Euuuh... Bonjour ? Ou bonsoir. Je... Je dois faire quoi déjà ?... Ouais, bon, O.K, soit vous venez de me le dire y a quelques minutes, mais là, j'appelle ça de la discrimination ! Ce n'est tout de même pas de ma faute si j'ai hérité de la mémoire de poisson de ma mère non ?! D'accord, d'accord, je me calme. Donc, revenons à nos moutons. Mon histoire ? Euh, genre mon autobiographie ? Mais vous savez, j'ai que dix-neuf ans moi... J'ai pas vécu suffisamment, j'veux dire, j'ai pas grand chose à raconter. Moi j'ai juste une vie banale, oh oui, vraiment banale. J'écris quand même ? Ah, bon... D'accord.

Mon nom est Max. Quoi ?! C'est bien comme ça que les romans commencent ! Non ? Tant pis, je disais donc je que m'appelais Max, Max Winterfield. Pardon, je continue donc. Je suis née à Londres. Si vous êtes nul(le) en géographie, Londres se situe en Angleterre, voilà voilà. Mais quand je dis née, c'est juste née quoi. Toute suite après ma naissance (enfin quelques jours quoi), mes parents sont rentrés chez eux, avec moi dans leurs bras. Et chez eux, donc par théorie chez moi, c'était dans une banlieue de Londres. Je peux vous dire que j'aurais largement préféré vivre à Londres, la vraie ville. Enfin... J'ai eu une enfance plutôt paisible, quoique légèrement traumatisante. Dans le genre de banlieue où j'habitais, il y avait pas mal de gangs, si vous voyez de quoi je parle. Donc, par conséquence, j'avais toujours peur de me faire agresser. Ce qui ne m'est jamais arrivé, dieu soit loué. Bon, un jour un ado m'a volé mon goûter à la sortie de l'école, j'ai pleuré toute la soirée. Mais hormis ceci, je n'ai pas été trop embêté. Je n'ai jamais su vers quel domaine m'orienter. Puis voilà, j'ai toujours été intéressé par l'actualité, l'écriture, et je suis de nature curieuse (je me renseigne souvent sur internet, sur divers sujet très variés et j'avoue, pas toujours très pertinents..). Actuellement ? Je pète une crise parce que mon père vient d'être muté, et c'est vraiment pas cool, même si j'ai pas vraiment mon mot à dire (tout ça à cause de ma "non majorité" dirait ma mère). Je n'ai jamais eu de petit copain avant mes quinze ans. Mon tout premier copain s'appelait Thyméo. C'était un canon genre vraiment canon, et toute les filles craquaient secrètement pour lui. En même temps, je peux comprendre ça. Il avait le style genre indéfinissable, vous voyez ce que je veux dire ? Ben, en gros, ces cheveux étaient bruns, ces yeux étaient d'un magnifique marron chocolat, et puis il avait un sourire de la mort qui tue. Sans rire. Je me demande encore aujourd'hui comment c'était possible qu'il soit tombé amoureux d'une fille comme moi, alors qu'il avait vraiment beaucoup de choix... Bref, je suis resté avec lui un an  puis je l'ai trompée. Après ça, j'ai eu quelques autres petits copains, mais ça n'a pas jamais vraiment duré. Maintenant je suis célibataire, libre comme l'air, youhou (vous l'aurez compris, je ne suis pas une de ses chaudasses qui passe leur vie complète à penser à leur prochain plan cul. Loin de là... Un peu trop loin même).

Vous savez, dans ma banlieue, il y avait des trafiques de drogues & cie. Non ! Je sais à quoi vous pensez et c'est TO-TA-LE-MENT FAUX ! Je ne suis pas une droguée ! Je ne l'ai jamais avoué à personne, mais je n'ai jamais fumé... Enfin si, une fois, et c'était la pire chose que j'ai jamais goûté de ma vie. Plus jamais, les cigarettes ne sont définitivement pas faite pour moi ! Donc voilà, depuis, et parce que je suis une grosse mythomane qui ne s'assume pas, je prétend que je suis allergique au tabac. Complètement stupide, enfin, je suppose que je suis né comme ça, alors je vis avec cette stupidité constante. Un jour, je devais avoir quatorze ans peut-être, je rentrais à pied chez moi. Alors que je chantonnais une chanson, non en vérité, c'était juste la danse des canards, la honte... Bref, un mec louche, genre une racaille des gangs s'est approché de moi. Je me suis dis que c'était la fin. J'étais déjà entrain de prévoir un plan, qui consistait il me semble à saisir le couvercle de la poubelle en fer à ma gauche, de frapper le mec avec le couvercle, et de partir en courant. Mhm... Quand j'y repense, je me dis qu'il ne serrait pas prudent de me confier la protection du pays... De toute façon, pourquoi me confierait-on une tâche si importante ? Ce serait carrément... bref. Le mec en question m'a fixé pendant quelques secondes, qui m'ont paru durer des heures, et a finalement lâché tranquillement : " Dealer ? " J'ai froncé les sourcils, je me suis demandé pourquoi ce mec me demandait l'heure, comme ça, sans même utilisé de formule de politesse, sans même produire une phrase correcte ! Mais bon, je ne pouvais pas prétendre ne pas avoir l'heure, puisque j'avais mon portable en main, et un portable, ben ça indique l'heure (non sans blagues ?). J'ai donc répondu d'un ton méfiant : " Euh.. 17h56. " Le mec m'a dévisagé, les yeux complètement écarquillés. Et il a éclaté de rire. Ce n'est que plus tard que j'ai compris mon erreur. J'ai honte de moi. Vraiment. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'ai honte... Voyez-vous, ce souvenir peut vous prouver la meuf chelou et immature que je suis.

Tous les samedi matin, et ce depuis longtemps (trop longtemps...), ma mère m'envoyait au supermarché du coin de la rue. Bon, en vrai c'était juste une mini épicerie. Le gérant était un fou je crois. Ou alors il était très (très x1000) prudent. Je crois avoir compter six caméra dans le magasin, et deux à l'extérieur. Je suppose qu'il avait peur que tous les délinquants du coin viennent piller sa précieuse épicerie... C'est vrai que ça aurait été dramatique. Bref. Chaque samedi matin, j'y croisais la même personne. Une petite mamie, dont je ne connais pas le nom d'ailleurs (après tant d'année, honte à moi), qui il me semble, avait quelques soucis de mémoire défaillante (oh, une amie). Elle était gentille hein, mais parfois elle était carrément flippante. Donc voilà, tous les samedi, elle et moi avions un petit "rituel" matinal. Vers dix heure douze précisément, elle s'approchait de moi pour me demander où se situait le rayon des pastèques et, fille généreuse et polie que je suis (hahaha), je l'y emmenais. Mais le problème, c'est qu'elle revenait toujours me redemander la même chose à 10h23, 10h46 et 11h05. Et finalement, lorsque je sortais du magasin, elle était là, dehors, à nourrir des pigeons, et n'avait acheté absolument aucune pastèque. Voilà, c'était un petit aperçu des gens chelou de mon quartier. Je pense qu'ils ont déteint sur moi. Mouais, c'est tout à fait probable...

Dans le local poubelle de mon appartement, il y avait toujours une multitude d'araignées qui pendouillaient tranquillement au plafond, juste AU DESSUS de ma tête. Vous comprenez donc que ça m'a traumatisé. Je déteste les araignées. Mais en même temps, si je les tues, ça me brise le cœur, car si cette araignée avait une famille, j'ai brisé une famille, et... Oh mon dieu, pourquoi je pense à ça ! Ce ne sont que des araignées ! Et puis... Le seul jour où j'ai voulu en écraser une, elle m'est tombé sur la tête. Alors je ne veux plus jamais tenté l'expérience.

Bref, vous l'aurez compris, j'avais ma petite vie de mémère tranquille. Bon, pas complètement mémère, puisque je vivais dans une banlieue de "dis l'heure", mais hormis ce léger détail, c'était plutôt paisible. Puis tout a été chamboulé. Sérieux, pourquoi a-t-il fallut que mon père soit muté ? Je vous dis pas comme il était content ! Je crois que le salaire qu'il a aujourd'hui est bien meilleur que son précédent. Mais moi ? Il a pensé à moi ? Non. Pas une seule seconde ! Du jour au lendemain (j'exagère, c'était à la fin de l'année scolaire), on a tout quitté. Ma banlieue, mes "dis l'heure", ma p'tite mamie du supermarché, et évidemment tous mes proches. Bye banlieu de Londres, hello Broadway. Non, je blague. Je voulais juste dire ça une fois dans ma vie. En vérité, c'était hello Royal College of Art. J'avoue que c'est toujours à Londres mais... Mais tout de même, me changer si brutalement d'habitat c'était... de la torture ! J'ai donc emménager là-bas, et même si je l'avouerais jamais, ne plus être de la banlieu, c'est plutôt cool. Je crois....

Hop, saut dans le présent. Bref, je suis actuellement au Royal College of Art (je me répète non ? tant pis), et ça se passe plutôt pas mal. Bon, en fait bof. Je ne connais personne ou presque. Mes parents me disent que ça va venir et blablabla. Euh, oulà ? Ouhouhou ! J'ai dix-neuf ans, on arrête de me prendre pour une gosse (pas de ma faute si mon cerveau est bloqué à ce stade de ma vie), et on me laisse gérer seule, merci. BREF. Je suis là désormais. Espérons seulement que mon existence ne soit pas trop chaotique (et puis, sérieux, Dieu si tu existes, épargne moi toute cette honte continuelle, et promis j'arrête le chocolat).

PS : Euh, disons que je ne peux pas arrêter le chocolat, c'est trop me demander. Je pourrais pas faire un sacrifice à la place ?