brothers need to help each other.

Mal de tête incessant qui me vrillait le crâne depuis le petit matin et pourtant je n'avais pas fait la fête ni quoi que ce soit la veille. Ma soirée avait été plus que normale : dans mon lit à regarder un vieux film en noir et blanc, Si Paris l'avait su, avec Dirk Bogarde. Jace m'avait rejoint et on l'avait donc vu tous les deux. Des moments comme ça se faisaient un peu plus rare en ce moment entre nous deux, et même avec Jay. Tout ça à cause de son enfoiré de copain, le professeur. Parfois, je ne comprenais pas mon jumeau, et en l’occurrence je ne voyais absolument pas ce qu'il lui trouvait. M'enfin bref, je me cassais déjà trop la tête pour lui quand on était tous les deux, alors je n'allais pas encore plus me faire du mal quand j'étais tout seul, ça serait du masochisme. Surtout que ça ne guérissait absolument pas cette migraine, qui n'allait pas en s'arrangeant. Pestant contre le monde et moi-même, je me doutais bien que cette journée n'était pas partie sur les chapeaux de roues, et jamais je n'aurais pu être aussi proche de la vérité. Tout n'avait été qu'enchaînement de merdes sans nom depuis le moment où je me suis levé du lit en marmonnant « Putain c'que j'ai mal... ». Je ne retrouvais plus mon t-shirt fétiche des Beatles, je savais pas où je l'avais mis alors que je comptais le porter. Y'avait plus de cookie crisp au petit-déjeuner parce que mes deux morfales de frères s'étaient enfilés le paquet. J'avais fini mes derniers Tic-Tacs la veille. Plùm n'était pas libre pour qu'on se voit. Mon portable n'avait plus de batterie et je ne retrouvais pas le chargeur. Je m'ennuyais ferme et n'avais envie de rien faire. Et j'avais toujours ce putain de mal de tête. Parfois, une journée aussi merdique arrivait dans mon quotidien sans que je sache pourquoi les dieux m'en voulaient autant, et tout ce que je pouvais faire était subir en patientant et priant que la fin de journée arrive vite. Aujourd'hui, ça promettait d'être long.

Deux heures plus tard, achevez-moi. J'étais en train de fixer le plafond de ma chambre en me demandant s'il ne méritait pas un nouveau coup de peinture. Franchement, je crois que je devrais mettre fin à mes jours tout de suite pour éviter une mort lente et douloureuse. J'étais en train de penser aux meilleurs moyens de me suicider au lieu de crever d'ennui quand j'entendis la porte de l'appartement claquer et la voix de mon jumeau qui retentit : « Je ne fais que passer ! ». Bah bien sûr. Il avait l'air bien trop heureux, en plus il empestait le parfum à trois kilomètres. Il allait sûrement voir son mec, si on pouvait réellement l'appeler comme ça, puisque cet enfoiré ne faisait que se servir de lui. J'avais même pas envie de lui répondre, dans l'état où j'étais ça n'aurait fait que provoquer une troisième guerre mondiale, autant dire un conflit bien inutile, puisque cette idiot ne voulait pas m'écouter. Entendant la porte claquer une seconde fois, signe qu'il était parti à son rendez-vous, je décidais de me lever et d'agir. Oui j'avais mal au crâne, oui j'étais de mauvaise humeur, mais j'en pouvais plus de rester à rien faire, et j'en pouvais plus de voir mon frère se jeter corps et âme dans une relation sans issue. Même si je ne le montrais pas souvent, j'avais peur pour lui et je ne voulais pas qu'il lui arrive de mal.

Je ne savais absolument pas ce que Jayden foutait de son après-midi, mais croyez-moi qu'il allait m'entendre gueuler. Je lui envoyais vite fait un sms en lui demandant de me retrouver au Starbucks dans vingt minutes pour un conseil de guerre. Il fallait qu'on fasse quelque chose, et ça devenait urgent. En plus, peut-être que leur boisson arriverait à dissiper le mal de tête. Et puis ça me changerait les idées de toute façon. Prenant ma veste et sortant de l'appart, je pris le métro pour me rendre à soho. En quelques minutes j'y étais et me dirigeais de suite au Starbucks. J'étais arrivé avant mon grand frère qui, le connaissant, n'allait sûrement pas tarder. « Un frappucino caramel 'siouplait. » La vendeuse me le tendit avec un grand sourire. Je la connaissais, puisque Jace travaillait ici, alors forcément j'y allais souvent. D'ailleurs en parlant de ça, je devrais peut-être penser à me trouver un boulot moi.... Mouai, nan. On verra plus tard. Pour l'instant, j'avais d'autres chats à fouetter. En plus Jay venait juste d'apparaître à l'entrée. Je lui fis un grand signe de la main, essayant de sourire, ce qui dans mon état actuel devait plus ressembler à une grimace de douleur, et bu une gorgée du frappucino en attendant que le grand dadais se ramène.

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Je buvais la boisson fraîche comme si elle pouvait me guérir de cette migraine. Idiot, mais on pouvait toujours espérer. « Oui je suis malade, et malgré ma satisfaction à toujours te rendre inquiet pour un rien, c'est quand même à propos de Jace. » il devait s'en doutait, l'expression "conseil de guerre" portait bien son nom. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais déjà foutu mon poing dans la sale gueule du mec de mon frère, mais je sais qu'il ne m'aurait jamais pardonné, et ça m'aurait tué. C'était pour ça que je demandais les conseils de Jayden, parce que justement, ses manières avaient beau être chiantes comme la pluie, elle se révélaient parfois d'une efficacité redoutable. Surtout quand c'était de mon jumeau qu'on parlait. « J'ai un affreux mal de crâne, alors désolé si je m'effondre de douleur et que je roule sous la table en poussant des hurlements de douleur. ». J'essayais de garder un peu d'humour malgré la situation, ça ne pouvait pas faire de mal. Il fallait toujours que je dédramatise tout, comme si rien ne m'atteignait, mais c'était évidemment faux. Et là, ça se voyait.

C'était mon jumeau, merde. Du genre à ne jamais rien faire pour embêter les autres, rester dans le droit chemin, faire plaisir à la famille et à ses amis. Faire des conneries et regarder des films avec moi. Se confier sur pleins de trucs à Jayden. Tous les deux se liguer contre moi quand je commençais à chanter les Beatles dans ma chambre. Faire tous ses devoirs et rester calme en cours parce qu'il aurait peur de se prendre une heure de retenue. Jace était absolument tout mon contraire, et pourtant c'était lui qui s'était foutu dans bordel pas possible avec ses sentiments de merde. Moi aussi j'avais des problèmes de coeur, mais là il avait fait fort et je ne le reconnaissais plus. Personne, d'ailleurs. Alors oui, il était amoureux, mais ça n'excusait pas tout, y'avait des limites. J'en avais marre de tout le temps m'engueuler avec lui, de plus passer autant de temps ensemble parce qu'il préférait rester avec l'autre. Jalousie ? Peut-être, ou pas, vu que son mec était un enfoiré. Juste peur pour mon frère, parce qu'il avait toujours été le plus sensible d'entre nous trois et je n'avais pas envie que tout ça le détruise. Et le pire, c'est que j'étais sûr que Jace le savait. Sauf qu'il ne faisait rien pour se sortir de là et qu'il ne nous laissait pas l'aider.

« Il est parti le rejoindre là. » J'avais dit ça d'un ton sombre, parce que ça me désespérait vraiment. « Sans compter qu'hier soir il est resté une heure au téléphone avec lui, ce qui fait qu'il a raté le début de notre film. » ça semblait peut-être débile, mais ça ne lui serait jamais arrivé, avant. Décidément, je n'aimais vraiment pas la tournure que prenait cette relation, en voyant tous les jours mon jumeau s'éloigner de nous, alors qu'avant rien n'aurait pu nous séparer. Si seulement l'autre tête de mule voulait bien nous écouter, tout aurait été plus facile. Alors moi, je me retenais tous les jours de ne pas défoncer la gueule de ce connard de professeur, et Jayden essayait de faire entendre raison à Jace. Enfin quand tous les deux se voyaient, parce que bon, entre le jumeau qui partait toujours voir son mec, et le grand frère qui passait le moins de temps possible à l'appartement à cause de l'ambiance de merde, bah leurs heures de visite étaient plutôt limitées. Alors je me retrouvais à supporter le jumeau aveuglé par l'amour. Parfois, je me dis que je devrais prendre une chambre sur le campus, parce que bonjour l'ambiance.