Elle pleurait, elle ne cessait de pleurer et même si je ne la voyais pas je détestais ça. Elle devait se dire que j’étais surement endormi, mais en réalité je n’avais pas réussi à trouver le sommeil. Du haut de mes six ans je comprenais surement trop bien ce qu’il se passait, je savais pourquoi maman pleurait, je savais qu’elle était triste à cause de papa. J’étais en colère contre papa, il n’avait pas le droit de faire du mal à maman, parce que maman c’était la meilleure, elle avait toujours été la meilleure. Papa il n’avait jamais été beaucoup là, pour maman et même pour moi. Et maintenant je savais qu’il était partit, pour toujours. Je l’avais vu avec une autre femme, une femme moche en plus, beaucoup beaucoup plus moche que maman. Je savais que c’est pour ça que maman pleurait. Soupirant je finis par quitter mon lit, j’attrapais mon doudou avant de me diriger vers la chambre de maman. J’ouvris la porte et elle ne dus pas l’entendre. Elle était recroquevillée sur son lit, son corps entier secouer de sanglot. Mon cœur se serra lourdement lorsque je la vis comme ça. Je grimpais sur le lit et le plus délicatement possible j’avais entouré mes bras frêle autour du cou de maman. Elle avait laissé échapper un hoquet de surprise avant d’essuyer ses yeux, comme si cela pouvait tout effacer. « Qu’est-ce que tu fais debout mon cœur ? » « Je t’ai entendu pleurer, et j’aime pas quand t’es triste. C’est parce que papa il est partit hein ? » Elle me sourit tristement avant de me prendre dans ses bras. Je l’aimais ma maman, je l’aimais plus que tout au monde. « Ça va aller mon cœur d’accord ? C’est juste un peu dur pour maman mais on va s’en sortir d’accord ? Et puis j’ai toujours mon petit prince pas vrai ? »  Dit-elle en caressant, avec sa tendresse légendaire, mes cheveux. Je déposais un baiser sur sa joue avant de lui sourire à mon tour. Elle savait que j’étais plus intelligent qu’un enfant de mon âge et elle savait que j’avais compris ce qui n’allait pas. « Dis-moi demain ça te dit qu’on passe la journée tous les deux ? Rien que maman et son petit monstre préféré. » « Et on mangera pleins de bonbons ? Et on regardera pokémon ? »  Elle rit légèrement ce qui me fit le plus grand bien. « Oui on fera touuuut ce que tu veux. »   « COOOOOOOL !! »  Je me mis à sauter sur le lit avant de m’allonger avec maman. Elle me laissait dormir avec elle, je la rendais heureuse comme elle disait et moi ça me rendait heureux si elle souriant.

Il faisait froid, beaucoup trop froid et malgré la couverture dans laquelle j’étais emmitouflé, je ne pouvais m’empêcher de trembler. Je jetais un regard à ma mère qui semblait être dans le même état que moi. Sans un mot, je vins me coller à elle pour mettre un bout de ma couverture autour d’elle et d’entourer son corps, trop maigre, de mon bras. Cela faisait maintenant plusieurs jours que nous avions été mis à la porte de chez nous et que nous avions nulle part où aller. En réalité les choses difficiles avaient commencé après le départ de mon père. La vie n’avait jamais été très offrandes auprès de ma mère il faut l’avouer. Tomber enceinte de moi à l’âge de 16 ans, elle avait été mise à la porte de chez elle. Elle et mon père avaient été obligés d’arrêter leurs études pour trouver un travail. Les six premières années de ma vie c’étaient plutôt bien dérouler, puis mon père avait quitté la maison, avec une autre fille. A partir de là les choses étaient difficiles, ma mère travaillait comme une dingue, depuis maintenant 10 ans pour pouvoir s’en sortir et que je ne manque de rien. Mais quelques mois plutôt, son connard de patron avait décidé de la mettre à la porte, elle avait tenté pendant des semaines de retrouver un boulot mais rien, le néant. Puis quelques jours plutôt nous avions été mis à la porte. Ma mère tenait absolument à ce que je continue d’aller au lycée, mais je savais qu’à présent ce n’était plus possible, je savais que continuer comme ça, surtout avec l’hiver qui arrivait, nous allions finir par en souffrir bien trop. Il fallait que je fasse quelque chose, c’était à moi de prendre soin de ma mère à présent, elle avait fait beaucoup pour moi et c’était mon tour de faire quelque chose pour elle. C’était mon tour de l’aider. Tournant le visage vers ma mère je remarquais alors qu’elle était pale, bien trop pale. « Maman ? Maman est ce que ca va ? »  Aucune réponse ne me vint et en prenant sa main dans la mienne je remarquais à quel point elle était gelé. « Tu es gelé… Il faut qu’on trouve quelque part où dormir, tu peux pas rester dehors… » Avant que j’ai pu totalement comprendre ce qu’il se passait, elle c’était évanouie dans mes bras. Je ne me rappelle plus exactement ce qu’il s’est passé ensuite, mais nous avions atterrit à l’hôpital, elle sur un lit et moi à faire les cent pas dans la salle d’attente. Elle ne pouvait pas me laisser, elle n’avait pas le droit… Je ne pourrais jamais m’en sortir si elle partait elle aussi. Qu’est-ce que j’allais devenir ? Je n’avais été qu’un idiot de continuer à aller au lycée alors qu’elle se tuer à la tache depuis des mois. Je me laissais tomber dans une chaise, me prenant la tête dans les mains alors qu’un médecin s’avançait vers moi. « Theo ? » Je me redressais d’un bon face à lui. « Comment va-t-elle ? »   « Elle est stable et son état n’est pas critique. Cependant elle est en hypothermie pour le moment. Peux-tu me dire comment c’est arrivé ? » « Elle… Je… »  Je soupirais lourdement avant de me rassoir alors que le docteur Kyle, que nous connaissions depuis des années, se posait près de moi. « On s’est virer de chez nous, depuis plusieurs jours… Maman a perdu son boulot il y a quelques mois, elle voulait que je continue le lycée mais c’est tellement stupide ! J’aurais dû essayer de l’aider. » « Ce n’est pas ta faute Theo d’accord ? Je vais tenter de contacter des gens qui pourrait peut-être vous aider, quand à toi tu vas venir subir un examen, je veux être sûr que tout va bien. Mais pour le moment va voir ta mère. » Je le remercier avant de me diriger vers la chambre ou se trouvait Kaylee, ma mère. « Hey… » « Salut mon chéri… » Elle semblait tellement vulnerable allongé sur ce lit d’hôpital que j’en eu vraiment mal au cœur. « Comment tu te sens ? »   « J’ai connu mieux… »  Je déposais un baiser sur son front avant de m’assoir près d’elle et de prendre sa main dans la sienne. « On va s’en sortir, je te le promets, maintenant repose toi… » Quelques minutes et elle c’était endormi. Quant à moi, mes examens révélèrent que je souffrais d’asthme mais à part ça j’étais en parfaite santé.

Avec le temps, et surtout l’aide du docteur Kyle, les choses c’étaient un peu arranger pour maman et moi. Nous avions vécu quelques temps chez le docteur Kyle qui nous avait hébergé, nous connaissant depuis de longues années, et ayant été amis avec ma mère au lycée. Puis après plusieurs mois de recherches ma mère et moi avions fini par retrouver un job. Alors qu’elle était devenu secrète médicale à l’hôpital, j’avais décroché un job de serveur dans un petit café ou pas mal d’étudiant se rendait. J’avais bien sur laissé tomber le lycée et même si je savais que ça n’allait pas être facile tous les jours, nous avions acheté un appartement. Ma mère m’avait même préparé une grande fête pour mes 18 ans que j’avais célébré avec tous mes anciens amis du lycée avec qui j’avais un peu perdu contact il faut l’avouer. Puis comme les choses s’arrangeaient vraiment visiblement, j’avais rencontrés Madison, une grande brune, un peu type que j’avais trouvé absolument magnifique au premier regard. Un peu timide c’est elle qui m’a abordé en première en réalité et nous avions très vite accroché. Il n’était pas rare de nous voir passer beaucoup, beaucoup de temps ensemble si bien que ma mère avait commençait à se foutre de moi parce qu’elle voyait parfaitement que j’étais littéralement amoureux de la brune. Puis un jour je l’avais emmené en week end à Brighton, au bord de la mer et à croire que j’étais peut être un peu romantique, nous avions échangé notre premier baiser. Depuis ce jour-là nous étions ensemble, cela faisait aujourd’hui plus d’un an et demi et j’étais vraiment heureux avec elle. Seulement ces derniers temps avaient été durs pour ma mère et moi et j’avais dû me mettre à bosser plus, j’avais dû passer moins de temps avec elle et malheureusement de nombreuse dispute avait suivi. C’est d’ailleurs pourquoi en ce samedi j’avais essayé de trouver un peu de temps pour la voir avant de partir bosser. Je frappais à la porte et elle ne tardait pas à apparaitre, vêtu d’un simple jogging et d’un de mes pulls qui lui allait trop grand. « Theo ? Je croyais que tu bossais ? »   « J’ai réussi à prendre quelques heures au boulot. Comment tu vas ? » Je rentrais avant de l’embrasser tendrement et de lui sourire. « Ca va et toi ? »   « Un peu crevé du boulot, j’ai dû faire des tas d’heures sup ce week end et je vais encore devoir en faire surement le week end prochain. » Elle m’adressa un sourire mais la connaissant trop bien je savais que quelque clochait. Par habitude je me posais dans le canapé et l’attirait près de moi. Elle ne cessait de fuir mon regard, je savais que je devrais lui demander ce qu’il se passait mais j’avais peur. Peur qu’elle ne me laisse tomber, peur qu’elle finisse par en avoir marre de moi. Et visiblement j’avais viser juste. « Ecoute Theo je crois… J’crois qu’il faut qu’on parle… » « Je t’écoute… »   « Je crois… J’crois qu’il faudrait qu’on arrête tous les deux. »   « Quoi ? Non… Pourquoi ? J’ai fait un truc ? »   « Non t’as rien fait c’est juste que… Enfin je vais être prise par mes études, tu bosses de plus en plus… On se voit jamais Theo et à chaque fois que c’est le cas c’est pour s’engueuler. Ça marche plus nous deux… »   « On peut essayer d’arranger les choses Mad… J’ai… Je t’aime j’ai pas envie qu’on se sépare… »   « Je suis désolée Theo… J’ai besoin de temps, seule… » Je soupirais avant de me passer la main sur le visage, alors ça y est, la personne que j’aimais le plus au monde venait de me laisser tomber. Je ne savais même plus quoi dire ou quoi faire. J’hésitais, embrassais son front avant de quitter son appartement, à quoi bon rester si elle ne voulait plus de moi pas vrai ? N’ayant pas envie de rentrer chez moi, ni même d’aller travailler, j’avais appelé mon patron pour lui dire que j’étais malade et j’étais partit marcher. J’ignorais combien d’heure j’avais passé à marcher alors qu’il avait commencé à pleuvoir et qu’il commençait bientôt à faire nuit. Lorsque je refermais la porte de chez moi, je tombais sur quelque chose aux quels je ne m’attendais pas. Ma mère était assise sur le canapé, la tête entre les mains alors que Julian, autrement appelé docteur Kyle, semblait essayait de la réconforter. Il caressait doucement les bras frêles de ma mère. « Maman ? »  Elle releva soudain la tête et en quelques secondes elle me serrait contre elle. « Theo, bon dieu ou étais-tu passé ? Ca fait des heures qu’on essaye de te joindre !! »   « Désolé je… J’avais besoin d’air et mon portable n’avait plus de batterie… Je voulais pas te faire peur maman, je vais bien. »  Je tentais un sourire rassurant mais mes yeux rouges et surement gonflés me trahissait. « Que se passe-t-il mon chéri ? »   « Je… Maddison a rompu… »  Ma mère me serra contre elle et après quelques minutes je décidais d’aller prendre une douche et de me coucher. Il fallait que j’oublie cette journée pourri…

Les quelques semaines depuis ma rupture avec Maddison n’avaient pas été facile. Elle ne cessait de me manquer et je ne cessais de penser à elle. La moindre chose, les moindres petits détails me la rappeler souvent. Après qu’elle ait rompu j’avais composé plusieurs chansons. La guitare et la musique avaient toujours été une sorte de thérapie pour moi. J’avais du arrêter la guitare, n’en n’ayant plus, lors de notre passer difficile de vie avec ma mère, mais j’en avais racheté une des que j’en avais eu l’occasion. Depuis quelques mois aussi je me produisais dans un petit bar le soir durant le week end. Le patron m’avait même augmenté ma paye parce qu’apparemment je ramener beaucoup de jeune clients et que cela lui plaisait énormément. Ce samedi soir je venais d’enfiler environ 8 chansons et celle-ci était ma dernière, une toute nouvelle que je venais d’écrire et qui parlait de Maddison, même si elle ne serait jamais ce qu’elle m’avait inspiré. « Cette dernière chanson est une toute nouvelle composition qui me tient beaucoup à cœur. Pour la première fois ce soir, je vais vous interpréter ma chanson, moments. » Un sourire au public, j’attrapais ma guitare, je commençais à jouer, puis ma voix se mêla à la musique. Plus je chantais et plus ma voix tremblait, l’émotion de cette chanson était trop forte. Je fini la chanson et fut content d’entendre qu’on m’applaudissait autant. Je souriais une dernière fois et quittais la petite scène. Je parlais avec quelques personnes, passant de l’une à l’autre avant de finir par attraper ma veste et de me diriger vers la porte après avoir salué le patron. . « Excusez-moi, Theo Hasting ? »   « Oui c’est moi. » Répondis-je surprise en me tournant vers l’homme qui venait de me parler. « Bonsoir je suis Georges James, je viens d’un label de musique. Je dois dire que j’ai été très impressionné par votre performance ce soir. Mes collèges et moi avons regarder quelqu’un de vos vidéos youtube et nous aimerions vous proposez un contrat. » « Un contrat ? Comment ça ? » « Nous voudrions produire votre premier album. Vous avez beaucoup de talent et vos compositions sont très prometteuses. Voici ma carte, je vous laisse y réfléchir ? » « Oui bien sur je… Je… Merci… » « A bientôt j’espère. » Incapable de répondre je lui serrais poliment la main une seconde fois. Un album… Il voulait me voir produire un album… Je n’arrivais pas y croire c’était tellement… MAGIQUE ! C’était mon rêve, depuis tout petit et voilà que j’avais peut être une possibilité… J’allais accepter, c’était sûr. Et c’est ce qui arriva. Je signais un contrat avec leur maison de disque et commençait à enregistrer mon propre album.