Anecdote du point de vue de Kenzo :

[...] Cela faisait deux mois que je la connaissais. La fille de la nouvelle épouse du père de la dernière famille d'accueil qui m'avait accepté. Compliqué tout cela. Je m'étais tout de suite bien entendu avec cette fille, d'un an de moins que moi. Fêtarde. Joyeuse. Sans prise de tête. Et pourtant si douce, si calme. Je la considérai comme une amie, comme une sœur même. Lorsque j'avais décidé de partir pour Londres, de m'émanciper, elle n'avait rien dit. Mais je voyais bien qu'elle ne voulait pas que je la laisse. Ce père de famille d'accueil m'avait battu. Mais moi, j'y était habitué après tout. Mon père biologique l'avait aussi fait. Il me restait même une cicatrice dans le dos. Mais elle, Sonya, elle ne méritait vraiment pas de subir de telles violences. Je voulais l'aider. Je lui proposais de venir avec moi, de partir de ce foyer si instable. Elle a refusé, prétextant vouloir rester avec sa mère. Mais même cette dernière avait changé, dû au comportement de son amant. J'avais dit à Sonya tout ce qu'elle pourrait faire, ici, à Londres, avec moi. Mais non, à maintes et maintes reprises, elle a dit non. Je suis parti, essayant de penser qu'elle serait heureuse. Mais je savais pertinemment qu'elle ne le serait pas. Et voilà que je m'étais construit une nouvelle vie dans la capitale qu'était Londres.