Cher journal.

Aujourd'hui je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus où je vais. J'en prends conscience seulement aujourd'hui, et ce n'est pas chose facile. Malgré les difficultés, malgré mes peurs, je savais qui j'étais. Je connaissais mes peurs, et le chemin que je voulais emprunter pour rejoindre le destin que je choisirai de mon propre chef.
J'aimais mes parents. Je les aime encore, de tout mon cœur, et la famille reste primordiale à mes yeux. Mes origines Egyptiennes m'ont appris à aimer ce dont nous avons hérité, et ceux qui nous entourent. Malheureusement, ces mêmes origines me rappellent aussi la plus grande tragédie de ma vie : la famille est riche. Oh, pauvre petite, pourrais tu dire ironiquement. C'est vrai que je n'ai pas à me plaindre, mais j'ai toujours détesté ce statut. Ma famille est adorable, et m'a toujours respecté, mais certains principes sont indémodables. Celui du mariage arrangé, notamment. Pour l'instant, aucun prétendant qui ne leur convient, et je m'en réjouis. Il est hors de question que je laisse qui que ce soit partagé ma vie, mon lit, ou que sais-je encore tant que je ne l'aurais pas voulu, décidé, et surtout, choisi. Jamais.


Quatre heure du matin, la nuit totale. Erwan dormait dans son lit. Pendant ce temps, dans l'appartement d'à côté, Bastet était tout simplement terrorisée. Il y avait l'orage. Or, Bastet a une peur bleue de la nuit : elle est terrorisée à l'idée de dormir seule. Et en plus, avec l'orage, c'est encore pire. Elle a pas su le supporter. Sans gêne, en pyjama (sans se rendre compte qu'elle aurait pu tomber sur un fou furieux ou un pervers) elle s'est rendue chez son voisin (qu'elle ne connaissait pas) et a sonné. Un certain Erwan. Elle verrait bien. Il s'est réveillé, et s'est rendu à la porte, surpris par l'apparition de la jeune femme. " Eu ... Excuse moi ... Je te dérange c'est la pleine nuit je sais mais ... Il fait orage, et la nuit  j'ai peur ... Alors je sais que c'est stupide, mais je pourrais venir dormir chez toi cette nuit ? Je dormirai sur le canapé, ou même par terre, je m'en fiche. Je ne te dérangerai pas. Et quand tu te réveilleras, je serais plus là, parti, tu n'entendras plus parler de moi. Mais me laisse pas toute seule". Contrairement à la réaction qu'aurait pu avoir n'importe quelle personne cencée, Erwan se retrouva attendrie devant cette jeune femme brune, les cheveux un peu dépeigné, le visage naturel, en pyjama beige trois fois trop grand pour elle. Il a accepté, et lui a offert généreusement son canapé. Le matin, quand il s'est reveillé, elle était partie. Seul un mot sur la table avec "merci". Il était intrigué par cette jeune femme aux allures de femme enfant. Un soir, Erwan, impulsif comme jamais, se rendit à l'appartement de la demoiselle. Une amitié est né. Petit à petit, une complicité s'est créée entre les deux voisins. Une complicité pleine de tendresse et d'auto-protection. Une certaine confiance. Sans s'en rendre compte, ils seraient tombés amoureux l'un de l'autre. Ils ne se l'avouent pas, encore moins à eux-même. Malheureusement, rien n'est parfait. Les parents d'Erwan serient venus un soir d'hiver à l'improviste rendre visite à leur fils. Il passait alors un moment avec Bastet. Poli, il présenta la jeune femme à ses parents. Cette dernière donna son nom et quitta les lieux, laissant Erwan avec ses parents. Son père aurait alors dit : "Bastet Amhet ?!" Erwan aurait demandé "Oui, pourquoi tu la connais ?" ses parents connaissaient obligatoirement la famille de la jeune femme, après tout, la richesse est un véritable sillage, et la famille Egyptienne était assez connue dans le milieu. Erwan et Bastet étaient tous deux familles de riches, et aucun des deux ne savait la situation de l'autre. Faut dire que les deux vivent assez sobrement, contrairement à leurs parents très attachés aux valeurs des personnes friquées. Qui aurait cru. Les Parents d'Erwan ont été pris d'une lubie : si Erwan se mariait avec Bastet, ce serait la perfection. Niveau fille de bonne famille, il ne pouvait pas trouver mieux. Ils ont donc demandé à Erwan d'inviter la jeune fille à manger durant un diner. Occasion d'organiser les fiançailles, sans même que les deux jeunes gens soient au courant. Les deux se sont retrouvés totalement sous le choc. Car aucun des deux ne voulaient d'un mariage arrangé. En réalité, au fond d'eux, ils étaient tombés amoureux, mais ce mariage arrangé les horrifiait. Bastet savait que ses parents avaient pour principe ce genre de mariage et que ce dernier lui pendait au nez depuis son adolescence, et elle savait aussi que ce jour là, elle ferait tout pour en faire baver au jeune homme afin que ce mariage n'ait pas lieu. Du coup, au lieu de les rapprocher, ce mariage est venu casser les choses entre eux. Tragique. Peut-être que leur vie commune va les amener à se redécouvrir ? Difficile pour la jeune femme fragile de retrouver ses repères entre un homme qui est son mari sans l'être vraiment, et les méandres de Phoenix, son protecteur, son allié, qui n'est en réalité qu'un voyou, et que sais-je encore. La vie n'est jamais toute noire ou toute blanche.