Je savais que ce n’était pas une bonne idée, je savais que j’allais surement passé un sale quart d’heure lorsque mon père le découvrirait, mais c’était trop tard. L’aigus était déjà dans ma peau à tracer les longues lignes noir de mon premier tatouage. Mon meilleur ami était assis près de moi, se faisant lui-même tatoué le dos. Je le regardais alors qu’il s’endormait presque, allongé sur le fauteuil du tatoueur. Kyle était plus âgé que moi, de deux ans et demi, deux ans et demi et pourtant nous étions proche, très proche. Entre nous ça avait été toujours assez simple, on se comprenait sans vraiment avoir à parler. Kyle savait comment c’était à la maison, il savait que ma sœur était miss parfaite, la petite préférée de la famille. Il savait comment je vivais tout ça, c’est pourquoi il était là pour moi. Je retournais mon attention vers les petites aigus qui transpercer sa peau, y laissant de l’encre noir. Je n’étais même pas majeur, seulement seize ans et pourtant j’avais réussi à persuader la tatouer de me laisser avoir son premier tatouage. Un signe qui restera à jamais dans ma peau et j’aimais cette idée-là, j’aimais l’idée d’être marqué à jamais par quelque chose qui me tenait à cœur. Personne ne le savait vraiment mais mon premier tatouage était un dessin que ma mère avait toujours l’habitude de me faire. Je l’avais toujours gardé quelque part cacher et maintenant je voulais me le faire tatouer. Ma mère me manquait, même si je n’allais pas souvent la voir, même si je faisais comme si je m’en foutais, ma mère me manquait. C’était lorsqu’elle avait eu son accident de voiture, qu’elle avait était plongé dans le coma que j’avais commencé à changer. Je m’étais refermée, avait cessé de se confier et je m’étais éloigner de ma sœur et de mon père. Puis de fil en aigus je m’étais sentit rejeté, je m’étais sentit abandonné et avait commencé à faire des conneries. Des bagarres, des petits vols, commencer à fumer, puis à boire avec les quelques amis que j’avais plus vieux que moi. Je n’avais plus envie d’être celle que j’avais été, j’avais envie de changer, de prouver que moi aussi je pouvais faire quelque chose de ma vie… Une heure plus tard le tatouage était terminé, le tatoueur y posa un film plastique dessus avant de me donner un pot de crème et de m’expliquer d’en appliquer dessus trois fois par jour. Je payais le tatouer en même temps que Kyle avant de partir. « Tu sais que ton père va te tuer si il voit ça ? » « Ouais et j’en ai carrément rien à foutre. Pour ce qu’il se soucis de moi. Je suis sûr qu’il le verra même pas. » Seulement mon père l’avait remarqué, quelques jours plus tard alors que je m’apprêtais à monter dans ma chambre après avoir fumer ma cigarette dehors. « C’est quoi ca Charlotte ?! » Me demanda mon père. Je me tournais vers lui, levant les yeux aux ciel. « Quoi ca ?! » « Sur ton bras. » « Ça s’appelle un tatouage. » Mon dieu qu’il pouvait être débile quand il s’y mettait pensais-je au fond de moi. « Je peux savoir pourquoi tu as un tatouage ? Tu es mineure jeune fille. » « Ouais ben faut croire que je suis doué pour avoir ce que je veux hein. » « Je veux que tu te le fasse enlever. » « Mais oui, bien sûr. C’est beau de rêver. » « Je ne rigole pas Charlotte, tu vas retirer ça, je me fiche par quel moyen mais c’est hors de question que tut e fasse tatouer avant d’être majeur. » « Et moi je te dis que je l’enlèverai pas, alors lâche moi tu veux ?! Tu me soul là. » C’est sur ses mots que j’avais claquer la porte d’entrée et que j’étais partit en direction du skate park.


La musique battait à son plein, me déchirant les tympans alors que mes mains faisaient leur boulot de DJ. Je devais finir de bosser dans 10 min et j’avais décidé de jouer mes morceaux préférés pour la fin de mon « service ». Quelques morceaux s’enchainèrent avant que Jamie ne vienne prendre ma place. Fini de bosser j’allais enfin pour boire et m’amuser un peu. Je me faufiler vers la table de mon meilleur ami et mes potes avant de m’y poser. Rapidement je commandais une vodka et la but presque cul sec avant d’enfiler quelques shots avec Kyle. Seulement il me regardait bizarrement. « Quoi ? J’ai un truc sur la tronche ou quoi ?! » « Non mais j’ai un truc qui devrait te plaire. » Et c’est là qu’il me montra discrètement un petit sachet de poudre blanche. « OMG ou t’as réussi à chopper ca ?! » « Un pote qui deal à bon prix. Tu veux essayer ? » « Un peu que je veux essayer ouais ! Les joints c’est bon mais ça, ça sera dix fois meilleurs. » Il posa un peu de poudre sur la table, faisant des lignes parfaite avant de me tendre un bout de sa paille parfaitement coupé. « Honneur au dame. » Un sourire aux lèvres j’attrapais ce qu’il me tendait et me penchait au-dessus de la table. Pendant quelques secondes je me mis à penser à ce qu’aurait pensé ma mère si elle voyait ce que j’étais devenu. Mais ses pensées furent bien vite chasser de ma tête alors que je sniffer une longue ligne. Il ne fallut pas longtemps avant que la drogue face effet et je ne m’étais jamais sentit aussi bien de ma vie. Avalant quelques gorgées d’alcool je me levais pour aller sur la piste de danse. Quelques minutes à danser seul et des mains inconnues se posèrent sur ma taille. Ravi d’avoir de la compagnie je me reculais légèrement afin d’être en contact avec l’homme derrière moi et je commençais à me déhancher. Rapide j’avais bien sentit que tout ça lui plaisait. Je fini par tourner vers lui, glissant mes mains dans ses cheveux alors que ses mains trouvèrent bien vite le chemin de mes fesses. Puis il m’embrassa, rien de romantique, rien de sensuel, juste un baiser brutal et remplit de tension sexuelle. La suite je me doute que vous l’imaginez bien. Il m’avait trainé chez lui, on avait couché ensemble et j’étais partit comme une voleuse. J’avais sniffé un bon rail avant de quitter l’appartement de l’inconnu et j’avais rapidement pris le chemin de chez moi. En y arrivant je remarquais qu’il devait être entre 5h30 et 6h du matin parce que mon père et ma sœur étaient levé. « Ou est-ce que tu étais encore Charlotte. » « Charlie ! C’est Charlie merde ! Et puis qu’est-ce que ça peut te foutre. » Je manquais de tomber au moins trois fois en retirant mes chaussures avant de finalement y arriver. En relevant la tête je remarquais alors que mon père se tenait devant moi. Je soupirais lourdement parce que je savais parfaitement ce qui allait suivre. Il attrapa alors mon visage entre ses mains et mon regard rencontra le sien. « Tu es complément défoncé » « YOUHOU ! On est ravi de le savoir. » Sans que j’ai eu le temps de réagir il me traina dans la salle de bain et en quelques secondes j’étais sous une douche froide. « NON MAIS CA VA PAS OU QUOI ?! T’ES COMPLETEMENT TARE !! » Hurlais-je à mon père qui semblait dans une colère ou je l’avais rarement vu. Je crois que si il n’avait pas été un homme de contrôle il m’aurait surement giflé au moins deux fois. « Il va falloir que tu te reprenne Charlie parce que c’est plus possible ! Tu crois que ta mère serait fière de toi ?! Tu crois que c’est ce qu’elle voudrait que tu deviennes ?! » « Comme si j’en avais quelques chose à foutre de ce que vous pensez ! » « Reprend toi Charlotte ou la prochaine fois c’est dans un centre que je t’envoie ! » Et sur ses mots il avait quitté la salle de bain. Il était partit avec ma sœur à l’université et j’étais resté là, seule, comme d’habitude. J’avais retiré mes habits mouillé, avait enfilé un simple short et t-shirt et m’étais glisser sous mes couvertures.


Assise sur le rebord de ma fenêtre, écoutant la musique forte, j’avais fermé les yeux. Il était près de quatre heure de l’après-midi et je m’ennuyais à mourir. Kyle ne finissait pas le boulot avant trois heures mais j’avais besoin de faire quelques choses. Ecrasant ma cigarette dans le cendrier, je refermais ma fenêtre avant d’attraper un de mes carnets de dessins. Cela faisait un moment que je n’avais rien écris ou dessiner dedans, surement plusieurs mois, mais l’inspiration n’était plus vraiment là. Sans réfléchir je me mis alors à dessiner de simples traits. Soudain la porte de ma chambre s’ouvrit à la volée. « Baisse ta musique. » Je ne relevais même pas la tête, sachant parfaitement que c’était ma sœur. « Non » « Baisse ta musique Charlotte ! J’essaye de bosser. » Je levais enfin la tête vers elle pour la voir avec ses lunettes sur le nez, les cheveux attachés à la va vite. « Tu bosse toi ?! T’as besoin pourtant, il te suffit de faire les yeux doux à papa et tu rentres en stage ou tu veux à l’hôpital non ? » « Contrairement à toi, je bosse oui et je fais quelques choses d’autres de ma vie que de baiser, boire, fumer et me droguer. » « Oh mais je fais pas que ça de ma vie chérie. Je bosse, tu sais avoir un boulot, un truc qui te rapporte de l’argent comme ça t’es plus une petite fille qui dépend de son papounet d’adoré. » Je la vis serrer les poings ce qui me fait sourire. Je n’avais jamais vraiment détesté Samii, en fait au fond je l’admirais. Elle avait toujours eu de la chance, elle était la préférée de papa, elle réussissait ses études, elle avait plus au moins un copain. Au fond tout ce que j’aurais voulu c’est être capable de lui arriver ne serait-ce qu’à la cheville. « Tu sais quoi ? Je suis bien contente que maman soit pas là pour voir à quel point t’es tombé bas. Après tout ce qu’elle et papa ont fait pour nous je suis contente qu’elle ne se rende pas compte que l’une de ses filles fout sa vie en l’air. Mais tu sais quoi, je m’en fou. Drogue toi, baise avec qui tu veux, crève ça nous fera même des vacances. T’es bien la seule chose dont j’ai honte dans ma vie. » Elle avait touché, elle avait touché là où ça faisait mal et elle ne m’avait pas laissé le temps de répondre qu’elle avait débranché ma chaine hifi et avait claquer la porte de ma chambre. Sans réfléchir j’avais enfilé un jogging, avait attrapé mon iPod et était sorti de l’appartement pour aller courir. J’avais du courir plus d’une heure avant de me rendre ou mes pas m’avaient mené. Le petit bois ou maman, papa, Samii et moi avions eu l’habitude de venir quand nous étions petites. La cabane que nous y avions construite était toujours là, un peu détruite mais toujours en partit sur pieds. La planche ou papa avaient gravé notre quatre noms étaient toujours là. Et c’est à ce moment que je me rendis compte que je pleurais. De chaudes larmes roulaient le long de mes joues. Je les essuyer de ma manche avant de reprendre la route de l’appartement. La pluie c’était bien sur mise à tomber et j’étais rentré trempée, avant de filer sous une douche ou j’avais continué de pleurer un long moment. Cela faisait des années que je n’avais pas pleurées ainsi, des années que je m’étais dit qu’au final les choses s’arrangeraient peuvent être mais ce n’était pas le cas. Puis je m’étais glissé dans mon lit et m’était endormi en quelques secondes, bien trop fatigué alors que j’entendais mon père et ma sœur rirent.


Il faisait froid ce jour-là, j’ignorais si c’était vraiment le froid ou la nervosité qui me faisait trembler. Il était huit heures du matin et quand j’avais quitté l’appartement ce dimanche, papa et Samii étaient toujours endormi. J’avais simplement enfilé un jogging et un sweat à capuche. Mes cheveux étaient noués dans une queue de cheval rapide et je devais être planté devant l’hôpital depuis une bonne heure à hésiter. Je n’étais pas venu voir maman depuis tellement longtemps que j’avais peur, j’avais peur de la voir avec tous ses tuyaux, ses machines, j’avais peur de ne pas pouvoir me retenir de craquer. Je ne savais même pas pourquoi j’étais là en réalité. La main dans ma poche droite entra en contact avec un petit sachet, je savais parfaitement ce que ce sachet contenait et ça aurait tellement plus simple si j’avais pris un peu de son contenu… Je soupirais une nouvelle fois avant de finalement entrer dans l’hôpital, allant directement au troisième étage et à la chambre 312. J’hésitais encore quelques secondes avant de pénétrer dans la chambre. Tout était calme, bien trop calme et elle était là. Elle était allongée sur ce lit, sans bouger, bouquets de fleurs un peu partout dans la chambre. Je me posais sur la chaise près de son lit avant de glisser nerveusement ma main dans la sienne. Je m’étais attendu à ce qu’elle soit froide, glacé, mais elle ne l’était pas, elle était tiède et je retrouvais ce contact que j’avais toujours adoré quand j’étais une petite fille. Délicatement je déposais un baiser sur le dos de sa main avant d’y poser mon front et de fermer les yeux. Elle me manquait, elle me manquait atrocement, s’en était vraiment douloureux. J’étais resté là, à seulement lui tenir la main pendant des heures. J’avais été incapable d’ouvrir la bouche, incapable de dire un seul mot. J’avais quitté l’hôpital en début d’après-midi, après avoir demandé aux infirmières si son réveil était possible un jour. J’étais rentré à l’appartement et à peine dans ma chambre j’avais pris une dose, puis une deuxième et une troisième avant de me sentir mieux. C’était à ca que se résumait ma vie aujourd’hui après tout.