Paris, 1988 ▬ Nathalie Sullivan était conduite d'urgence en salle d'accouchement. Son jeune mari, Preston, lui tenait la main, ému. C'était leur premier enfant, il l'avait tant attendu. Ca faisait des années qu'ils tentaient d'avoir un enfant en vain, ils commençaient à songer à l'adoption... Mais le miracle avait fini par se produire, Nathalie était tombée enceinte. Et malgré la peur de Nathalie, ils étaient heureux de devenir parents. Ils avaient déjà tout préparé pour la venue de leur petit garçon. Une chambre pleine de jouets et de peluches en tout genre, des vêtements adorables, des petites chaussures mais le plus important, ils avaient beaucoup d'amour à lui donner.

Paris, 1989 ▬ Junan venait d'avoir un an. Ses parents lui avaient organisé une belle fête d'anniversaire avec la famille et les amis proches de la famille. Tous purent voir la joie que leur apportait ce beau bébé. Junan avait les yeux de sa mère et le sourire de son père. Il était éveillé pour son âge car ses parents essayaient de l'éduquer de manière à stimuler ses capacités intellectuelles tout en l'amusant. Il gazouillait quelques mots français mais aussi anglais. Son père tenait à ce qu'il parle sa langue natale. Et bien sûr, Junan gazouillait des mots de sa propre invention.

Paris, 1998 ▬ « Juny, dépêche toi si tu veux pas être en retard pour ton premier jour !
- Momaaaan ! Arrête de m'appeler Juny, je suis plus un bébé !
- Oh, ça je l'avais remarqué mais tu resteras toujours le Juny à sa maman, lui dit Nathalie en le prenant dans ses bras pour l'embêter.
- Momaaaaaan !! criait Junan, riant aux éclats. »

Junan avait dix ans. Il avait sauté une classe et entrait dans un collège privé parisien. Ses parents n'hésitaient jamais à me mettre le prix quand il s'agissait de Junan. Après tout, l'argent n'avait jamais été un souci pour eux alors pour faire des compromis ?
Donc, les idées pour éveiller le petit Junan avait marché car il s'était révélé avoir des capacités plus élevées que les enfants de son âge.
C'était son premier jour et il n'osait pas l'avouer à ses parents mais il était très stressé. Pour la première fois, le regard des autres l'effrayaient, il se demandait comment on le regarderait etc.
Lorsqu'il arriva, Junan constata qu'il ne faisait pas si petit... d'ailleurs, personne ne semblait le remarquer, à son grand soulagement. Il s'intégra très rapidement. Il se fit cependant remarquer en anglais. Les leçons de son père étaient bien rentrées et en faisait un bilingue, au bonheur de son professeur. Il avait demandé à Junan comment avait-il apprit la langue.
« Mon père est de nationalité anglaise, il m'a apprit à parler l'anglais depuis que je suis tout petit. Et comme ma mère est française, elle me parlait en français. J'ai pût assimiler les deux langues en même temps. »
Il impressionnait même ses camarades sans le vouloir, mais il en était satisfait, lui qui avait peur de devoir subir des moqueries à cause de son âge.

Paris, 2005 ▬ Junan avait dix-sept ans. Le petit Junan avait laissé place à un beau jeune homme, intelligent et sûr de lui. Sa façon d'influencer et d'impressionner ses camarades n'avaient pas changé et même, elle s'était renforcer. Il prenait plaisir à les voir se plier en quatre pour lui faire plaisir mais mieux encore, il adorait la lueur d'adoration qui brillait dans leurs yeux. C'est ainsi qu'il se mit à faire toutes sortes de sports, uniquement pour qu'on le regarde : football, basketball entre autre. Ses parents, pensant qu'il ne cherchait qu'à se dépenser, encourageaient ses envies sportives et allaient le voir à chacun de ses matchs, ne tarissaient jamais d'éloges à son égard. C'était ainsi qu'il rencontra son premier amour... Rachel. Une belle grande blonde, élancée, élégante... Bref, une belle jeune femme... Qui l'ignorait totalement contrairement au reste de la gente féminine. Il eut beau essayer par tous les moyens de la séduire, elle l'ignorait. En réalité, la jeune femme était impressionnée par Junan et sa façon de parler, de marcher, de courir. Bref, elle était sous le charme du beau brun mais elle se gardait de le lui montrer. Elle le poussait toujours plus loin dans ses tentatives de séduction. Mais après plusieurs mois à l'ignorer, elle finit par céder, de peur qu'il ne se lasse. Leur relation dura deux ans et demi. Elle prit fin lorsque Junan lui annonça son envie de partir vivre en Angleterre, le pays de son père. Rachel était contre. Elle refusait tout simplement de le suivre et comme ni l'un ni l'autre ne croyait aux relations à distance, ils se séparèrent. Junan en était véritablement blessé. Il avait sincèrement cru qu'elle le suivrait... D'ailleurs, quelques semaines après leur rupture, elle le retrouva au bras d'un autre homme... Junan se demanda alors si elle ne l'avait pas trompé tout ce temps. Trop orgueilleux pour se rabaisser à son niveau, Junan continua de mener sa vie sans faire attention à Rachel. Il n'essayait même pas de la rendre jalouse, non ça ne lui ressemblait pas. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Junan ne se mit pas à boire comme un trou ou se droguer, il tenait à son hygiène de vie, même si il ne refusait pas un bon verre. Junan ne se mit pas à coucher avec toutes les femmes qui passaient... Fier, il estimait que toutes les femmes ne méritaient pas de coucher avec lui. Lorsqu'il annonça à ses parents sa volonté d'aller vivre quelques temps à Londres, ils en furent heureux, surtout Preston car son fils allait enfin connaître l'autre moitié de ses origines. Nathalie en revanche, avait un peu peur. C'était une mère poule qui avait l'habitude de couver son fils et ne plus l'avoir chez elle l'effrayait un peu mais elle soutenait son fils... Et lui donna comme ordre de lui donner le plus souvent de ses nouvelles !

Londres, 2013 ▬ Voilà plus de quatre ans que Junan est installé à Londres. Il s'est facilement intégré et a rapidement su se faire des amis. Il adore la vie londoniene bien différente de celle qu'il avait à Paris. Et même si parfois, il détestait le temps que lui offrait Londres, Junan adorait y vivre. Il avait enfin son appartement à lui et pouvait y faire ce qu'il voulait... Donc tout ce que sa mère l'empêchait de faire. Et puis, il adorait pouvoir dire : « Damn, I'm so fucking beautiful today. » chaque matin en se regardant dans la glace.