- chapter one -

Le réveil sonne et je ne peux retenir un grand sourire. En temps normal, j'aurais plutôt eu envie de balancer cette objet de Satan par la fenêtre mais aujourd'hui est un grand jour. Le jour de ma vengeance. Je descends rapidement les escaliers, à moitié nu et ne m'en souciant pas le moins du monde. Je n'ai que huit ans après tout. La cuisine dégage une odeur de pancakes et de miel qui me tout de suite met l'eau à la bouche et j'accélère le pas en dérapant à moitié sur le carrelage reluisant. J'AI FAAAIM ! MANGEEER ! Ma mère me sourit et me recoiffe habilement d'une main en faisant passer cela pour une marque d'affection. Attends ta sœur, mon chéri, elle ne devrait pas tarder. Je hoche la tête docilement mais prend discrètement un pancake lorsqu'elle a le dos tourné. Qu'est ce qu'elle est drôle ma maman tout de même. Je l'engloutis trop vite et m'étouffe à moitié mais le plaisir est toujours là. Outre son incroyable talent pour les affaires (elle a ouvert un salon d'esthétique qui connaît un très bon succès dans notre quartier d'Oxford) et pour les enfants (on va faire comme personne n'était au courant de sa première erreur), ma maman est la meilleure cuisinière de tout le Royaume-Uni. A l'école, tout le monde est jaloux de moi parce que je suis le seul à avoir vendu tous mes cookies lors de la kermesse et c'est ma maman qui les a fait. AAAAAH ! LUAN SALE PARASITE ! Je m'offusque devant l'appellation. J'aurais préféré être comparé à un lion ou même à une chauve-souris mais un parasite ?! Ma sœur manque cruellement de discernement mais je lui pardonne tant son cri passionné me remplit de joie. Je sens les yeux de maman rivés sur moi et m’intéresse soudainement à la propreté de mes ongles. Les escaliers grincent et ma sœur déboulent comme une furie, les traits crispés et artistiquement décorés. Cette folle se serait jetée sur moi si ma mère ne s'était pas interposé à temps. Regarde ce que ce malade m'a fait ! Je lui tire la langue derrière maman et elle me fusille du regard. Bah quoi ? Il est joli mon papillon dessiné au marqueur indélébile sur sa joue. Oui. C'est un papillon. Le jour de la rentrée en plus ! Mamaaan ! Et tu ne sais pas ce qu'il a fait dans ma chambre ! Elle l'entraîne par la main et je fais mine de partir de l'autre côté quand ma mère m'empoigne par le bras. Donia a un énooorme miroir dans sa chambre (pas du tout narcissique ma sistah) et je ne sais pas, hier soir, il m’a appelé. C'est pourquoi il se retrouve aujourd'hui tagué d'un TÉ TRO MOSH en plein milieu. Quoi ? Quoi ? Qui a crié ? Mon papa déboule dans la chambre, les cheveux en bataille et une crosse dans la main. Puis il marque un temps, regarde de plus près Donia et examine attentivement mon chef-d'oeuvre sur le miroir. Et d'un mouvement presque théâtral, monsieur Richards se tourne vers moi avec une de ses expressions qui aurait pu foutre la trouille à l'armée russe de Russie. Vois le bon côté des choses. C'est sûr que ton Thomas trouducu va te remarquer maintenant. J'ai cru que j'avais déclencher la troisième guerre mondiale.

- chapter two -

Et tu rentres pas tout seul, t'as compris ? Maman m'a dit qu'on rentrait ensemble à la maison alors tu m'attends devant le portail. Pause. LUAN TU M'ENTENDS ?! Je sursaute, complètement perdu. Elle est obligée de crier comme ça à tout bout de champs ou c'est juste un problème psychologique ? Après un grand effort de ma part, je daigne lever les yeux de ma carte Pokémon ultra-méga-rare et les fixer dans ceux de Donia. Nous faisons un combat de regard pendant une demi-seconde et j'abandonne en grommelant un c'estbonjesuispassourd équivalant d'un oui. T'as intérêt. Salut. Puis ma sœur s'en va rejoindre l'autre blonde aux sourcils bizarres qu'est toujours fourrée chez nous et j'entends leurs gloussements après seulement trois secondes d'intervalle. La rentrée des classes est aujourd'hui, j'ai onze ans et je viens de débarquer au collège. Le début de la Liberté que je pensais. Eh bien non. Mes parents ont eu la brillante idée de m'inscrire dans le même établissement que Donia, chose dont je pensais impossible tant nous leur avons supplié de ne pas le faire. OH MY GOD, C'EST UNE CARTE X QUE T'AS LA ? Je me retourne et découvre un gamin blond au visage de lutin, les vêtements de travers et les cheveux en pagaille. Il lui reste encore des traces de Nesquik autour de la bouche et à ce moment-là, je sais d'ors et déjà que nous allons devenir de grands amis lui et moi. [.........] J'appuies avec frénésie sur les touches de ma manette, x, rond, triangle, encore x, je n'y pense plus, c'est devenu automatique. Niel à côté de moi est tout aussi à fond, je pense même que si une bombe explosait sous nos pieds, il continuerait à massacrer des zombies. La porte s'ouvre dans un grand fracas, laissant place à ma sœur. Luan, va jeter les poubelles, s'il te plaît. Elle a ses doigts de pieds et de mains en éventails pour laisser sécher la couche de peinture rouge qu'elle a aspergé dessus. Cette apparition me fait éclater de rire et je continues à jouer sans lui prêter plus d'attention qu'à ketchup le chat. J'ai déjà fait mes corvées, c'est à toi, microbe. Je vous présente ma sœur et son humour à deux balles. T'vois pas que je suis occupé, là ? Va faire chier l'monde ailleurs, steuplaît. Niel rit et met le jeu sur pause. Je marque un temps devant la télé soudainement sombre et me tourne vers mon ami, perplexe. Je vais le faire, si tu veux, Donia. Quoi ? Oh merci, Niel, t'es un amour. Attendez. C'est rien, vraiment. Il sourit et je le vois se lever, s'apprêtant à suivre ma sœur qui a déjà disparu. Non mais Niel, t'es pas obligé de faire ce qu'elle dit, hein ! Reviens jouer. Il secoue la tête et a presque atteint la porte de ma chambre. Mais arrête de faire genre t'es poli, on dirait t'es amoureux d'elle. Je vous jure sur la tête de la Reine, de Harry, de William et de Ketchup, que j'avais dit ça pour rire. En deux mois d'amitié, de goûters rackettés et cartes Pokémon échangés, jamais je n'aurais cru voir Niel rougir comme il vient de le faire à l'instant. Naaaaan... Je me sens trahit. Sincèrement. Mais en même temps, j'ai de la peine pour lui, c'est pourquoi je m'approche et le prends par les épaules. T'inquiètes pas, c'est qu'une mauvaise passe de ta vie. Ils sont tous tomber dans le panneau mais je te sauverais parce que je t'aime bien, t'es sympa, tu m'comprend comme personne. Mais, mon gars, va falloir vite que tu passe à autre chose ou 'y aura plus de retour possible pour toi. Je le regarde. Il me regarde. Nous nous regardons. Et nous éclatons de rire. Faut surtout que t'arrêtes les Feux de l'Amour, mec, ou c'est toi qui aura plus de retour possible.

- chapter three -

Je frappe avec énergie sur les tambours de ma batterie et enchaîne avec une série de mouvements dont je n'ai moi même aucune idée de leur provenance. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé la musique, j'ai toujours eu ce frisson lorsque retentissait un bon rythme, une bonne mélodie. Au début, la batterie me défoulait, elle extériorisait toutes mes émotions et cette rage venue d'on ne sait où. Mes parents avaient carrément aménagé une petite pièce au sous-sol tellement ces battements à répétitions mettaient leur nerfs à vif. Sans parler de ma sœur. Mais depuis, plus même qu'une passion, c'est devenu un véritable besoin. Je ne peux plus m'en passer. Encore hier, j'ai été renvoyé de mon cours de maths à cause de ma tendance, soi-disant très irritable, à prendre ma table pour un tambour africain. A vrai dire, je m'en contrebalance. Qu'est ce que j'en ai à foutre de ses équations substrantionneliennes de mes deux, moi ? Putain, t'aurais pu m'attendre. On peut même plus pisser tranquille ou quoi ? Je ricane et lui jette ma baguette à la figure. Niel marmonne un "sale malade" avant de reprendre, tout sourire, sa guitare. Je ne peux pas imaginer mon meilleur ami triste, une guitare au cou. Jamais. Un, deux, trois. La mélodie retentit, accompagnée de la voix pas trop mal foutu de Niel et je balance ma tête en rythme, déjà parti dans un autre monde.

- chapter four -

Luan... Luan... J'ouvre un œil et le referme aussitôt. Trop de lumière. Aveugle. Mal de crâne, ouais. Foutue gueule de bois. J'essayes de prêter plus attention à ce que me dit ma mère mais des bribes de souvenirs me reviennent en mémoire et brouillent la communication par la même occasion. Le goût de l’alcool, un mélange, ma spécialité. Les caresses d'une fille quelconque, une blonde j'crois bien. Elle me chuchote des mots à l'oreille mais je suis bien trop occupé à ricaner devant la triste figure qu'offre Niel. A moitié affalé sur le canapé du salon, complètement ivre, entouré de trois nanas essayant désespérément d'attirer son attention. Chéri, il faut qu'on parle de... De quoi ? De la fête ? Du désordre de notre si jolie maison ? Vous y êtes pas déjà habitués, parents chéris ? Je ne compte plus les fois où je suis rentré bourré. Où j'ai séché pour faire une quelconque connerie dans ce putain d'Oxford bourgeois. Luan, fais tes valises. Je me redresse en sursaut, faisant voler des bouteilles de bières vides à travers la pièce. Ma mère se tient près de moi, un sourire triste sur les lèvres. Mais le visage résigné. Peut-être pas autant que celui de mon père mais tout de même. Je vois qu'ils ont pris une décision mais je ne sais pas laquelle. Tu pars pour Londres ce soir. Donia t'attend.

looooooooove u ♥:

t'es trop canon quand t'es jaloux chéri 

Eliam M. Hodson a écrit:

God aka Eliam

Luan K. Richards a écrit:

cette fiche devient vraiment du n'importe quoi