trop facile - en attendant qu’elle me rassure sur l’fait qu’elle va pas tout prendre aujourd’hui. Puis elle a mon numéro sur son portable, le sms envoyé, donc si elle crève les flics sauront sûrement où chercher. J’voulais pas non plus finir en taule comme mon père.
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeJeu 24 Avr - 18:26

i drink to remember i smoke to forget
phoenix & zoé
Il ne prit pas la peine de répondre à sa remarque agacée. Et il n'avait pas tort. Et Zoé aperçut dans son regard qu'il pensait à quelque chose. Phoenix est pas con. Sinon, il ne serait pas plein aux as. Quoique des trafiquants de drogue complètement stupides, la jeune junkie en avait déjà croisés quelques-uns. Et avec aucun d'entre eux, elle n'aurait pu discuter comme ça. Et aucun n'avait tenus longtemps. Ils s'était tous fait chopés un moment ou à un autre. Ce n'était pas le cas du mec en face d'elle, celui qui pensait. Qui pensait à quoi d'ailleurs ? C'était pas bien dur à deviner. Il la prenait pour une conne. Pour une conne qui foutait sa vie en l'air. Une conne pessimiste qui se demandait ce qui lui restait de bien dans la vie. Bah rien. Enfin tout du moins, pas grand chose. Et qui du coup, pensait qu'il fallait fumer le peu d'existence qui lui restait, avant que ça soit la vie qui la fume. Au pire, Zoé elle s'en foutait bien de son avis. La drogue l'aidait pour ça.

Ensuite, le jeune brun afficha un sourire qui traduisait littéralement qu'il se foutait de sa gueule. C'était inscrit sur la peau rosée de ses lèvres. Comme un tatouage. Comme si une ridicule mais atroce aiguille était venue transpercer sa peau pour y graver à jamais « Je me fous de ta gueule, là maintenant. ». Et que, grâce à ça, les interlocuteurs du dealer avaient la signification exacte de son sourire narquois. Bref, il lui lança qu'elle serait bien en pute. Elle laissa échapper un rire et lui répondit « Avoues, t'as déjà fantasmé sur moi. » avec un haussement de sourcil, qui lui exigeait de dire la vérité. La vraie vérité. Pas celle qu'on sort pour se sortir d'un moment gênant. Ou celle qu'on dit pour faire plaisir. Non, le truc qui peut être soit très emmerdant, soit très plaisant.

Puis, en parlant du joint, et de son possible rougissement, Phoenix s'auto-complimenta sur sa « beauté sans égale », mais d'un ton las et sarcastique. Il changea de sujet, en rappelant à Zoé qu'elle devrait économiser, puisque de toute façon, il ne pourrait pas la fournir le lendemain. La jolie blonde se rappela de ce qu'il lui avait donné. En somme, presque rien. Pas assez pour elle, en tout cas. Le sourire qu'elle avait conservé jusque là s'effaça soudain. Et elle sentit une vague de panique la submerger, cette sensation était un peu atténuée grâce à la dose de drogue qu'elle avait ingéré avant de sortir, mais elle n'en restait pas moi effrayante. Ce sentiment, il n'apparaissait que lorsqu'elle savait pertinemment qu'elle était à cours de substances illicites, ou que le besoin se ferait ressentir dans un futur plus ou moins proche. Alors, son ton interpréta ce qu'elle éprouvait, le torrent d'angoisse qui se faisait dans son ventre, Zoé était au bord des larmes, et elle faisait pitié. « Phoenix, je vais pas tenir jusqu'à demain avec ça... » puis elle céda à la panique totale et se prit la tête entre les mains « Putain ! Comment je vais faire ?! » elle frappa violemment un carton, à l'aide de son pied. À présent, elle en voulait au dealer, qui pouvait la voir exploser, et une larme de rage roulant sur sa joue, elle lui cria « T'essaies de me faire quoi ? Une cure de désintox' ? Putain mais fais moi crever ! »

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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeVen 25 Avr - 17:26

    « Avoues, t'as déjà fantasmé sur moi. »
    J’ai pas répondu. Parce que je savais qu’elle attendait une réponse, et puis, j’étais pas du genre à raconter ma vie sur tous les toits. Même si elle irait bien sur mon tableau de chasse, je préférais les filles faciles pour les coups d’un soir, c’était largement plus simple. Donc non, elle ne m’intéressait pas vraiment, bien qu’elle ait un putain de charme avec sa petite tête de renard fouineur et son caractère de merde. D’ailleurs, c’est potentiellement avec ce genre de personne que j’aimerais faire ma vie. Au moins, tu t’emmerdes pas autant qu’avec une minette qui t’obéit aux doigts à l’oeil. Les disputes, les emmerdes, dans un couple, c’est toujours génial. Quand tu provoques l’autre, tout ça. Mais bon, pour l’instant je fantasmais seulement sur un futur meilleur, j’étais trop obsédé par le fric que rapportait mon affaire pour rêver de quelqu’un. J’étais marié à mon boulot, et ça m’allait parfaitement, personne d’autre pouvait rivaliser.

    Zoé commençait alors à s’agiter, les yeux légèrement voilés - j’avais juste envie de la prendre dans mes bras brusquement. Elle faisait tellement pitié. Bordel, comment elle a fait pour en arriver là. J’suis sûr qu’autrefois elle était totalement différente de ce qu’elle est aujourd’hui. J’aimerais bien savoir ce qui a provoqué sa décadence ; mais c’était pas de mon ressort, j’étais pas doué en psychologie, et puis, elle voulait peut-être pas parler. Encore moins à un gars qui fournit ce qui la détruit lentement mais sûrement. J’commençais grave à culpabiliser, j’aurais jamais dû lui donner quoique ce soit. Ou on aurait jamais dû lui donner mon adresse. Parce que franchement, à part l’enfoncer un peu plus dans ses problèmes, je pouvais vraiment rien faire. Il était toujours possible de tout arrêter, refuser de lui passer de quoi se défoncer, mais elle s’rait bien capable d’aller voir ailleurs. Et j’préférais lui donner moi-même, j’savais ce qu’il y avait dedans au moins. On sait pas sur quoi elle peut tomber, avec d’autres dealeurs.
    Elle continuait de se plaindre, en s’agitant, frappant carrément un carton. Comme si un carton allait permettre de faire passer le manque qui se préparait - un cruel manque, d’ailleurs. C’est assez horrible quand on a pas sa dose. Enfin, surtout au début.

    “Oh, calme Zoé”

    Je fronce les sourcils, l’observant continuer dans sa lancée. Mais elle se mit à hausser sa putain de voix, et j’crois que j’ai pas aimé ça. Déjà j’acceptais de la fournir à contre-coeur, parce que sinon c’est le monde entier qu’allait prendre, mais elle avait pas à diriger sa colère contre moi - elle pouvait s’en prendre qu’à soi-même. Surtout que les doses que je viens de lui donner sont largement suffisantes et peuvent durer pas mal de jours. Sérieusement.
    Je chope ses bras, je la plaque au mur, et je la fixe droit dans les yeux, avec tout mon sérieux - oui, ça arrive, c’est seulement très rare. Mais va falloir qu’elle se bouge le cul et s’inquiète pour sa poire.

    “Putain mais t’as vu comment t’es là, Zoé ? T’es pire qu’un clébard galeux en fait. T’es plus rien merde !”
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeSam 26 Avr - 10:24

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phoenix & zoé
Il ne répondit pas à son commentaire. Elle aurait pu prendre ça pour un oui. D'ailleurs, elle prenait ça pour un oui. Zoé était plutôt consciente de son charme. Elle tenait ses beaux cheveux blonds (qu'elle teignait de temps en temps en roux) de sa mère, et ses yeux bleus de son père. Le reste était inconnu. De toute façon, elle n'avait pas assez vu sa famille pour déterminer de qui lui venait ses joues perpétuellement rosies, ce sourire éclatant. Quoique le sourire, ça devait venir de la marque de son dentifrice. Merci Colgate. Quoi qu'il en soit, au silence de Phoenix, le sourire de la jeune fille s'étira un peu plus sur son visage.

Le manque n'était pas encore présent. Mais rien que l'idée donna à la junkie une bouffée de panique. Que malheureusement, elle ne sut pas contrôler. Le dealer en face d'elle non plus. Il lui lança un pauvre « Oh, calme Zoé ». Comme si ça pouvait changer quelque chose. Ce n'était pas cette pauvre phrase qui allait radoucir la terreur de la demoiselle. L'idée de ne pas avoir de drogue pour échapper à la vie, l'alarmait plus que tout. Plus rien autour d'elle n'existait. Pas même Phoenix qu'elle avait à peine entendu. Elle ne souciait même pas des gens qui pouvaient passer près de la ruelle où ils se trouvaient, et qui s'inquièteraient de ce que faisaient deux jeunes gens dans une rue moisie et lugubre.
Soudain, elle reprit contact avec la réalité grâce à Phoenix, qui lui prenait les bras, la plaquant contre le mur, alors qu'elle lui hurlait dessus. Ce geste la surprit, et sa voix s'éteignit automatiquement, laissant place à celle du trafiquant. Il la regardait sérieusement, pour une fois. Et il tentait de la faire réagir. Le cœur de Zoé battait à dix milles. Elle arrivait pas à se calmer. Sa rage était encore parfaitement présente et elle lui répondit, avec une voix étonnement calme, mais qui traduisait clairement qu'elle voulait le frapper « Qu'est-ce-que ça peut te foutre ? ». En y réfléchissant bien, il avait raison. Elle ressemblait plus à rien. Ses yeux étaient rouges et éclatés, et des dizaines de petites gouttes salées s'en échappaient. Elle avait lâché son joint par terre, il fumait encore, mais était presque fini. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration saccadée, comme si elle avait couru les 42,195 kilomètres du marathon de Paris. Elle sentait des fourmis dans ses doigts et dit, à l'homme qui la tenait toujours, d'un ton qui se voulait menaçant, et dont elle savait qu'il rigolerait « Lâche moi, maintenant. » Puis comme pour prouver qu'il pouvait la lâcher, et pas seulement du mur, elle lui dit « C'est bon, je vais me calmer. » C'était évidemment faux. Elle irait juste chercher ailleurs, là où les dealers se foutaient éperdument du sort de leurs clients.

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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeSam 26 Avr - 13:41

    Ouais, c’est vrai, je devrais m’en foutre. J’devrais m’en foutre si elle crève là, devant moi, ou si elle crève ce soir d’une putain d’overdose, ou demain, j’sais pas, j’devais en avoir rien à battre. Mais j’arrivais pas. C’était pas envisageable, pour moi. Vraiment pas. J’sais pas, j’avais un minimum d’affinité pour cette demoiselle, pour cette Blondie, pour son petit air rusé et sournois, pour son vieux caractère de merde, pour ses remarques cinglantes, pour son attitude de junkie je m’en foutiste. Au fond, elle me rappelait sans doute quelqu’un - mais j’avais passé l’éponge sur mon passé et je désirais pas y revenir.
    « Qu'est-ce-que ça peut te foutre ? »
    Et elle se mit à chialer. Ça faisait longtemps que j’avais pas vu quelqu’un pleurer. Et ça faisait encore plus longtemps que ce soit pour cette raison. Je glisse mes mains sur ses poignets, et je ressers l’emprise, en faisant attention à pas couper non plus sa circulation du sang, ou à lui faire du mal. J’aurais bien pu, pour qu’elle comprenne, mais y’avait plus intelligent comme méthode. Puis j’étais pas violent. Enfin. On va dire que je l’étais pas. Je prends une bouffée d’air, et lâche un long soupir tandis qu’elle se remet à parler, d’un ton plus menaçant, mais ça j’en avais rien à carrer, c’est pas une aussi frêle demoiselle qu’allait me faire quoique ce soit. Puis au pire des cas, il me suffirait à nouveau de l’immobiliser. Je bouge mes doigts, et manque de la libérer, mais ressert aussitôt, histoire de la narguer un peu. La liberté est proche Blondie.

    “Je t’emprisonne comme la drogue poupée.”

    Je pouffe un peu, histoire de détendre l’atmosphère - c’était censée être une remarque amusante sans l’être, en fait. Bordel qu’est-ce que j’avais envie de fumer, d’un coup. J’approche légèrement mon visage du sien, plongeant mes prunelles noires comme l’ébène dans les siennes.

    “Laisse moi parler chérie”

    Je relâche la pression sur ses poignets, mais je la tiens toujours. J’avais pas envie de parler non plus, j’aimais pas parler, surtout quand il s’agissait de longues tirades. C’était un sacré effort, car j’aurais préféré me barrer que de causer comme ça.

    “Va falloir que tu bouges ton joli petit cul et que t’arrête toute cette merde. Ou ralentis. En fait j’en ai rien à battre mais fait quelque chose. Bordel, t’es jeune, t’as l’avenir d’vant toi, c’est pas comme si t’étais à la rue et que tu cherchais un moyen de t’échapper. Donc, tu vois, c’que jt’ai donné, fait en sorte que ça dure. Tu tiens pas à ce que je t’envoie faire une cure de désintox j’imagine. Si tu veux que j’te lâche, c’est que t’as d’la volonté pour être libre.”

    J’avais l’impression d’être pathétique putain, encore plus qu’elle, à tenter de la raisonner. J’étais pas doué avec les mots, moi. Je l’ai jamais été.
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeSam 26 Avr - 16:19

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Zoé se demandait réellement pourquoi il ne la lâchait donc pas. C'était rassurant de savoir que quelqu'un veillait sur nous. Mais quand c'était aussi cette personne qui nous fournissait ce qui nous enfonçait un peu plus à chaque instant, ça passait moins. Mais, sérieusement, c'était quoi son problème ? Pourquoi il s'occupait autant d'elle ? Il pouvait pas lui donner ses sachets, prendre l'argent, partir en lui disant qu'il ne reviendrait pas avant deux jours, et la laisser pleurer dans son coin ? Non. Il pouvait pas. Peut-être qu'un jour, il a fait un rêve, et Dieu lui demandait de devenir l'ange gardien de Zoé. Il aurait mieux fait de pas dormir ce jour là.

Il la plaquait contre un mur, en serrant ses poignets, puis bougeant ses doigts un instant, lui laissant croire juste l'espace de quelques secondes qu'elle pouvait être libre. Ensuite, il lança une remarque sarcastique, qui le fit rire. Zoé soupire. Il s'approche et lui demande de le laisser parler. Elle soupire à nouveau en levant les yeux au ciel et l'écoute débiter son beau discours. Il fallait qu'elle arrête blablabla, elle avait toute la vie devant elle, blablabla, il pourrait l'envoyer en cure. Phoenix croyait encore que le futur de la jeune fille était vierge, qu'elle pouvait faire de belles choses et avoir une belle vie. La première réaction de Zoé fut un rire. Un grand rire, plus méchant que vraiment joyeux. Avec un passé comme le sien, il était dur d'avoir un bel avenir. Des parents qui ne l'aimait pas, parce qu'elle avait remplacé leur première fille décédée. Une scolarité pire que minable. Des bagarres, des heures de colle à la pelle, puis plus tard, l'alcool et la drogue. Elle était tombé dedans jeune d'ailleurs. 17 ans. Ça faisait 3 ans qu'elle était dans ce cercle vicieux. Alors, elle répondit à Phoenix, encore les yeux rougis, mais plus par les larmes cette fois-ci : « À toi de m'écouter là. Je suis sûrement pas la plus à plaindre, mais j'ai morflé. Alors tes petites phrases toutes préparées par un pauvre con qui croit encore au bonheur, tu peux les garder. J'ai eu un passé de merde, qui bizarrement, influence mon futur, qui va devenir merdique lui aussi. Maintenant, excuse moi de ne pas croire que je peux faire de belles choses mais vu que tout à foiré jusqu'ici, l'espoir, j'ai un peu oublié. » elle marque une pause puis dit, sarcastique « C'est toi, mon dealer qui va m'envoyer en cure ? T'es con ou quoi ? » elle reprend son souffle, une seconde fois et dit en lui donnant un coup de pied dans le tibia « Oui, j'ai envie d'être libre. »

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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeSam 26 Avr - 19:28

    Bordel. Elle commençait à m’saouler. Et son coup au tibia m’arracha un frisson de douleur, mais je la lâchais pas pour autant. Dans un excès de rage, je prends ses poignets que je reclaque contre le mur, ses bras y passant aussi - j’avais assez dosé ma force pour pas non plus lui briser les os, hein. J’avais fait gaffe. Mais assez pour qu’elle comprenne de rien tenter, qu’elle m’emmerdait et sérieusement, si elle continuait sur sa lancée j’allais vraiment montrer les crocs. Je la foudroie du regard en resserrant mes mains, je crache vulgairement à côté et je lâche ses putains de poignets non sans retenir un flot d’insultes. De un, parce que sa comédie de jesuisunenfantmartyr m’avait vite saoulé, et de deux parce que personne n’a le droit de me toucher - ou évidemment y’a des représailles.

    “Tu m’énerves putain. Vas-y crève, au pire, si c’est ce que tu veux.”

    Je m’éloigne d’elle, l’observe avec dégoût et haine, comme si c’était un rat atteint de la peste qu’on devait mettre en quarantaine. Dans tous les cas, ça se voyait largement que elle m’écoeurait. Et jusqu’ici, j’avais jamais ressenti ça pour elle. C’était plus pour les larves qui léchaient le sol à la recherche de petits morceaux de poudre magique. Mais bon, dans quelques temps elle serait à leur niveau, donc autant la traiter comme telle. J’me rapproche une dernière fois d’elle, et hausse encore la voix,

    “J’pense pas que t’ai été violée par ton père ou frappée par ta mère. Donc ta vie de merde tu te la gardes, t’es pas une pauvre africaine affamée. T’as un toit, t’es pas handicapée, t’as d’la bouffe, t’es loin d’être conne mais non, Blondie croit avoir la pire vie sur terre. Bordel, mais qu’est-ce que tu fais pitié putain.”

    Je m’éloigne d’elle en reculant, je la quitte pas des yeux et j’crache à nouveau à terre, puis écrase son joint qui fume encore. Merde, j’suis pas comme mon père, quand je sais que quelqu’un est en train de creuser sa tombe, j’vais pas lui donner un coup d’main.

    “Allez, va d’mander à quelqu’un d’autre pour crever, je donne pas dans ça moi. J’m’en fou, c’est pas tes sous qui influenceront ma fortune s’tu veux savoir”
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MessageSujet: Re: I drink to remember, I smoke to forget [P&Z]   I drink to remember, I smoke to forget [P&Z] Icon_minitimeSam 26 Avr - 20:18

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Il la plaqua à nouveau au mur. Plus violemment, sans pour autant lui faire réellement mal. Enfin, il la lâcha, avec des dizaines d'insultes, un regard méprisant et une mine dégoûtée. C'était enfin une réaction normale. Et c'était la réaction qu'elle cherchait. Depuis le début, elle cherchait à ce qui lui crie dessus. À ce qui se casse en lui disant qu'il reviendrait jamais. Que enfin, il la remette à sa place. Parce que en réalité, Zoé, elle voulait pas être sauvée par un preux chevalier. Non, elle avait pas envie de ça. Il avait pas besoin de s'occuper d'elle. Ça les faisait chier tous les deux. L'autre était encombrant, chiant à mourir, et rabâcheur. Et pourtant, lui continuait à lui faire ses sermons. Et elle, son téléphone lui servait bien à commander deux, trois sachets de coke. Et le pire, c'est qu'il n'avait en aucun cas besoin de l'autre. Phoenix pouvait bien lui dire d'aller se faire foutre. Et puis ce n'était pas les dealers qui manquaient à Londres, Zoé avait le choix.

Pendant qu'il lui disait d'aller crever, elle arrivait encore à le fixer, et à tenir son regard haineux, en se frottant les poignets. Elle ne répondit pas, il commençait à s'éloigner. Pendant qu'il partait à reculons, il lui dit que ses sous ne changeraient rien à sa vie. Toujours sous l'emprise de la colère, elle lui lança « Merci ! ». Puis, quand il commençait à vraiment partir, et pas seulement à s'écarter de la pauvre junkie, elle se mit à pleurer. Encore. Et cette fois, c'était pas parce qu'à un moment elle allait être en manque, c'était parce que la seule personne qui voulait encore prendre la peine de la sauver allait partir. Quitter cette ruelle et ne plus jamais entendre parler d'elle. Sauf peut-être dans les prochaines actualités, à la page « Avis d'obsèques » parce qu'elle serait morte d'une overdose, puisqu'elle aurait trouvé d'autre dealer qui lui pomperait gentiment son fric sans s'occuper de sa santé. Par un soucis de fierté, elle ne voulait pas le rattraper. Mais, vu comment elle l'avait fait chier, il méritait bien un petit pardon. Alors, elle tenter de crier « Attend ! » mais sa voix se brisa. Alors, elle s'approcha de lui, pour s'excuser, les yeux dans les yeux. Elle posa son regard dans les prunelles de Phoenix encore brûlantes de colère. « Je suis désolée. Vraiment désolée. » puis, la voix entrechoquée par les larmes « Je suis rien de tout ça, t'as raison. Mais, je peux pas m'empêcher de penser que je mérite rien, et que rien de bien peut m'arriver. En tout cas, merci. Merci pour ce que t'as essayé de faire, merci. » puis, en sortant de la ruelle, elle lança, avec un rire nerveux « Je vais partir, avant de me ridiculiser un peu plus, et que tu te mettes à rire comme un bouffon. »

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