Le vingt sept juillet mille neuf cent quatre vingt quatorze, c’est par une chaude nuit d’été que je suis venue au monde. Ma mère m’a souvent expliquée que ce jour là fut le plus beau de toute sa vie. C’était étrange tout de même, malgré toute la souffrance que le fait d’accoucher pouvait prodiguer, la mise au monde d’un enfant restait aux yeux des femmes, le plus beau jour de leur vie. J’ai grandi au sein d’une famille d’aristocrate en Serbie. Nikola, mon père et Anya, ma mère c’étaient rencontrés au cours de leur adolescence au départ leur relation était plutôt tendu et personne n’aurait jamais parié sur leur union et pourtant, me voilà, au bout de quelques années de vie commune. J’ai passée une enfance assez peu banale, je voyais très peu d’enfant de mon âge, je prenais des cours à domicile et le monde extérieur m’était plus ou moins inconnu. Ma mère cherchait sans cesse à me protégée, elle m’apprenait les valeurs familiales, elle m’expliquait sans cesse que les seules personnes sur qui je pouvais compter c’était mes parents. Elle était si douce, si protectrice et pleine de bonne volonté.
« Natalya, vient ma chéri il est temps de te préparer pour la visite de mamie. », ce jour là, j’avais jouée durant des heures dehors alors que ma mère avait pris la matinée entière à coiffer mes longs cheveux roux ainsi qu’à m’habiller. « Mais enfin Natalya regarde toi ! Ce n’est pas digne d’une jeune fille de ton rang ! Remonte te changer dépêche toi, ta grand-mère va arrivée ! », j’avais horreur de ces histoires de tenues propres et parfaitement soignées. J’avais à peine six ans et tout ce que je souhaitais c’était joué dehors, courir jusqu’à m’en épuisée et rentrer trempée mouillée par la froide neige de l’hiver. Fort heureusement pour moi, j’avais un ami un seul, mais il était le seul à comprendre mes ressentis d’enfants et à m’aider à vivre mes rêves de gamines …


« Arrêtes Lachlan ! », je hurlais aussi fort que je le pouvais entre mes fous rires étouffant. Lachlan était mon meilleur ami, nous nous connaissions depuis que nous étions tout jeune. Nos parents étaient des amis très proches et il était le seul ami que j’avais pu me faire au cours de mon enfant. Ensemble ou rien, c’était là notre état d’esprit. Etant petit nous avions été jusqu’à nous marier ensemble, en guise de « pacte ». Lorsque le jeune homme cessa l’horrible torture qu’était celle de me chatouiller, il s’allongeait à côté de moi avant que je vienne me collé à lui comme j’avais si souvent eu l’habitude de le faire. « Tu ne trouves pas ça bizarre ? », demandais-je à Lachlan qui ne me comprenais visiblement pas pour la première fois. « De quoi tu parles Natalya ? », je le regardais droit dans les yeux tandis que mon cœur commençait à battre de plus en plus fort. « De .. Non rien, laisse tomber. », il fallait mieux que je me taise, je lui adressais un léger sourire, sans pour autant quitter son regard. Mon cœur battait de plus en plus vite et pour une raison presque inconnue, nos lèvres se touchèrent d’une manière hésitante avant de laisser place à un baiser plus passionné. Nous avions passé beaucoup de soirée seule ensemble dans la demeure des Petrovitch mais aucune d’entre elles n’avaient été égale à celle-ci. Nous avions franchis un pas, lui et moi nous étions mutuellement donné notre virginité. Nous n’étions que des adolescents et pourtant, au fond de moi, j’étais certaines que Lachlan et moi, c’était pour la vie..


Nous avions remis ça un bons nombres de fois, Lachlan et moi-même n’étions pas ensemble, nous étions juste .. Je ne suis même pas sure de savoir ce que nous étions en réalité, mais rien n’avait changé entre nous. Tout cela avait duré deux ans, deux années avant que toute ma vie ne s’effondre. Lachlan est parti, il m’a quitté sans crier gare. « Lachlan est là ?, « Non Natalya, il est parti pour Londres, visiblement il ne tenait pas tant que ça à toi. », me répétait son père à chaque fois que je venais frapper à leur porte. J’avais beaucoup de mal à comprendre, du haut de mes seize j’avais la sensation d’avoir perdue une partie de moi. Je ne représentais donc rien pour lui ? Toute notre histoire n’avait-elle aucune valeur pour lui ? Je ne m’étais jamais réellement remise de son départ, il me manquait quelque chose, une présence. Évidemment j’avais eu des petits amis, mais rien de sérieux, je n’aimais pas, je n’aimais plu. Aucune confiance, aucune passion, j’enchaînais les histoires sans le moindre sentiments. Je lui en voulais et je lui en voudrais certainement toujours, il avait promis de rester avec moi pour toujours, nous étions petits à l’époque mais ça comptait tellement pour moi ..


Puis, le temps est passé. J’ai commencée à sortir, j’ai pris le temps de vivre, de faire mes choix sans pour autant oublier la trahison de mon ami. L’amitié n’avait d’ailleurs plus beaucoup de sens à mes yeux, et l’amour encore moi. Seul ma famille comptait à présent comme ma mère me l’avait toujours dit. J’ai commencé à étudier le mannequinât, ce n’était pas une passion, simplement une envie de découvrir ce monde. J’ai étudié sans réelle conviction, j’étais bien plus attirée par les sorties et les soirées que donnaient les gens de mon école ici et là. J’ai vécu la vie d’une adolescente normale, sans pour autant combler le manque que je ressentais à chaque instant. Plus tard, j’ai obtenue une proposition pour une école en Angleterre, une université qui proposait plusieurs filières dont celle du mannequinat. C’est après avoir été accepté que j’ai quitté le cocon familiale. Ca fait à présent quelques temps que je suis arrivée à Londres, je vis dans un appartement spacieux et très lumineux en ville. J’aime beaucoup ce pays, il est si différent du mien et pourtant, je m’y sens tellement bien .. Les premiers jours dans ma nouvelle école se passèrent à merveille jusqu’à ce que je croise son regard : Lachlan était ici lui aussi …

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