il doit y avoir un panneau devant chez nous avec marqué 'achevez-les' ! ◮ eliam.

IL DOIT Y AVOIR UN PANNEAU DEVANT CHEZ NOUS AVEC MARQUÉ 'ACHEVEZ-LES' ► Dimanche matin, 10h00. Je me réveillais tranquillement dans un silence total. Encore un week-end que je passais seule dans l'appart' familial. Si il y a bien un avantage, parce qu'il y en a quand même au moins un, c'est que je ne suis pas dérangée par le bruit de quelqu'un qui se lève en fanfare. Sauf que j'avais beau aimer ma solitude et ma liberté, il n'en restait pas moins que le silence permanent qui m'accompagnait entre ces murs, commençait sérieusement à me peser. Alors je sortais, j'allais retrouver des amis autant que je le pouvais. J'émergeais donc doucement, à mon rythme, je m'étirais lentement, tout en essayant d'habituer mes yeux à la lumière du jour que j'apercevais déjà à travers les volets de ma chambre. Même pas habillée et les cheveux complètement en bataille, je m'extirpais de mon lit pour de diriger comme un automate vers la couloir où j'allais chercher le courrier, comme tous les matins. Je me dirigeais immédiatement vers ma boîte aux lettres et l'ouvrais précautionneusement. Mais il se trouvait que si j'avais apprécié mon réveil calme jusqu'à maintenant, ça n'allait plus durer. Effectivement, mon voisin de palier venait chercher son courrier au même moment que moi. Et le mieux dans tout ça, c'est qu'il était en train de chanter, ou de beugler plutôt devrais-je dire. « BONJOUUUUUUUUR LA CASTAFIORE ! » m'exclamais-je, en essayant de couvrir le vacarme qu'il pouvait faire. Il allait rameuter tout l'immeuble si ça continuait. Mais Eliam n'est jamais à une remarque près, ce n'est pas comme si c'était la première fois. Je le vis me lancer un léger regard avant de mettre la clé dans la serrure de sa boîte. Et ce que je vis à l'intérieur me fit littéralement éclater de rire. Du papier toilette emplissait l'endroit. Alors ça, c'était vraiment la meilleure et c'était surtout beau à voir. Imaginez la tête de Eliam franchement, c'était un tableau unique en son genre. En fait, la nuit que je venais de passer m'en avait presque fait oublier la belle connerie que j'avais encore inventée hier. Mais je ne comptais pas avouer comme ça, il faudrait me torturer pour que je passe aux aveux. Pour le moment, j'avais juste hâte d'entendre la réaction de mon cher voisin. Cela pouvait être n'importe qui. Tiens d'ailleurs, la mamie du premier à une tête malicieuse à chaque fois que je la vois. Je trouverais bien un bouc-émissaire, il ne faut pas s'en faire. Quand je sentis le regard lourd de reproches que Eliam posait sur moi, je levais les mains en l'air instinctivement. « Je suis innocente ! En plus, j'étais même pas chez moi hier ! » m'exclamais-je, comme l'aurais fait un coupable. On aurait presque pu parler d'un parfait alibi pour le coup.

il doit y avoir un panneau devant chez nous avec marqué : achevez-les. (kamryn et eliam)

J’sais pas, je devais être bipolaire ou un truc du genre. Certains matin, je pouvais être aussi désagréable qu’il m’était possible de l’être, souvent lorsque je n’avais pas eu mon quota de sommeil. En général, je me réveil en grognant, je déjeune en grognant, je prends ma douche en grognant… bref, je vis en grognant. C’est dans ces moments-là que je me dis que c’est une bonne chose de vivre seul – enfin, c’est mieux pour les autres, en tout cas.

Déjà que j’étais assez chiant comme ça au naturel si j’en croyais les dires de mes amis, alors je préférais ne pas imaginer ce que ça donnerait si j’étais chiant et grognon. A vrai dire, je ne suis pas certain que ce soit un bon mélange, bien que celui-ci soit détonant à coup sûr. Et puis, il y avait les matins où j’étais une véritable pile électrique alors que le soleil était à peine levé. Ce matin faisait partie de ceux-là. Je m’étais réveillé d’une bonne humeur communicative – quoi que je n’avais personne à qui la communiquer à part à la plante qui était en train de mourir dans l’entrée, et visiblement, cela ne lui apporta rien de plus la pauvre. Je ne m’en étais pas vraiment préoccupé toutefois. A peine m’étais-je levé que j’avais mis la radio à fond. D’ailleurs, j’aurais juré entendre des coups au plafond. Je crois que la mamie du sixième étage n’avais définitivement pas les mêmes goûts musicaux que moi… ou alors elle n’était pas aussi matinale. A son âge, c’était bien dommage d’être rouillé à ce point. Personnellement, j’avais bien l’intention d’être en pleine forme encore à soixante-dix ans. Peut-être bien que je ferais du karaté tiens. Mais pour l’heure, je me contentai de manger comme un gros porc. Au rythme de la musique, j’avalai tout et n’importe quoi : des céréales, une tranche de jambon – ouais, et alors ? – de la brioche, une danette au chocolat, deux pitch, quelques biscottes, des chips, un croissant – même s’il trainait ici depuis trois semaines au moins - et j’avais même mangé un fruit et bu du jus de fruit. Franchement, on pouvait dire que j’avais mangé équilibré, même si la quantité était peut-être un peu ~~beaucoup~~ plus importante que ce qui était recommandé. Pris dans mon élan, j’enchaînai en me rendant à la douche dans laquelle je chantai à tue-tête pendant une bonne demi-heure qui dû paraître bien longue pour mes voisins d’immeuble à en juger par les coups de cannes de madame mémé pas contente, ENCORE. Si j’avais été dans la même pièce qu’elle, je crois que je lui aurais fait avaler sa canne par l’anus – ben oui, je n’allais pas tenter de lui faire avaler par la bouche : ça a des dentiers ces vieilles bêtes-là, pire que des castors ! Mais heureusement pour elle, j’étais de bien trop bonne humeur pour me laisser emmerder par une morue qui avait plus de rides que je n’avais de poils. Après être sorti de la douche, je m’emmitouflai dans mon peignoir puis me rendis au rez-de-chaussée de l’immeuble, là où se trouvaient les boîtes aux lettres. A vrai dire, je n’attendais aucun courrier ni rien d’autre d’important, et comme à chaque fois, j’allais sûrement remonter avec un paquet de prospectus et de pubs dans les mains. Afin de me motiver à descendre les cinq étages, je chantai une chanson que je venais tout juste d’entendre à la radio et ne pris même pas la peine de lever le regarde lorsque je fus arrivé en bas, jusqu’à ce que… BONJOUUUUUUUUR LA CASTAFIORE ! D’abord surpris par la présence de Kamryn, je pris quelques longues secondes à la reluquer de haut en bas : les cheveux en bataille, une face de momie, un vieux pyjama pourri et de gros chaussons dont la semelle se décollait… c’était la totale. Et à vrai dire, j’avais déjà vu plus sexy. Ceci étant, de la part de ma voisine, cela ne m’étonnait plus vraiment. C’était même presque devenu une habitude. Dis-moi, c’est dans tes projets de devenir mannequin un jour ou comment ça se passe ? Non parce que franchement, si tu veux un conseil : persiste, tu es sur la bonne voie, me moquai-je en prenant toutefois un air plus que sérieux. Je n’attendais pas particulièrement de réponse de sa part en fait, ce pourquoi je continuai ma vie comme si de rien n’était. Enfin… ç’aurait été un peu difficile de louper l’état dans lequel était l’intérieur de ma boîte aux lettres, tapissée de l’intérieur par du papier toilette. Grâce à mon esprit d’enquêteur surdéveloppé, je n’eus pas de mal à en déduire le coupable de cet acte affreux, et elle était juste à côté de moi. Je suis innocente ! En plus, j'étais même pas chez moi hier ! se défendit-elle alors que je n’avais même pas encore ouvert la bouche. Tss, c’est bien une attitude de coupable ça ! lâchai-je en secouant la tête, comme désespéré par la situation – et par Kamryn tout court d’ailleurs. Alors ça c’est totalement nul Kamie ! Mais… DU PAPIER TOILETTE TRIPLE EPAISSEUR… TU TE RENDS COMPTES ? Tu as gâché un rouleau entier du meilleur PQ du monde alors qu’il aurait pu caresser mes jolies petites fesses délicates ! J’espère que tu brûleras en Enfer après y avoir passé des milliers d’années à te torcher le cul avec une pierre ponce ! criai-je ensuite en la pointant du doigt. C’était une gamine cette fille de toute façon alors il fallait bien que je m’adresse à elle en conséquence. Par ailleurs, elle pouvait bien m’assurer que ce n’était pas elle, c’était peine perdue. Kamryn, c’était TOUJOURS de sa faute.

IL DOIT Y AVOIR UN PANNEAU DEVANT CHEZ NOUS AVEC MARQUÉ 'ACHEVEZ-LES' ► Je ne savais pas encore exactement dans quel état d'esprit j'allais passer la journée, puisque je venais seulement d'émerger. J'avais juste eu le temps d'apercevoir un peu la lumière du jour à travers les volets. En fait, je n'avais encore même pas pris le temps de me recoiffer, ou de me donner une dégaine qui soit au moins acceptable. Autant dire que le matin je n'étais pas assez réveillée pour me soucier de ce genre de détails. C'est donc dans un état totalement délabré que j'avais rejoint le palier de l'immeuble où j'allais ouvrir ma boîte aux lettres. Mais c'est quand j'entendis les chants lyriques, plus ou moins, de mon cher voisin Eliam que je ne fus plus très certaine de finir la journée de bonne humeur. Non mais avouez qu'il y a plus délicat comme façon de se réveiller que d'entendre une gueularde pareille. J'étais bien étonnée que personne ne se soit plaint avant moi d'ailleurs, il aurait pu faire réagir les morts. Bref, je ne manquais pas de tenter de gueuler plus fort que lui, vu que c'était la seule solution pour qu'il me remarque et pour qu'il cesse, par miracle, de nous casser les oreilles de bon matin. Mais bien entendu, lui ne faisait que me reluquer de la tête aux pieds. Ça va, on va pas en faire un drame. Je viens de me réveiller, j'ai le droit de ne pas forcément ressembler à Kate Moss. Et c'est là qu'il me parla d'une potentielle future carrière de mannequin, je ne savais pas où il avait encore été pêcher ça. Mais après tout, c'est Eliam, il ne faut plus s'étonner de rien, il faut juste faire semblant d'être d'accord avec lui, ça le rassure. J’acquiesçais donc doucement tout en grimaçant un peu parce que je n'étais pas non plus totalement satisfaire de ses propos, faut pas pousser non plus. Mais si ça pouvait au moins le faire taire, c'était déjà bon à prendre. C'est par contre ce qui se passa juste après qui s'avéra bien plus intéressant pour moi. Imaginez une boîte aux lettres que l'on ouvre et qui nous offre du papier toilette en rafale. Ensuite, dîtes-vous que cette boîte est celle d'Eliam, ce voisin de palier qui vous casse les oreilles toute la sainte journée et vous fait chier à en avoir des envies suicidaires pour échapper à cette torture. Vous y êtes ? Alors quand j'ai vu ça, j'ai juste éclaté de rire, parce que j'avais besoin de me libérer un peu quand même. Le jeune homme, ça lui a tout de suite moins plus, comme de bien entendu. Mais ce n'était pas vraiment mon problème à vrai dire. Moi, j'étais à la meilleure pièce de théâtre de l'année, même si je n'avais jamais aimé ce genre de spectacle et que je n'étais même pas sûre d'en avoir au moins vu une représentation un jour. Après, j'ai anticipé les reproches de Eliam. Parce que je connais le numéro, et je savais très bien qu'il allait encore tout me mettre sur le dos, c'est tellement plus simple. Bon c'est vrai qu'il avait raison pour le coup, mais ça il ne le saurait jamais. Plutôt mourir que d'avouer mes crimes à ce monstre. « Qu'est-ce que t'y connais en culpabilité toi ? Ah oui pardon, c'est vrai que t'es toujours responsable de tout ce dont on accuse et même de ce don on t'accuse pas forcément, donc je comprends mieux » m'exclamais-je aussitôt. « Mais puisque tu sembles si sûr de toi, crois ce que tu veux. Personnellement, je sais que je suis blanche comme neige. COMME TOUJOURS ! » jugeais-je utile de bien crier, parce que c'était la partie la plus importante. Et il continuait à me sermonner tout en m'expliquant que j'avais gâché du super papier toilette qui aurait pu caresser ses fesses, c'est limite si il pourrait pas faire une pub pour la télé. Il le vendait super bien son PQ mine de rien. « MAIS POURQUOI EST-CE QUE TU PERSISTES A M'ACCUSER ? VA T'EN PRENDRE AU VRAI COUPABLE ! LA VIEILLE DU DESSUS, TU CROIS QUE J'AI PAS REMARQUE SON PETIT MANEGE ? TOUS LES MATINS, ELLE TOURNE EN ROND AUTOUR DES BOÎTES AUX LETTRES ! JE SUIS SÛRE QUE C'EST ELLE ! » gueulais-je, quitte à rameuter tout l'immeuble. En même temps, elle me mettait toujours hors de moi celle-là, donc si je pouvais l'accuser, autant en profiter. C'est vrai quoi, elle aime pas les petits jeunes parce que madame n'a pas assez profité de sa jeunesse, on n'y est pour rien nous si elle a raté son heure. Et j'ai surtout remarqué que quand on prend un air sûr de soi comme celui que j'avais quand je me suis défendue, ça marche à tous les coups.

il doit y avoir un panneau devant chez nous avec marqué : achevez-les ! + kamryn et eliam.

Soyons honnête, personne au monde n’était assez stupide pour gâcher un rouleau entier de papier toilette triple épaisseur. Personne… sauf Kamryn. A croire qu’elle avait toujours vécu dans un palace et qu’elle roulait son tabac dans des billets. A cela près qu’elle habitait à Brixton dans l’appartement pourri en face de chez moi et qu’elle ne fumait pas. Mais quand même.

Franchement, si je ne m’étais pas retenu, j’aurais pris la tête de Kamryn pour la cogner contre la boîte aux lettres. Enfin, je ne voulais pas l’abîmer donc bon… - la boîte aux lettres, bien sûr. Si elle comptait me faire des blagues pas drôles comme ça tous les matins, elle allait m’entendre chanter plus souvent, et de plus près en plus ! Je sais forcer les portes moi, qu’elle fasse gaffe ! Quand elle allait se retrouver avec un cactus au fond de la culotte, elle saura que c’est moi ! Le problème, c’était pas tant qu’elle me fasse des blagues en fait. Pauvre bichette, elle était bien mignonne. C’est juste que des blagues même pas drôles bah… c’est pas des blagues. Ceci étant, je savais pertinemment que Kamryn était un gros bébé boudeur, et, pour ne pas la vexer, je ne m’étais pas aventuré sur ce terrain-là. Je m’étais simplement contenté de lui crier dessus comme… bah tiens, comme la mamie de l’étage au-dessus quand je fais trop de bruit où que je n’essuie pas mes chaussures à l’entrée de l’immeuble. Et je peux vous dire que ça gueule fort. Je n’aurais jamais pensé qu’elle ait encore les poumons aussi en forme. Kamryn, elle, elle n’avait pas la lumière à tous les étages, mais quand il s’agissait de faire des conneries, là y’avait toujours du monde. Par contre, pour les assumer… Les yeux vides tels ceux d’un bovin qui mâche son herbe quotidienne en observant les mouches, la brunette restait immobile tandis que je gueulais tel un putois. Non mais fallait pas me chercher quand même hein. J’avais de l’humour, mais j’avais eu assez de malchance dans ma vie pour m’essuyer avec du pq de merde à une seule épaisseur avec lequel, au final, tu finis toujours par t’essuyer avec les doigts. Eh ouais, c’est dégueulasse. Et ben vous avez qu’à vous en prendre à Kamryn. C’est de sa faute. D’ailleurs c’est toujours de sa faute, bien qu’elle prétende sans arrêt le contraire. Qu'est-ce que t'y connais en culpabilité toi ? Ah oui pardon, c'est vrai que t'es toujours responsable de tout ce dont on accuse et même de ce don on t'accuse pas forcément, donc je comprends mieux. En une fraction de seconde, mon regard se transforma en celui de Kamryn – mais oui vous savez, celui de tout à l’heure-là, le regard bovin, tout ça. Non mais, elle était sérieuse là ou pas ? Est-ce que ça lui arrivait quelques fois de réfléchir avant de débiter ce genre de bêtises ? En gros, t’s en train d’essayer de me faire croire que c’est de ma faute et que je me suis fait une blague à moi-même en déposant du pq dans ma boîte aux lettres ? Un court silence suivi mes propos. Je repris donc. Je ne sais même pas quoi te répondre, tu me désespères toujours plus chaque jours c’est magique… conclus-je en secouant la tête avant de porter de nouveau mon attention sur l’intérieur de ma boîte. De manière machinale, je laissai échapper un soupir. Mais puisque tu sembles si sûr de toi, crois ce que tu veux. Personnellement, je sais que je suis blanche comme neige. COMME TOUJOURS ! surenchérit-elle, comme si elle avait réellement besoin de s’enfoncer. EH OH ! Calme tes ovaire mémère ! J’ai pas dit que c’était obligatoirement de ta faute, j’ai émis une hypothèse ! Mais alors premièrement, de là à dire que tu es toujours innocente, faudrait quand pas exagérer. Et deuxièmement… bah… y’a qu’une coupable pour se défendre avec autant de ferveur ! Et puis d’ailleurs… MAIS POURQUOI EST-CE QUE TU PERSISTES A M'ACCUSER ? VA T'EN PRENDRE AU VRAI COUPABLE ! LA VIEILLE DU DESSUS, TU CROIS QUE J'AI PAS REMARQUE SON PETIT MANEGE ? TOUS LES MATINS, ELLE TOURNE EN ROND AUTOUR DES BOÎTES AUX LETTRES ! JE SUIS SÛRE QUE C'EST ELLE ! Ça y est… je crois que j’étais devenu sourd. Ça faisait comme un bourdonnement dans mes oreilles… mais malheureusement pas assez pour couvrir la voix insupportable de Kamryn. Attends… quoi ? A l’aide de mes deux mains, je tapotais mes oreilles dans l’espoir qu’elles retrouvent leurs capacités auditives, mais en vain. Un deux… un deux… tu m’entends ou tu m’entends pas ? Je fronçai les sourcils puis vit les lèvres de mon amie bouger… sans aucun son. Oui, je l’avoue, au fond de moi, j’étais presque en train de faire pipi dans ma culotte comme un bébé de deux ans… jusqu’à ce que je ne réalise que la brunette se foutait royalement de ma gueule, et qu’elle avait fait exprès de remuer seulement les lèvres. T’es vraiment qu’une grosse bouse ma pauvre… t’as quel âge ? Quatre ans et demi ? Dans un élan de bouderie, je croisai les bras et donnai un coup d’épaule dans la porte de ma boîte afin de la fermer. Un lourd et long… très long silence s’en suivit. Silence Durant lequel Kamryn me regarda bouder comme un boudin – comme elle quoi. Bon, j’ai fini ! Tu viens petit-déjeuner chez moi ? Oui d’accord, j’avais déjà déjeuné, ET ALORS ? Elle était pas censé le savoir. Oui ? Non ? Peut-être ? Ta gueule ? Nan… pas ta gueule ! Bon alors, tu te décides mémère ? Sans même attendre sa réponse, je tournai les talon et débutai déjà mon chemin vers mon appartement. COMME TU VOUDRAS !

IL DOIT Y AVOIR UN PANNEAU DEVANT CHEZ NOUS AVEC MARQUÉ 'ACHEVEZ-LES' ► Je vous assure que niveau réveil matin, on fait bien mieux que Eliam alias La Castafiore. Encore, si il faisait un effort pour chanter juste, parce qu'il savait le faire. Mais pour le coup, il en faisait exprès de chanter je-ne-sais-pas-comment, pour le simple plaisir de faire chier le monde. J'en aurais presque oublié que c'était son passe-temps favori, cruelle erreur. Ce que j'avais presque oublié aussi, c'était la merveilleuse idée que j'avais eu hier en rentrant à l'appart'. J'avais profité du fait que le jeune homme ne traîne pas sur le palier pour remplir sa boîte aux lettres de jolis petits délices. Cet oubli expliquant donc l'éclat de rire qui m'avait pris quand j'avais re-découvert le pot-aux-roses. Je crois que le meilleur dans cette histoire était aussi la tête d'Eliam. Je regrettais de ne pas avoir été assez rapide, j'aurais pu lui montrer son plus beau portrait à jamais. Et puis franchement, je ne comprenais pourquoi dès qu'il y avait une connerie quelque part, c'était moi la responsable. Pour lui, j'étais l'unique coupable de tous ses maux. La plus grande partie d'accord, mais il était hors de question que j'endosse toutes les responsabilités. Il faut savoir partager un peu dans la vie. « Tu sais quoi ? Ça ne m'étonnerait absolument pas de toi ! Tu serais capable d'à peu près tout pour me faire accuser. Alors là, c'était vraiment le bon plan, et tu n'as pas pu t'en priver bien sûr » commençais-je. « Et puis, ce n'est pas plus mal que tu n'aies rien à répondre. Si c'est pour encore sortir une connerie aussi grosse que toi, je m'en passerais. Merci » terminais-je, dans un grand sourire. Je savais très bien que j'étais en train de lancer moi-même les hostilités, mais il me cherchait en même temps, je n'allais pas me laisser faire non plus. Pour tenter de me disculper du mieux possible, j'en venais même à accuser la vieille de l'étage. Elle avait un véritable problème avec Eliam, ou avec tous les jeunes d'ailleurs. Mais je persiste à dire surtout lui, donc c'était la coupable idéale. Si seulement il pouvait me croire un peu, je ne suis pourtant pas une menteuse compulsive. « Non mais tu m'as vu abruti ? Je suis pas encore une mémère, alors tu vas me faire plaisir de me parler meilleur ! Et si je suis vraiment coupable de toute façon, tu comptes me faire quoi ? Je suis tellement jolie que tu risquerais pas de m'abîmer quand même ? » poursuivis-je, avec mes yeux de chat poté. Il fallait qu'il craque devant tant de cutance. Évidemment, comme j'en avais l'habitude, j'avais gueulé pour me défendre et il semblait que les oreilles de mon amie ne pouvaient plus le supporter. Il en faisait dix caisses pour montrer qu'il était devenu sourd suite à ma tirade. C'est donc tout naturellement que je décidais d'entrer dans son jeu et de seulement remuer les lèvres quand je parlais. Il allait vraiment y croire à ses conneries comme ça. « C'était tellement tentant, tu te mets dans des états pas possible pour rien. Tu es plus à plaindre que moi mon pauvre » lui répondis-je, alors que monsieur me demandait quel âge je pouvais bien avoir. C'était assez mal venu de sa part, il n'était pas beaucoup plus évolué que moi niveau connerie. Quand il eut enfin fini que critiquer tout ce que je faisais ou tout ce que je disais, il me proposait de venir prendre un petit-déjeuner chez lui. Je ne dis jamais non à ce genre de choses, sauf que le jeune homme est tout sauf patient. Et il ne me laissait même pas le temps de réaliser pour lui répondre. Il s'envolait déjà en direction de son appart', tout en continuant de hurler pour connaître ma réponse. « Tu me laisses pas le temps de répondre aussi ! Mais si tu m'offres un vrai repas et de la compagnie, je dis pas non » dis-je, tout en le suivant. « C'est désespérément monotone chez moi » terminais-je. Refermant la porte derrière nous, j'attendais que l'homme de la maison me présente le menu qui m'attendait.

il doit y avoir un panneau devant chez nous avec marqué : achevez-les ! + kamryn et eliam.

Quand on fait des conneries, on assume. C’était ce que mon père m’avait toujours appris. Non, en fait, mon père ne m’avait rien appris du tout, mais il n’empêchait qu’il m’avait quand même répété ça durant toute mon enfance. Il faut réparer ses erreurs, blablabla… moi les bêtises je les fais, c’est pas pour les réparer ensuite. Sauf qu’avec moi, ça marche quand ça m’arrange et là, il s’avérait que ça m’arrangeait avec Kamryn :

elle n’avait plus qu’à assumer sa folie subite de décoration de boîte aux lettres cette maniaque du papier toilette ! Mais au lieu de ça, la brunette préférait m’accuser moi. Elle avait un sens de la logique épatant mais franchement flippant, il fallait l’avouer. Tu sais quoi ? Ça ne m'étonnerait absolument pas de toi ! Tu serais capable d'à peu près tout pour me faire accuser. Alors là, c'était vraiment le bon plan, et tu n'as pas pu t'en priver bien sûr. Je restais muet quelques secondes tant j’étais dépassé par ses propos aussi ahurissants que stupide. Elle par contre, elle était en effet prête à tout pour me faire passer pour un abruti fini. Et bien fini. Prêt à tout peut-être, mais certainement pas au point de gâcher du papier toilette triple épaisseur ! rectifiai-je en secouant la tête dans tous les sens. Et puis d’ailleurs… je ne terminai pas ma phrase, me contentant d’agir pour toute illustration. D’un geste rapide, je rouvris ma boîte aux lettres et en ressortis tous le papier toilette avec lequel Kamryn l’avait retapissée. Je récupère tout ! Comme une maman qui voudrait protéger son bébé voire même des diamants cinquante carats, je pressai le tout contre mon torse tout en adressant un regard suffisant à Kamryn. Je m’occuperai de toi quand j’aurais les mains libres… lançai-je pour toute menace. Mais mademoiselle semblait bien d’humeur à surenchérir jusqu’à ce que je l’assomme à coup de poêle (mo rêve le plus cher). Et si je suis vraiment coupable de toute façon, tu comptes me faire quoi ? Je suis tellement jolie que tu risquerais pas de m'abîmer quand même ? Elle et la modestie, ça fait deux… un peu comme moi et la délicatesse en fait. Ta petite gueule d’ange j’en ai rien à foutre ! Et tu sais pourquoi ? Parce que t’es un ange déchu ma vieille ! Nan, PIRE ! T’es le diable déguisé ! Et évidemment, il fallait que ce soit moi qui me coltine cette folle ! me plaignis-je en désignant la brunette d’un signe de tête. Je m’apprêtais en a en rajouter des caisses, mais je fus coupé dans ma lancée par une voix chevrotante que je ne connaissais que trop bien. C’est pas bintôt finit ce boucan ? On n’est jamais tranquille, même pas chez soi ! Agacé, je roulai des yeux. Et bah déménage vieille bique ! C’est bien étonnant que tes enfants ne t’aient pas encore larguée en maison de retraite ! Qui sème le vent récolte la tempête, faut pas déconner non plus. Entre la vieille peau de 102 ans ou presque et mademoiselle Monroe de 5 ans tout au plus, je n’étais franchement pas verni. Il m’arrivait encore de me demander ce que j’avais fait de mal dans ma vie pour mériter ça… Ouais, pas mal de choses, c’est vrai, mais quand même pas à ce point ! Si je voulais éviter d’entendre Kamryn se plaindre des heures durant, je n’avais plus qu’une solution : passer sur sa connerie. Ça me faisait mal de lui laisser le dernier mot, mais je n’avais pas l’intention de polémiquer avec ma très chère voisine pendant toute la journée devant les boîtes aux lettres. Aussi, pour mettre fin aux hostilités, je lui proposai de venir petit déjeuner chez moi. Si tu m'offres un vrai repas et de la compagnie, je dis pas non. Le repas c’est sûr, la compagnie je sais pas. Si tu promets de pas être chiante, ça peut se faire effectivement, lui répondis-je de là où j’étais. C'est désespérément monotone chez moi, se plaignait-elle. Je ne la comprenais que trop bien. Dans cet immeuble, tout était monotone si on ne comptais pas les complaintes de la vieille du dessus. C’était bien la seule animation ici. Ici aussi si ça peut te rassurer. Tandis que j’ouvris le frigo, je poursuivis. T’inquiète pas, bientôt je vais devenir un musicien célèbre rempli de tune et on se cassera vivre à Hawaii tous les deux. Allez, viens donc te remplir l’estomac, ça te fera penser à autre chose. J’ai… du lait, de la charcuterie… Je savais bien que Kamryn avait beau être tordue, elle n’était pas du genre à bouffer du jambon dès le matin. Elle avait bien tort, mais soit. Je rectifiai donc le tir. Ouais bah sinon j’ai des céréales dans le placard. J’ai même des chips ! Sans même attendre sa réponse, je déposai le tout sur la table. Ou alors si tu préfères, on se fait un vrai petit déjeuner au café d’en face, lui proposai-je enfin. Tu fais la princesse, c’est moi qui paie !

IL DOIT Y AVOIR UN PANNEAU DEVANT CHEZ NOUS AVEC MARQUÉ 'ACHEVEZ-LES' ► Notre discours ou plutôt échange depuis déjà une bonne demie-heure maintenant, tournait visiblement en rond. Que vouliez-vous faire, Eliam ne cessait de rejeter la faute sur moi, il avait raison dans un sens mais n'était pas censé le savoir, et moi je me tuais à lui faire comprendre qu'il se trompait, et qu'il ne pouvait qu'être le coupable en question puisqu'il s'acharnait sur moi. Ce genre de pratiques se reconnaît toujours, il n'y a absolument qu'un coupable fini pour autant accuser les autres. Il se trouvait que cette idée m'arrangeait bien au final, même si il n'allait évidemment pas croire tout seul qu'il était l'auteur de tout ça, ce qui était bien mon malheur. Il m'énervait rien que par la tête qu'il m'affichait de toute façon, il voulait se faire passer pour quelqu'un d'outré, alors que des conneries, il en avait fait des bien pires que moi, et pas qu'une fois si vous voulez mon avis. Et voilà que son papier toilette triple épaisseur tant adoré revenait sur le tapis une énième fois, j'en était à me poser de drôles de questions pour être honnête. « Non mais tu t'entends ? T'es amoureux ou quoi ? Tu vis une grande et belle histoire d'amour avec ton PQ triple épaisseur ou j'ai raté un chapitre ? » le questionnais-je très intéressée. C'était que je n'avais jamais vu personne pleurer autant pour ce genre de matériel. Eliam était vraiment de plus en plus bizarre à mesure que les jours passaient. Qui eut cru que ce fût encore possible... Et pourtant. Le mieux dans tout cela était que je le voyais récupérer le papier, il allait franchement le ramener chez lui et l'utiliser cette tête de nœud. « T'es pas sérieux ? Tu vas pas t'essuyer le cul avec ça ? C'est dégueulasse dans ces boîtes aux lettres ! Si jamais t'as une infection de j'sais-bien-où, ne m'appelle pas surtout. Souffre en silence ! » gueulais-je, pour bien lui faire comprendre que s'il voulait aller au bout de son action, il serait seul. Puis, je le laissais continuer ses inventions puisque maintenant, il était en train d'insinuer que j'étais le diable déguisé. Quand il part dans ses délires bien profonds, c'est pas toujours évident de le suivre. « Je suis un ange au contraire, c'est toi qui réveille le côté sombre en moi. Il te faut bien un adversaire à ta hauteur mon bon monsieur Hodson... » commençais-je. Mais je ne pu pas terminer ce que je voulais lui dire puisque je fus coupée dans mon élan par la voix de la vraie folle de cet immeuble, sous-entendu la vieille de l'étage qui ne supporte pas que les jeunes s'amusent. Sa jeunesse était passée à celle-là, qu'elle laisse les autres en profiter. Ce n'était pas franchement de notre faute si elle était trop coincée du cul à son époque pour faire les quatre cent coups qu'on s'efforçait, de notre côté, de ne pas laisser passer. J'explosais d'ailleurs de rire en entendant les propos que Eliam lui balançait à la tronche, elle ne l'avait pas volé. Tout cela m'avait presque fait oublié notre point de discorde et j'accueillais donc la proposition d'un petit-déjeuner avec mon voisin de palier avec un grand sourire. Comme je le lui expliquais, j'étais tout le temps seule chez moi alors un peu de compagnie n'était jamais de trop, c'était même fortement conseillée. En plus, avec lui, j'étais sûre de ne jamais m'ennuyer. « Je te promets d'être un ange. Je peux l'être même si les apparences sont souvent contre moi » lui certifiais-je. Nous nous dirigions immédiatement dans l'appartement du jeune homme juste après. Et c'est à ce moment-là que Eliam me fit part de ses plans de carrière qui étaient assez intéressants je dois dire. C'était plutôt cool les musiciens et puis, c'était ce qu'il aimait, donc que demandez de plus. Et même qu'il me proposait d'aller voyager avec lui en utilisant tout l'argent qu'il aurait gagné. Je n'allais pas m'en plaindre, je rêvais de me casser d'ici et de voir des choses vraiment plus originales. « J'ai toujours rêvé d'être une femme entretenue, tu me tentes bien là. Et pour ce qui est du menu que tu me proposes, je teste la même chose que toi. J'aie envie de prendre des risques aujourd'hui » lui répondis-je, dans un léger rire. Si j'étais là, autant apprendre comment ça se passait sous ce toit. Je ne risquais pas de mourir empoisonnée parce que j'aurais mélangé du lait et de la charcuterie de toute façon. « Ta dernière idée n'étant pas mal non plus... On peut faire un mix ? Je fais la princesse... ici ? » tentais-je, avec un sourire angélique. Il ne pouvait pas me refuser ça après tout, j'étais forcément sa copine préférée.

► IL DOIT Y AVOIR UN PANNEAU DEVANT CHEZ NOUS AVEC MARQUÉ "ACHEVEZ-LES" + featuring kamryn et eliam.

Madame n’était visiblement pas prête à admettre ses torts ni même à assumer sa connerie. Cependant, je ne connaissais que trop Kamryn, et je n’étais pas sans savoir qu’elle ne lâcherait pas le morceau, même après des heures et des heures de discussions. Mon entêtement n’était rien à côté de la tête de mule de la brunette, c’était peu de le dire. Je n’étais pourtant pas du genre à baisser les bras si facilement, mais là, c’était comme se heurter à un mur.

Non seulement elle n’avait pas le cran d’avouer que cette blague de mauvais goût venait d’elle, mais en plus de ça, elle se tuait à me faire porter le chapeau. Que je sache, je n’étais pas encore somnambule au point de me faire des blagues à moi-même pendant la nuit et de ne pas m’en souvenir. Et puis de toute façon, endormi ou pas, je ne connaissais que trop bien la valeur du papier toilette triple épaisseur. D’ailleurs, cela n’avait visiblement pas échappé à Kamryn – pour une fois que quelque chose ne lui échappait pas. « Non mais tu t'entends ? T'es amoureux ou quoi ? Tu vis une grande et belle histoire d'amour avec ton PQ triple épaisseur ou j'ai raté un chapitre ? » « Et quand bien même, ça te pose un problème ? T’es jalouse ? Je savais que tu m’aimais énormément mais à ce point… là j’suis épaté. » Taquiner Kamryn était l’un de mes passe-temps favoris, et pour cause, elle ne marchait pas, elle courait. Elle galopait même. Mais j’avais autre chose à faire que de perdre mon temps à écouter ses plaintes, j’avais encore tout le reste de ma vie pour ça. Tandis que la jeune femme continuait donc de geindre, je ne l’écoutais que d’une oreille, récupérant dans le même temps tout le papier toilette qui tapissait encore ma boîte aux lettres. « T'es pas sérieux ? » « Quoi ? » Je pris quelques secondes pour relever les yeux vers elle. « Putain t’arrives à parler et surveiller les gens en même temps toi ? » la questionnai-je rhétoriquement, pas vraiment intéressée par sa potentielle réponse de toute façon. « Tu vas pas t'essuyer le cul avec ça ? C'est dégueulasse dans ces boîtes aux lettres ! Si jamais t'as une infection de j'sais-bien-où, ne m'appelle pas surtout. Souffre en silence ! » poursuivit-elle, toujours aussi aimable. J’arquai un sourcil. « N’importe quoi ! Elle est très propre ma boîte aux lettres… » répliquai-je, pas franchement convaincu toutefois. A dire vrai, il ne m’étais jamais venu à l’idée de la nettoyer non plus. « Et puis qu’est-ce qui te fait dire que c’est toi que j’appellerai si j’avais ce genre de problème, hein ? Pardon de briser tes rêves mais tu serais bien la dernière à être au courant, j’ai un minimum de dignité ! » Kamryn et moi nous connaissions depuis longtemps, mais ça ne justifiait pas pour autant que je lui montre mon kiki ou je ne savais quoi d’autre. « Tu sais… je préfère qu’on reste amis », annonçai-je d’un air dramatique histoire de bien me foutre de sa gueule. Je m’imaginais quand même bien mal demander à la brunette de jouer les infirmières pour moi, quoi qu’il puisse se passer entre nous - parce que oui, elle était folle de moi, il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer. D’ailleurs, sa suivante réflexion ne fit que le confirmer. « Je suis un ange au contraire, c'est toi qui réveille le côté sombre en moi. Il te faut bien un adversaire à ta hauteur mon bon monsieur Hodson... » « J’ai toujours su que je te faisais cet effet », la taquinai-je de plus belle avant de rire devant sa tête qui se décomposait. « ça vaaaa, je rigole mémère, détends-toi l’vagin ! » L’idée-même de l’inviter chez moi pour le petit déjeuner l’avait déjà fait tout oublier je crois. Je n’avais pas grand-chose à lui proposer pourtant, mais c’était le geste qui comptait. Pour être honnête, même si je ne le lui avouerais jamais, c’était sa compagnie qui m’importait. « Je te promets d'être un ange. Je peux l'être même si les apparences sont souvent contre moi » « Ouais, ça c’est un eu… » Un «eu» quoi déjà ? Note à moi-même : éviter d’utiliser des mots savants pour faire genre. « Bah… c’est peu dire quoi ! », me rattrapai-je au vol, l’air de rien. Comme pour détourner la conversation, je m’empressai de faire part du menu à Kamryn, menu qui franchement n’aurait tenté personne de bon matin. Personne… sauf elle. « Je teste la même chose que toi. J'aie envie de prendre des risques aujourd'hui » Pour toute réponse, je lui adressai une légère grimace avant de me tourner de nouveau vers le frigo. « Bon bah… jambon ? » Oui, c’était toujours très original par chez moi. « Attends, j’vais faire un truc bien ! » annonçai-je tandis que je sortais une petite barquette de tomates cerises que je n’avais pas vue avant. J’enroulai un morceau de jambon que je plantait sur un cure-dents, puis y ajoutai une tomate cerise avant de tendre le tout à Kamryn. « C’est digne des plus grands restaurants, je sais, j’ai déjà pensé à me reconvertir, t’en penses quoi ? » Je ne lui laissai toutefois pas le temps de répondre. « Nan, chut, ne me dis rien ! Avant que tu ne brises mes rêves, je vais d’abord briser les tiens : la princesse, ça marche pas ici. T’as fait ton choix, t’assume. Si t’es mal traité t’appelleras SOS femmes martyrs. » Je guettai une quelconque réaction de sa part tout en poursuivant. « Mais franchement, avoue que je t’ai toujours traitée comme une princesse. Une princesse spéciale, certes, on va pas se mentir, t’es plus du style princesse Fiona que Cendrillon… MAIS une princesse quand même. » L’air de rien, je lui adressai un large sourire ainsi que le petit regard tout innocent et tout mignon qui va avec. « D’ailleurs, j’ai vu un mec trainer avec toi à la cafet’ la dernière fois… Brun, les cheveux bouclés, une tête plutôt sympa de ce que j’en ai vu… C’était qui ? » lui demandai-je d’un air inquisiteur. « Tu me cacherais pas quelque chose par hasard ? »

» ELIAM ∞ mais oui, il nous faut des pouvoirs magiques ! - c’est ça. j’vois pas en quoi c’est une bonne nouvelle, mais c’est ça !
» Dormir avec quelqu'un est le plus grand signe de confiance, car lorsque l'on dormons nous sommes sans défense + Charlie
» ZOÉ ♏ « Tu nous entends la Mort, tu nous entends ? Si tu nous entends, sache que tu nous fais pas peur. » ≠Fauve.
» ZOÉ ♏ « Tu nous entends la Mort, tu nous entends ? Si tu nous entends, sache que tu nous fais pas peur. » ≠Fauve.
» (zaza) ∞ on provoque nous même ce qui nous arrive, et ensuite on appelle ça, le destin.

il doit y avoir un panneau devant chez nous avec marqué 'achevez-les' ! ◮ eliam.

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