Je m'appelle Katarjina. Katarjina Oksana Tsiolkovski de mon nom complet, mais on me surnomme souvent Kat'. J'ai vu le jour un certain 21 mars 1993 à Saint-Petersbourg, aux environs de 23h50. Quelques minutes de plus et je ne montrais le bout de mon nez que le lendemain. A mon arrivée, un petit bonhomme répondant au nom de Stanislas, était déjà là. La petite fille que j'étais alors, débarquait dans une famille quelque peu bancale, mais aux règles pourtant bien établies. Il fût toujours hors de question de manquer à une seule de celles-ci sous peine de sanctions. D'ailleurs, je ne tentais même pas de savoir à quoi je pourrais avoir affaire en cas de non-respect du règlement. J'avais donc reçu une très bonne éducation, bien qu'assez stricte. C'est une mère très présente qui prendra soin de moi durant mon enfance, et un grand frère plus que protecteur, voilà pourquoi je suis si proche d'eux. J'ai grandi principalement entourée de garçons, tout d'abord de mon frère, puis de mes cousins du côté maternel que je voyais très souvent. Tout cela a fait que les sports de mecs, je connais et j'ai même pratiqué. Tous les autres genres de choses qu'ils peuvent faire, j'étais également de la partie. J'avais une vie tranquille, dans une famille tout ce qu'il y a plus normale. Mais ça, c'était seulement en apparence. Pendant très longtemps, je ne me doutais pas de ce qui s'était tramé juste avant ma naissance. Il faut dire que mon cher papa avait toujours tout fait pour nous tenir à l'écart de ses trafics. Accessoirement, ce dernier était trafiquant de toutes sortes de produits illicites. Un matin, la police avait débarqué au domicile familial, trouvant très rapidement ce qu'elle cherchait. Papa Tsiolkovski fut emmené au poste et écopa de quelques années d'emprisonnement. Maman Tsiolkovski découvrait le pot-aux-roses le jour-même, elle n'aurait jamais imaginé que son compagnon avait perdu son boulot depuis presque trois ans, et qu'il arrondissait les fins de mois grâce à ses petits trafics. C'est quand elle fut appelée au poste pour témoigner qu'elle lui annonça qu'elle le quittait, ne pouvant pas supporter un père comme lui pour ses deux enfants. Depuis, elle n'a jamais cherché à le revoir, et n'a jamais eu de ses nouvelles. Quant à lui, il a purgé sa peine, abandonné de sa famille. Évidemment, elle avait pris soin de nous tenir loin de lui au maximum. J'avais apprit tout cela de la bouche de ma mère, quand vers mes 16 ans, je commençais à poser trop de questions suite à mon enlèvement. Je me souviens encore la vision de celle qui m'avait donné la vie, qui m'expliquait, les larmes coulant sur ses joues, que notre père nous avait menti à tous. Je n'oublierais jamais ce jour. C'est à cet instant que je me suis dit que je serais là pour elle, qu'il ne fallait plus lui donner une seule raison de s'inquiéter et que je devais tout simplement être à la hauteur de ses espérances. Ne pas la décevoir, je ne voulais surtout pas la décevoir. Tout le long de ma scolarité, je fis du mieux que je pouvais pour me montrer digne d'elle. J'obtenais de bonnes notes, mon comportement était irréprochable et je n'étais pas le genre de filles dévergondées à souhait. Enfin, en apparence, encore une fois .. Parce que comme tous les jeunes de mon âge, je ressentais le besoin de sortir et de m'amuser pour penser à autre chose que mes leçons. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fait le mur. Ceci étant dit, je ne me suis jamais fait pincer, c'est le principal. Pas franchement glorieux, je sais. Mais je n'ai pas besoin que l'on me fasse la morale, du moment que j'assure à l'école, j'ai tous les droits (a). Mais revenons-en à cet épisode assez perturbant. En effet, notre géniteur ne tarda pas à se rappeler à notre bon souvenir. Quand il fut envoyé en prison, il devait encore beaucoup d'argent à des types vraiment louches, qu'il avait côtoyer pendant ses trafics à répétition. Ne trouvant plus aucun moyen de le joindre, c'est moi qui en fut la victime. Kidnappée par je-ne-sais-qui, j'étais vraiment dans un brouillard total quant à cette période légèrement traumatisante. J'arrivais tout de même à envoyer un message de détresse à mon frère, qui ne tardait pas à venir prendre ma défense, face à trois mecs vraiment peu recommandables. Quand l'un d'eux osa me toucher, il ne savait pas qu'il avait fait le geste de trop. Stan se jeta sur lui et l'irréparable se produit alors. Notre mère ayant eu vent de toutes ces histoires dignes des pires films de télévision, ne demanda pas son reste et quitta tout, avec nous, direction Londres. Si nous pouvions laisser tout cela derrière nous, c'était le mieux à faire. Et c'est ainsi que nous débarquions dans la capitale anglaise, nous emménagions même dans une petite maison située dans le quartier (à voir). Les années passèrent, j'entrais au lycée, puis fêtais ma majorité. Je savais qu'enfin, j'allais pouvoir faire ce que bon me semblait et laisser de côté toutes ses règles qui m'avaient quelque peu frustrée jusqu'à aujourd'hui. Comme une impression de liberté retrouvée. Lycéenne studieuse, je passais mes examens que je réussissais même avec brio. Et la meilleure des nouvelles vint clore tout ça. Je recevais tout juste une lettre du « Royal College of Art » m'annonçant que j'étais acceptée dans leur école, où j'allais enfin pouvoir m'épanouir pleinement dans ma passion qu'est le chant. Aujourd'hui, je suis toujours aussi proche de ma famille, sauf de mon père que je ne souhaite plus voir. Toujours encouragée par ma mère et mon frère, qui furent là pour moi dans les bons, comme dans les mauvais moments, j'ai l'impression que tout semble enfin s'arranger pour moi, et je ne m'en plaindrais pas.

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