Léana & Junan

Je me trouvais en amphithéâtre, j'avais un cours magistral sur les droits des administrations. J'avais beau vouloir devenir avocat, ce genre de cours m'endormait. Je luttais contre le sommeil en regardant mes mails. Voilà l'avantage à avoir des cours en amphithéâtre, j'avais mon ordinateur portable avec moi, des écouteurs. Lorsque mes mails auraient cessé de m'intéresser, je pourrais toujours regarder un film. Je consultais l'heure tandis que le prof continuait son discours...Il semblait lui-même s'endormir sur sa chaise. Si au moins il essayait de rendre son cours un peu intéressant... Mais sa voix monotone me berçait. En plus, je commençais à avoir mal au derrière. Je regardais autour de moi. Les étudiants qui s'étaient installés devant le prof, suivaient le cours avec beaucoup d'attention et de concentration... Contrairement à tous ceux qui comme moi, c'étaient assis plus au fond de l'amphi et somnolaient en regardant le prof avec un air rêveur. D'autres avaient carrément abandonné la partie et s'étaient laissés tober dans les bras de Morphée. Je souriais en voyant un des élèves dormir la bouche ouverte. Voilà pourquoi j'évitais toujours de m'endormir... Pour ne pas me ridiculiser, en plus je risquais de ronfler. Enfin bref, je guettais l'heure de la délivrance et lorsqu'elle arriva, je fus l'un des premiers à quitter la salle, trop heureux de voir enfin l'heure du cours se finir.
Mon sac en bandoulière sur l'épaule, je me dirigeai vers la cafétéria. Je me pris un canette de coca et un paquet de biscuits fourrés au chocolat. Je mis la canette dans mon sac et commençais à manger mes biscuits. Je comptais rentrer chez moi quand, j'aperçus une jolie brune se diriger vers le foyer. Elle m'était familière et lorsque je la vis de profil, je reconnus immédiatement Léana. Avec un sourire malin, je la suivis furtivement, comme un gosse qui voudrait faire peur à une amie. Je la vis s'installer sur un fauteuil. Avec ma légendaire gentillesse, je m'assis sur le fauteuil face à elle en lui disant :

« Hello, la grosse, comment tu vas ?

Je lui montrais toutes mes dents, ou presque, dans un sourire rayonnant. J'adorais la faire un peu chier mais que voulez-vous, la vie serait bien ennuyeuse sans moi. Et puis, Léana faisait partie de ces personnes qui me connaissaient réellement, qui savait qui j'étais vraiment. Le reste ne voyait qu'un garçon a l'apparence froide mais surtout très calme. Léana savait bien que c'était faux et elle en profitait toujours pour me le rappeler. Donc, je me vengeais en lui en faisant voir de toutes les couleurs. Aaaah qu'est que je l'adorais, ma petite vache.  

Léana & Junan

La relation que j'avais avec Léana était bien spéciale. On passait notre temps à se provoquer, se lancer des piques et pourtant, on s'adorait ! A la folie même. Rares étaient les personnes avec qui je m'entendais aussi bien et puis surtout que je laissais m'enquiquiner sans réellement répliquer. Evidemment, je l'avais provoqué en la voyant. Et je pus constater, avec un plaisir qui devait se lire sur mon visage, que ça l'a fit réagir très rapidement. Je levais les yeux au ciel. Elle parlait souvent de cet anaconda qui me servait de sexe, souvent pour le reléguer au rang de ver de terre... On voit celles qui n'ont jamais eu le privilège immense que de passer une nuit dans mon lit !

« Tu l'adore ma bite, pas vrai ? Tu rêverais que je te mette dans mon lit... Enfin que je vous mette dans mon lit, toi et tes kilos en trop. »

Je riais tout en mangeant mes biscuits. Même si je faisais du sport, j'adorais grignoter... Surtout les bonbons, les chips et tout ce qui contenait du chocolat. Je fourrais un nouveau biscuit, prêt à sortir une nouvelle fois lorsque la garce qui s'appelle Léana, attrapa sa bouteille d'eau en douce et en vida la moitié sur mon pantalon. Mes yeux s'exorbitèrent et je me levais d'un coup. Léana se contenta d'un simple oups. Sauf que son regard voulait dire "Bien fait, p'tit con !". Elle allait me le payer. Bon quand elle me fit un bisou sur la joue, je me rassis calmement. Je me vengerais plus tard...

« A ce que je constate, la petite grosse est jalouse parce que MOI, je ne suis pas gros... Alors, qu'est-que tu fais là ? »

Je pris un nouveau gâteau et le mangeais en observant Léana. Enfin, j'observais surtout ce qu'elle faisait d'un air suspicieux... A croire qu'elle allait faire exploser une bombe sous mes yeux. Je plissais légèrement les yeux. J'étais aussi à la recherche de la moindre perche qu'elle me tendrait pour pouvoir lui lancer une nouvelle pique.

Léana & Junan

Une fois lancés, nous avions toujours du mal à nous arrêter. C'était du tac au tac, elle me lançait une insulte, je lui répondais et si personne ne nous interrompait, nous pouvions avoir une conversation d'insultes mais dans le fond, c'était ma façon à moi de lui dire que je l'adorais. Alors comme je l'avais provoqué. Je m'étais assis face à elle, histoire de pouvoir lui lancer des trucs si l'envie me prenait... Ce qui était fort possible.

« Mais dans mon cas, je peux t'assurer que tu rate quelque chose de merveilleux... J'aurais pût te faire avoir un voyage au septième ciel mais bon... J'ai pas un tarif pour les baleines. »

J'explosais de rire à ma propre connerie. Parfois, j'avais des idées bien étranges.
Une autre personne m'aurait renversé de l'eau, j'aurais sûrement gueulé comme un putois pendant des heures, et si c'était un mec... Il en aura pris en plein dans le nez. Mais c'était Léana, en plus j'avais eu droit à un baiser sur la joue. Donc, je m'étais rassis, calmé et surtout réfléchissant à a petite vengeance. Bien sûr, je l'avais encore provoqué. A croire que l'épisode de la bouteille ne m'avait pas suffit. Sa réaction avait été de se taper le front de sa paume. J'eus un petit sourire. Qu'elle était mignonne. Je l'avais traité de grosse, elle me traitait de moche. J'explosais à nouveau de rire. On aurait dit deux gamins dans une cour de récréation en train de se fritter. Le pire dans toute cette histoire... Je ne comptais pas m'arrêter maintenant.

« C'est pas bien de mentir, tu sais ! On m'a touours dis que je suis très beau et même envoutant. Ce n'est pas de ma faute si aucun de tes régimes ne marchent... »

Je lui tirais la langue comme un enfant, fier de sa dernière trouvaille. Oui, le niveau n'était pas élevé mais pourquoi devrait-il l'être ? Tout ça n'était que blague. Et puis, c'est comme ça que notre amitié fonctionnait. Comme disent les Français "Qui aime bien, châtie bien."