« Allez-y madame, poussez ! C’est presque fini ! C’est bien, continuez ! » Voici les mots que hurlait le médecin à une jeune femme, qui arrachait des cris tout en écrasant la main de l’homme qui l’accompagnait. Des cris se firent à nouveau entendre, des petits cris innocents, et un soupir de soulagement se fit entendre dans toute l’assemblée. « Félicitations, c’est une fille » Les médecins firent les «  vérifications  » d’usage, poids, taille etc. et donnèrent l’enfant à sa mère. « Bienvenue ma chérie. » Après quelques heures, des infirmières entrèrent dans la chambre de la nouvelle mère, le bébé dormait tranquillement, il y avait le père et trois autres enfants, trois petits garçons. Une grande blonde demanda si les parents avaient choisi un prénom. « Hazel Yolanda-Abigail Alisha. » On apprit par la suite que Yolanda-Abigail était la combinaison entre les prénoms des  grand-mères maternelles et que Hazel avait été choisi par la majorité des trois enfants, Alisha par la minorité.
Cher Journal, je viens de te retrouver dans les cartons de ma chambre. Je m’en souviens de la dernière fois ou je t’ai écrit, j’avais neuf ans, et je t’annonçais que l’on changeait de maison, enfin, on allait habiter dans un ranch, cela fait bientôt trois ans, et je te retrouve dans le grenier alors que je cherchais un album photo pour le collège, oui on a un arbre généalogique à faire. C’est vraiment intéressant, mais papa ne veut pas me parler de ma grand-mère, je ne comprends pas pourquoi, c’est pour ça que je fais des investigations. J’ai l’impression d’être dans Les Experts. Enfin, on est le soir, et j’ai quand même trouvé des choses sur ma famille, mais rien de bien grave. Personne n’a été nazi pendant la guerre, rien. Papa ne doit juste pas aimer parler de mamie.
Cher Journal, à partir d’aujourd’hui, je ne te parlerais plus en ton nom, mais je parlerais à mon grand-père. Il est mort il y a trois jours, l’enterrement c’était cet après-midi. Ezéquiel et Ezraël ne sont même pas venus, ils étaient trop occupés d’après ce qu’ils ont dit à maman, les cours leur prennent trop de temps. Il n’y avait qu’Ismaël avec moi. Pépé était avec moi, en train de me regarder monter Eclair, quand il a eu une attaque, il y avait Ismaël  aussi. D’après les médecins, il est tombé comme ça, sans qu’on ne le remarque, rien n’aurait pu le prévoir. C’était une belle cérémonie, il y avait beaucoup de monde. Tout le monde l’aimait, il habitait à Alamogordo depuis toujours, comme sa famille avant lui. Bientôt quatre générations se succédaient dans la ville. La famille est reconnue à présent. La famille Fuentes fait partie des familles fondatrices d’Alamogordo, une famille riche. Maman m’appelle, il y a plein de monde en bas.
Pépé, il y a quelques temps, j’ai rencontré un garçon en me baladant sous la pluie. Il est très gentil, et je t’imagine avec ton sourire en coin. Mais non, on ne sort pas ensemble, il est juste très gentil avec moi, il me comprend. On s’est rapproché, mais c’est juste mon meilleur ami. On rigole bien ensemble, et je suppose que de là ou tu es, tu nous vois faire ce que l’on fait. C’est vraiment quelqu’un de bien, même si d’après maman, il a une mauvaise influence sur moi. Il vient d’arriver en ville !
« Non, ont peut pas faire ça ! T’es fou Louis ! » Louis et Hazel marchaient dans le parc. Le jeune homme venait de lui proposer de sortir dans un club, ils avaient seize ans, bien trop jeunes pour entrer dans n’importe quel club qui vend de l’alcool. « Mais si, ça va être marrant et puis regarde, ils laissent entrer tout le monde, même les pouffiasses de terminale ! Elles non plus n’ont pas l’âge ! » « T’es chiant ! » La jeune fille se laissa embarquer. Depuis qu’elle connaissait Louis, elle faisait les 400 coups avec lui, ils séchaient les cours. Son père ne disait rien, il travaillait trop et ne le voyait pas, sa mère, pareil. Ses frères, tous à la fac, ne le remarquaient pas non plus ! La soirée se passa très bien. Du coup, tous les samedis, les deux jeunes allaient dans ce club. Tout le monde croyait qu’ils sortaient ensemble et eux, ça les faisait rire. Les parents des deux jeunes n’y voyaient que du feu, trop occupés à régler leurs problèmes. Ce soir-là, c’était le soir de la remise des diplômes, Louis et Hazel n’avaient presque pas révisé, et ils savaient qu’il y avait peu de chance pour que les deux l’aient reçu. Devant la liste affichée, les deux meilleurs amis avancèrent main dans la main, la jeune fille serrant si fort la main de son acolyte qu’elle aurait pu lui briser les os, si elle n’avait pas eu une force de fourmi.
Louis P. Harrison: ADMIS
Hazel Y-A A. Fuentes : ADMISE
Les deux jeunes sous leurs cris de joie se prirent dans les bras l'un de l'autre, ils avaient réussi. Malgré tout, ils avaient réussi. Maintenant, ils allaient aller à la fac du comté ensemble. Mais avant, ils allaient se rendre à la fête de fin d’année. Jamais la jeune fille aurait pensé en se rendant à cette soirée, que le lendemain elle ferait la une du quotidien de la petite ville d’Alamogordo. Elle rentrait, elle venait de laisser son meilleur ami, lorsqu’elle entendit un crissement de pneus à quelques pas de sa rue. Elle courra pour voir ce qu’il se passait, et c’est là qu’elle vit Louis allongé sur le tarmac. Jamais elle n’aurait cru pouvoir courir aussi vite vers le corps allongé de son ami. Elle voyait la vie quitter le corps de Louis, et ses larmes à elle, roulaient sur ses joues. « Louis, me laisse pas ! Pas toi ! J’t’en prie. » Elle n’arrivait pas à dire autre chose, sa voix tremblait. « S’te plait … Passe ton diplôme, déchire tout ! Vis ton rêve comme … comme tu me dis, et quitte la ville … comme tu m’as promis. Je t’aime ma p’tite princesse ! » Les larmes de la jeune fille redoublèrent. « Non tu me laisses pas, on va vivre nos rêves ensemble, on se l’est promis, Louis … Louis, non ! Reste là ! Louiiis ! » Les ambulances arrivèrent, mais c’était trop tard, elle le savait, elle avait vu le dernier souffle de son meilleur ami quitter son corps.  
Papy, je te présente Louis, à présent je parlerais aussi à lui. Je sais que tu t’entendras bien avec lui. Tu n’as pas le choix de toute façon. Cela fait un mois, et j’ose enfin revenir à toi, mais c’est la dernière fois que je t’écris, je ne peux plus. J’ai décidé d’aller à la fac ou Ismaël étudie, à Londres, en Angleterre. Tu vois Louis, je vais vivre notre rêve pour nous deux ! Je pars, maman et papa vont me manquer, mais ils se retrouvent. Il va leur falloir du temps pour accepter que leur petite dernière quitte déjà le nid. J’ai trouvé un colocataire, je ne sais rien de lui, mais je m’en fiche. Je compte tenir tes résolutions Louis. Vous allez me manquer, je reviendrais vous voir dès que je le pourrais.
La jeune fille ferma son journal intime, elle mentait, elle savait qu’elle ne reviendrait pas de sitôt. Trop de souvenirs dans cette ville, trop d’êtres aimés l’ayant quittée, deux pour toujours, trois depuis trop longtemps. Les hommes de sa vie étaient partis trop tôt, cette ville lui portait malheur. Hazel divaguait, mais cela faisait un mois que ses idées étaient noires, elle devait les changer. Une nouvelle ville pour un nouveau départ. Un dernier regard vers le ranch, ses chevaux qu’elle avait monté la dernière fois avec Louis. Malgré tout, cette ville allait lui manquer, mais elle se devait de suivre les rêves qu’elle avait juré de poursuivre sans son meilleur ami, sa promesse. Cela fait maintenant quelques mois que Hazel a quitté Alamogordo, elle vit maintenant en colocation avec une jeune fille qui avait posté une annonce sur le site de la faculté. Au début, elles se croisaient juste et cela lui convenait très bien. Puis, elles ont commencé à parler, et elle s’est liée d’une légère amitié avec elle, elle parlait des garçons, enfin surtout sa colocataire. Cependant, Hazel n’arrivait pas à se confier à sa nouvelle amie comme elle le faisait si naturellement avec Louis. Ou même à son frère. Rien n’était pareil ! Elle devait travailler, elle avait du retard en classe à cause du nombre de cours qu’elle avait séché au lycée. Elle n’avait jamais autant travaillé que maintenant, elle ne s’arrêtait presque pas pour manger, malgré les réprimandes de sa colocataire. Elle s’arrêtait aussi pour aller travaillé dans un bar à l’extérieur de la ville –les sous ne pousse pas sur des arbres-. Elle y était officiellement serveuse, officieusement danseuse. Elle ne veut pas le dire à qui que ce soit, enfin surtout à son frère, elle avait trop peur de sa réaction
C'était le samedi, un samedi habituel. La jeune fille se rendait au travail, comme d'habitude elle était accueilli par son patron qui lui montra sa nouvelle tenue qu'elle devait porter, mais cette fois ce n'était pas pareil « Soit au top ce soir, il y a une bande de jeune, donne leur envie de revenir » A l'entente du groupe de mot 'bande de jeunes' Hàzel commença à paniquer, et se rassura en vérifiant qu'ils n'étaient pas à l'université, une chance pour elle, ce n'était pas le cas, elle ne les avait jamais vu. Cependant elle remarqua immédiatement l'un d'eux, légèrement typé, surement espagnol, elle le trouvais à son goût, si elle osait parler comme ça. Une fois habillé de sa légère tenue, elle alla prendre son service, dont la table de jeune. Une heure après le début de son service, on l'appela sur scène. C'était son moment, elle adorait ses quelques minutes qu'elle avait sur scène, même si ce n'était pas très valorisant de dire qu'elle dansait dans un club pour gentleman, elle apprenait plein de choses des 'anciennes'
Hazel fus très déstabilisé et gêner de le voir le jeune homme de la table quelques jours après sur le campus de l'université, elle a même prié pour qu'elle ne l'es pas reconnu.  Mais s'était trop beau pour être vrai... « Très sexy hier soir, tu me refais une danse quand tu veux ! »  La jeune mexicaine leva le regard de ses bouquins « Arrête de croire que tes rêves deviendront la réalité ! » Lui lâcha-t-elle avant de fermer ses livres et se lever. « Oh et en fait, tu racontes ce que tu as vu à qui que ce soit, t'es un homme mort ! » En effet, personne dans l'entourage de la jeune fille ne sait qu'elle travaille dans ce bar. C'est pour ça qu'elle la choisit assez reculé et peu connu, pour ne pas être repérer. Quelques temps plus tard : « Mmh, j'adore quand tu fais ce que je te dis ! » Un nouvel appel en pleine nuit avait réveillé la jeune fille et comme celui à l'autre bout du fil avait des preuves de son travail elle y allait, sans poser de question. « Rha, Càllate Luis ! » Mais malgré tout la jeune mexicaine aimais lorsque l'espagnol l'appelais, elle ne savait pas pourquoi, mais lorsqu’ils s’engueulaient, elle attendait toujours qu'il rappel. Car oui, c'est toujours lui qui appel, quand il est malade, pour qu'elle fasse des courses, qu'elle vienne le chercher quand il est bourrer.

Luis s’était réveillé chez lui, dans son lit, en boxer, sans aucun souvenir de la veille, son premier réflexe fus d’appeler le dernier contact qu’il avait appelé la veille. Hazel, à 5h00 du matin. Trois sonneries, et une voix se fit entendre : « Pourquoi je t’ai appelé hier ?! Parce que je me rappel de rien, c’est vraiment le trou noir et j’ai vu mon coloc et il m’a dis que tu étais sorti de ma chambre, et tout, je voulais savoir si il s’était passé un truc, tu vois l’genre… » La jeune fille leva les yeux au ciel, enfin pas vraiment, vu qu’elle était couchée, mais vous voyez le genre. « Haz, pourquoi tu dis rien ?! Fait moi un briefing de la soirée avant que je pète un câble. » Ok, Hazel devait lui dire, elle allait en prendre plein la gueule et il n’allait sûrement pas la croire, mais il veut un débriefing, il va l’avoir ! La jeune fille se racla la gorge, prenant son courage à deux mains. « Alors… Tu m'as appelé pour que je passe te chercher aux alentours de cinq heures du matin. T'étais dans un pub et... Quand je suis arrivée, tu étais déjà dehors. Je sais pas ce que t'as fait en attendant que j'arrive alors je ne pourrais pas t'aider sur ce point. Tu m'as dit que tu avais bu à cause d'une peine de cœur. Tu as parlé d'une certaine fille... Mais tu as ensuite précisé que ce n'était pas pour elle. Ta peine de cœur, je veux dire. Je n’ai pas voulu en savoir plus alors on a arrêté d'en parler. Ensuite, hum... On est rentré. T'as fait un truc assez comique d'ailleurs. T'as sucé le bout de ta clé pour la rentrer dans ta serrure. C'était vraiment marrant à voir, surtout que tu ratais tout le temps le trou... » « Abrège. » « Ouah, Luis… Ta pêche est communicative. » « Enchaine Haz… Arrête de jouer là, ce n’est pas le moment. »  « Bref, après avoir foutu ta clé dans ta bouche on est rentré et là, on a monté les escaliers. Et tu... tu... » Elle fronçait les sourcils, pourquoi est-ce qui est arrivé ensuite ne veut pas sortir de sa bouche? Elle est mal à l'aise rien que d'y repenser. Et elle a peur qu'il s'énerve. Déjà qu'il est de mauvaise humeur, entendre ce qu'il a fait risque de le mettre en pétard. « Quoi ?! » « Tu… Tu m'as dit que le fait de ne pas me cerner te plaisait. En gros. Puis que tu me... tu me trouvais belle. On a monté les escaliers, tu as trébuché et tu... tu étais appuyé sur moi et... Tu m'as demandé si je voulais bien... t'embrasser. Et j'ai... On s'est pas embrassé, rassure toi. » Le jeune homme soupire, la brune aimerait être en face de lui pour déchiffrer ses expressions tenter de savoir ce qu’il ressentait face à cette situation. « Je t'ai aidé à monter dans ta chambre et puis tu es parti te doucher... Je suis descendue dans la cuisine pour te servir un verre d'eau et... Quand je suis remontée, tu as renversé les gels douche dans la salle de bains, alors je suis rentrée parce que j'ai eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose. Et là, tu étais tout habillé sous l'eau. Et tu as commencé à t'excuser pour ta maladresse. Et t'avais l'air vraiment... Confus. Presque triste. Tu m'as demandé si je te détestais et cette idée avait vraiment l'air de te toucher. Ensuite, eh... je t'ai aidé à sortir de la douche... Tu t'es déshabillé, tu t'es couché, tu as bu ton verre d'eau, tu as marmonné des trucs avant de t'endormir et quand je suis sortie pour rentrer chez moi, ton colocataire m'a croisé dans le couloir... Voilà. »  « Je vais raccrocher, je pense plus avoir besoin de toi pour un moment. » Il avait raccroché avant qu’elle n’est pu s’expliqué, chacun de leur côté soupirèrent de frustration pendant de longue minutes, avant de mettre leur chaine hifi en marche et de se allonger sur leur lit respectif.