Parfois j’ai l’impression d’être dans un film, et de ne pas trouver le moyen de retourner à la vie réelle. Ma vie est tellement hors du commun, qu’il est difficile de croire que c’est ma réalité. Commençons par mes parents : est-il possible de mettre deux enfants au monde le même jour, et de les séparer sous prétexte qu’ils ne s’aiment plus ? Il faut croire que oui, puisqu’ils l’ont vécu. Certes, je n’ai pas été séparée de mon frère jumeau au bout de seulement quelques mois, ni dans les premières années, et heureusement d’ailleurs. Mais peu après nos dix ans, le jour le plus terrible de ma vie était arrivé. Voilà quelques mois que nous entendions nos parents se disputer et que nous craignions le pire, espérant qu’il n’arrive jamais. Nous avions tords. Un soir, sans aucune explication, mon père entra dans notre chambre, ouvrit notre placard et se dépêcha de mettre des affaires dans un sac. Ce n’était pas les miennes, simplement celles de mon frère. L’un comme l’autre, nous ne comprenions pas ce qui était en train de se passer. Il ne nous en fallu pas beaucoup plus pour finalement réaliser que nous serions séparés à jamais. Mon père prit mon frère par la main, et le força à le suivre. Je n’avais pas envie de le perdre, je ne voulais pas être séparée de mon jumeau. J’essayais alors de le rattraper en courant, mais ma mère m’en empêcha, et me laissa en larmes dans mon lit avec pour seule remarque le fait qu’il fallait les oublier. Les oublier ? Comment peut-on oublier deux membres de notre famille, du jour au lendemain ? Enfin, surtout un frère jumeau ? Nous étions très proches, et il m’était difficile de penser que je ne le reverrai certainement plus. Ce n’était pas que je n’aimais pas mon père, mais le seul point commun qu’il avait avec ma mère, c’était qu’ils ne prenaient pas spécialement le temps de s’occuper ni de moi, ni de mon frère. La plupart du temps, nous rentrions de l’école à pieds, faisions nos devoirs ensemble et mangions par nos propres moyens. Dans l’ensemble ce n’était pas quelque chose d’inhumains, beaucoup de jeunes adolescents ont des parents très occupés par leur travail et apprennent à se débrouiller. Mais premièrement, nous étions loin encore d’être adolescents et deuxièmement, le travail n’était pas l’excuse pour laquelle nous étions la plupart du temps seuls.
Alors que ma mère ne s’occupait déjà pas vraiment de moi, ça n’allait pas en s’améliorant. Je passais mon temps à apprendre à me débrouiller par moi-même, sans ne plus me reposer un peu sur mon frère. Ce n’était pas facile, mais je n’avais pas le choix. Je ne me plaignais jamais, je n’avais aucune envie de recevoir la pitié des autres, alors je mentais sans cesse. Je trouvais des excuses pour tout et pour rien, même auprès des professeurs pour qu’ils ne remarquent rien.

Lors de on adolescence, je découvris la musique. Je ne sais pas comment j’ai réussi à me payer tous ces cours sans que ma mère ne soit au courant de rien. En même temps, ce n’était pas difficile. Nous n’étions pas spécialement une famille aisée, mais je retrouvais souvent quelques petits billets traîner par-ci, par-là. Ma mère était rarement à la maison, et le peu de fois qu’elle était là, je la retrouvais ivre morte sur le canapé. Je réussissais à m’épanouir un peu, et je dois avouer que ça faisait déjà un grand changement dans ma vie. Malheureusement, on n’oublie pas notre vie misérable en un claquement de doigts, surtout lors de notre adolescence. Je crois que c’est autour de mes dix-sept ans que je commençais à être vraiment fatiguée de cette situation. Je ne sais pas si c’était mon âge ou simplement le fait que j’en avais marre, mais je ne me sentais pas au plus haut de ma forme. Je suivais les cours avec pas mal de peine, et mes pensées étaient toujours ailleurs. Je découvris que certains objets coupant pouvaient servir à d’autres choses, et que de nombreux bracelets pouvaient cacher quelque chose que l’on ne désirait montrer à personne. Je tombais sans le savoir dans une profonde dépression où il était difficile d’en sortir seule. Je n’avais pas beaucoup d’amis, voire même presque pas, mon frère n’était pas là et je ne voulais la pitié de personne. Je gardais tout pour moi, et c’était peut-être le problème. Je trouvais tout de même un peu de réconfort auprès de mes grands-parents maternels qui ne comprenaient pas plus que moi l’état de ma mère. Ne les voyant pas beaucoup lorsque j’étais plus petite, j’apprenais petit à petit à les connaître, les découvrir. Ils étaient anglais et leur culture m’intéressait énormément. A tel point que j’avais envie d’aller voir de mes propres yeux de quoi était fait l’Angleterre. Ne sachant pas quoi faire de ma vie, je pris la décision d’aller vivre là-bas. Je ne savais pas combien de temps je comptais rester, mais je m’en fichais. Je voulais profiter de l’instant présent sans ne me soucier de rien. Peu après mes dix-huit ans, je pris mes affaires et je me rendis à l’aéroport en direction de Londres. J’avais simplement laissé un petit à mot à ma mère, même si je savais qu’elle s’en ficherait éperdument. Je n’étais pas riche, mais mes grands-parents m’avaient prêter un peu d’argent, et j’en avais économisé des petits boulots que j’avais effectué. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était suffisant pour m’assurer un bon départ. Heureusement, je trouvais rapidement un boulot de serveuse dans un pub de Camden. J’avais déjà une petite expérience en France et c’était un boulot qui m’avait plu alors je me suis dit, pourquoi ne pas retenter l’expérience, au moins pour les premiers temps ? Mon niveau d’anglais n’était pas négligeable, alors je n’avais pas de réelles difficultés. Etant donné que j’étais partie avec ma guitare, dès que j’en avais l’occasion, je faisais des petits concerts acoustiques pour arrondir mes fins de mois mais aussi parce que j’aimais cela.

Camden ne m’avait pas seulement montré les meilleures choses. Même si j’avais découvert l’alcool il y a déjà quelques années, je n’avais encore jamais bu au point d’en avoir mal à la tête le lendemain et de ne plus me souvenir de grand-chose. Mais je me fichais de ce que pouvait penser les gens, car je m’amusais, je profitais et je rencontrais des gens. J’étais passée d’un extrême à l’autre, et même si c’était inconscient, c’était un grand changement pour moi. Je ne vous cache pas que je n’avais pas spécialement que de bonnes fréquentations, et que je découvris rapidement la drogue, à laquelle il m’était difficile de résister.

Voilà maintenant deux ans que je suis devenue londonienne, et je n’ai aucune envie de changer quoi que ce soit, si ce n’est retrouver un jour mon frère jumeau.

prénom ou pseudo : Lily-Rose sexe : F. âge : Presque 20 ans ville : Londres comment as-tu connu le forum ? ForumActif pourquoi t'es-tu inscrit(e) ? J'aime les RPG et j'aime Londres, bon compromis, non? que penses-tu du forum ? Beau design, et il a l'air sympathique. fréquence de connexion 6/7 quelque chose à ajouter CAMDEN CAMDEN CAMDEN CAMDEN, je t'aime. code du règlement : validé, par Kit' Kat'