Le matin, le pire ennemi de Serena. Elle avait tant à faire. Les filles de son âge arrivaient souvent en retard parce qu'elles mettaient beaucoup trop de temps à se préparer, ce n'était pas le cas de Serena. Elle avait juste quelque chose en plus des autres, une petite soeur à s'occuper. Elle devait la faire déjeuner, l'habiller, la coiffer, lui faire faire ses devoirs, l’amener jusqu'à l'école pour ensuite pouvoir aller en cours. Tout cela en un temps limité. Mais quoi qu'il arrive, elle arrivait toujours à l'heure espérée. Aujourd'hui également. Elle était arrivé depuis maintenant un bon moment et attendait que le cours commence. Bien sûr elle aurait aimé pouvoir rester à l’extérieur à prendre des clichés de la nature, mais elle ne pouvait malheureusement pas. Bien qu'elle soit excellente dans toutes les matières, elle devait continuer à suivre certains cours pour être certaine de décrocher le poste idéal plus tard. Elle le devait, pour elle, mais surtout pour avoir les moyens d'élever convenablement sa petite soeur.

Assise au fond de la classe, Serena attendait avec une grande patience que les élèves s'installent et que le professeur commence enfin son cours. Elle était d'assez bonne humeur bizarrement et elle pouvait donc attendre. C'était malheureusement sans compter sur le jeune homme qui pris place à côté de la demoiselle aux cheveux rouges. Elle le connaissait, ou du moins elle l'avait déjà croisé un bon nombre de fois. Mais elle devait être franche, elle ne l'aimait pas. Il était trop collant à son gout et n'arrivait pas à comprendre qu'elle ne voulait pas de lui, et les hommes qui s'acrochent ce n'était pas son fort. « Coucou beauté. Je t'ai manqué ? » Beauté. Serena avait horreur de ce surnom. Quand elle l'entendait, elle se retrouvait réduit à l'état d'objet, soumis à l'homme. Elle ne savait pas vraiment comment l'expliquer mais c'était ainsi, un bon mauvais poins pour le jeune homme à qui elle ne répondit pas. « Serena. C'est aussi joli que la personne qui le porte. » Encore une fois, Serena ne répondit rien, elle ne lui porta aucune attention.

Son comportement pouvait être qualifié de puéril, elle avait l'air d'une gamine à l'ignorer ainsi au lieu de tout simplement lui dire qu'il n'avait pas ses chances avec elle. Non pas qu'il ne soit pas charmant, loin de là. Il était même très mignon. Mais ce n'était pas le genre de Serena de flirter avec les hommes. Elle n'avait même jamais eu de petit ami, cela ne l'intéressait pas. Elle ne voyait pas l'utilité de vivre pour quelqu'un, ni même de tomber amoureuse. Aucun homme n'était encore arrivé à la faire craquer, elle les trouver tous immature. Chaque histoire d'amour fini en peine de coeur, Serena fuyait cela à tout prix. Elle ne pouvait pas se permettre d'entamer une relation avec qui que ce soit, elle devait se consacrer à sa petite soeur afin qu'elle ne manque de rien. Elle voulait être la grande soeur parfaite pour se faire pardonner du désastre qu'elle avait causé.

Prenant des notes sur son carnet, elle se forçait à n'accorder aucun regard au jeune homme assis à ses côtés afin de lui montrer qu'elle n'était pas intéressée. Et pour ignorer les gens elle était forte, très forte. Elle passait son temps à ça, elle ne parlait à personne et le monde entier l'agaçait.

Les yeux rivés sur le professeur, Serena écoutait ce qu'il disait avec une attention toute particulière. Elle faisait même plus que de l'écouter, Elle prenait des notes. Elle avait l'habitude de toujours bien travailler afin d'assurer un bel avenir à sa soeur. Elle ne pouvait pas se permettre de louper ses études, elle devait pouvoir nourrir sa petite soeur et subvenir à tous ses besoins d'enfants. Serena n'avait pas le temps de se soucier de l'homme assis à ses côtés, elle ne savait même pas ce qu'il lui voulait. Enfin elle en avait tous de même une vague idée. Elle l'avait déjà vu pas mal de fois et souvent aux cotés de jeunes femmes. Un Don Juan qui voulait se montrer intéressant, et bien il était tombé sur la mauvaise femme. Elle n'était pas du genre à s'énerver contre les hommes, le silence était bien plus simple et l'ignorance la meilleure des armes. Elle le savait depuis toujours et cela ne lui avait jamais fait défaut jusqu'à présent. Elle n'avait plus qu'à espérer que l'homme se lasse et parte. « Aller, arrête de résister, je sais que t'as envie de me sauter dessus et m'embrasser. Elles en ont toutes envie. » Serena ne saurait comment l'expliquer mais cette remarque eu presque le mérite de la faire rire. Si elle ne s'était pas retenu, elle aurait rit. Le narcissisme du jeune homme l'amusait, il s'y croyait vraiment trop et pensait pouvoir avoir toutes les femmes à ses pieds. Et bien Serena allait lui prouver qu'il se trompait grandement. « D'accord, je vais nous trouver un endroit tranquille dans l'école et je te ferai crier de plaisir. »

Nouvelle envie de rire. Et elle l'aurait probablement fait si le professeur n'était pas intervenu.« Monsieur Henderson et Mademoiselle Maïakovski ! De quel droit parlez-vous dans mon cour ? » D'un coup Serena eu nettement moins envie de rire. Elle ne savait pas quoi répondre, elle n'avait pas parlé une seule fois mais à cause de l'abrutis assis à côté d'elle elle se faisait disputer. « Euh... Et bien je... » Super argument, elle eu presque envie de l'en féliciter. « Exactement, vous n'avez aucune excuse. Retenue, tout les deux. » Serena en resta bouche bée. Retenue. Elle allait devoir rester en retenue. Comment allait-elle pouvoir s'occuper de sa soeur si elle devait rester au lycée avec ce professeur stupide ? Elle sentit alors une grande colère l'envahir et adressa un regard remplis de haine à son camarade. « T'as gagné, on se rejoins à la sortie du cour. » Il allait sûrement croire qu'elle acceptait un rendez-vous ou bien que c'était pour faire des choses interdites. Mais non, elle voulait simplement s'expliquer avec lui et lui faire passer un sale quart d'heure. Elle savait au moins qu'il ne l'embêterait pas pendant le cours, qu'elle pourrait le suivre en toute tranquillité, et qu'elle pourrait lui faire face après celui-ci.

Le cours se déroula donc normalement, et Dylan ne lui fit aucune remarque, elle sentait cependant le regard de celui-ci se poser sur elle de temps à autre. Une fois le cours terminé, ils purent sortir sans que le professeur ne leur fasse la moindre remarque. Une fois à l’extérieur, elle entraîna Dylan plus loin, loin des regards indiscrets. Une fois ceci fait, elle s'approcha de lui comme pour l'embrasser, mais au lieu de poser ses lèvres sur celles de son camarade, elle l'attrapa par le col en serrant les dents. « Alors maintenant Don Juan tu vas bien m'écouter ! Tu ne m’intéresses pas, au contraire je méprise ce que tu es à un niveau moléculaire ! Je te conseille de ne plus jamais m'adresser la parole et surtout je ne veux plus entendre parler de toi ! Je me suis bien faite comprendre ? » Evidemment Serena ne serrait pas sa main pour ne pas l'étrangler, elle ne voulait pas lui faire de mal et n'en ferait à personne. Elle voulait simplement lui faire peur pour qu'il arrête. Car une heure de retenue signifiait une heure de moins à passer avec sa soeur. Puis elle ne voulait pas l’abîmer, elle le trouvait vraiment très mignon.

Aller, réagis!

Je devais avouer que je me sentais quand même un peu mal pour elle. Jamais je n'ai eu l'intention de l'envoyer en retenue. Je voulais juste m'amuser un peu, avoir quelqu'un avec qui passer la soirée, peut être même la nuit, c'est tout. Mais d'un coup, j'ai perdu ce sentiment avec ce qu'elle a dit. « T'as gagné, on se rejoint à la sortie du cour. » Super! Gagné! Je vais enfin l'avoir pour une soirée, et j'ai même pas eu besoin de m'excuser. Je me suis donc tut tout pour le reste du cours, et j'ai écouter le prof. Enfin, écouter, c'est un grand mot. J'ai essayer de me concentrer, je le jure! Mais j'étais plutôt perdu dans mes pensés. Qu'est ce qui se passera quand je me serai fait toute les filles de l'école? Elles m'en veulent presque toutes de les avoir plantée après une nuit. Est-ce que j'ai vraiment besoin d'avoir une fille différente tous les soirs? Non, pas vraiment. Mais pourquoi dire non à ces charmante demoiselle. Je regardais ma compagne de temps en temps, imaginant ce qu'on allait pouvoir faire ensemble. Ce soir, ou maintenant? Chez lui, ou dans un local scolaire?

Enfin, la fin du cours sonna et on sortit sans que le prof nous interpelle, heureusement. Cette vieille bic aurait bien été du genre à nous faire la morale pendant une heure de plus. Je suivait Serena avec un petit sourire aux lèvres qui m'entrainait un peu plus loin, où personne ne pouvait nous regarder. Elle s'approcha de moi pour m'embrasser et je tendis les lèvre mais à la place, elle me prit par le col. Elle est folle ou quoi O.o? « Alors maintenant Don Juan tu vas bien m'écouter ! Tu ne m’intéresses pas, au contraire je méprise ce que tu es à un niveau moléculaire ! Je te conseille de ne plus jamais m'adresser la parole et surtout je ne veux plus entendre parler de toi ! Je me suis bien faite comprendre ? » J'ai été sonné pendant deux trois secondes. Je repoussa sa main de ma gorge en me disant que même si elle aurait voulu, je ne crois pas qu'elle aurait pu me faire quoi que ce soit.. Moi qui croyais que j'avais eu une ouverture avec cette fille... « Écoute, je suis désolé pour la retenue, j'ai vraiment pas voulu te causer d'ennuis. Et c'est bon, j'ai compris que je t'intéressais pas, t'avais qu'à le dire au début au lieu d'être muette. J'irai voir la prof et j'essayerai de la convaincre pour que t'aille plus de retenue. Je suis désolé d'accord? Qu'est ce que je dois faire pour me faire pardonner? Mis à part te laisser tranquille... Je t'offre un café, en toute amitié, c'est promis. Ça marche ça? »

Je me sentais assez mal pour tout ça, j'aurais pas du insister. Mais si elle refusait le café, au moins j'aurai essayer, et elle me respecteras peut être un peu...

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