Après m'avoir subitement annoncé le départ de Rose Connors de l'établissement, les surveillants des dortoirs m'annonçèrent alors qu'une nouvelle personne allait donc attérir dans ma chambre. Pour tout avouer, je n'étais pas très content, je m'étais habitué à Rose, et étais même sur le point d'être très ami avec elle. Cela faisait toujours mal de perdre quelqu'un à qui l'on tient, et il fallait le dire, pour moi, c'était un peu trop tôt pour rencontrer une nouvelle personne. Mais loin d'être une personne limite asociable, je me devais de faire un acceuil plus ou moins chaleureux à la jeune personne qui allait me rejoindre, histoire de ne pas passer pour un gros con dès le premier jour, car si nous devions cohabiter, autant se montrer agréable et avoir une relation plutôt positive, plutôt qu'être en guerre civile pratiquement tout les soirs. Car oui, il m'arrivait de rentrer très tard, ou de ne pas rentrer du tout au dortoir, préfèrant aller chez moi pour le reste de la nuit, lorsque je travaille au Babble bar ou bien lorsque je suis en vadrouille filmique.

Quand je suis arrivée à l’université, je n’avais pas pris de chambre dans les dortoirs de la résidence universitaire. Mais j’ai bien vite remarqué que ça serait beaucoup mieux et plus pratique d’en avoir une. Alors je m’étais inscrite sur la liste pour en avoir une lorsque quelqu’un partirait. C’est au début de la semaine qu’on m’a appelé pour me dire qu’il y avait un endroit libre désormais pour une personne. Je n’avais donc pas eu beaucoup de temps pour préparer mes affaires que j’emmènerais là-bas. Ils ne m’avaient pas parlé du colocataire que j’aurais, alors je n’avais aucune idée de la personne avec qui je serais placée. J’avais hâte de voir si on s’entendrait bien, chose que j’espère vraiment. Il est certain que ce n’est pas très réconfortant de rentrer chez soi alors qu’il y a une personne qu’on n’aime pas qui s’y trouve… Je préfèrerais avoir une bonne relation avec l’autre, histoire de se rendre la vie plus facile quoi!

Ainsi, je venais de débarquer du taxi devant la bâtisse qui me servirait de demeure pour la majorité du temps cette année. Je trainais ma valise et mon sac rempli de mes livres d’école et de mon portable. Je me suis donc rendue jusqu’à la porte de la chambre qu’on m’avait assignée. Je sortis les clés de ma poche, et je débarrai la porte tranquillement. En entrant dans la pièce, je me suis mis à chercher du regard le ou la colocataire que j’aurais. Mais je ne vis personne. J’étais un peu déçue, car j’espérais voir cette personne. La chambre était séparée en deux côtés. Le premier était celui de la personne avec qui j’allais cohabiter. Cette personne semblait être à l’ordre car tout était bien rangé. Il y avait une caméra posée sur le bureau, c’était un bon début d’avoir une passion commune pour l’art. Mais je découvris aussi le côté assez vide qui serait le mien désormais. Je suis allée y poser ma valise. Puis, j’ai sorti mes livres d’école pour les ranger dans les étagères près du petit bureau de travail. Étant une étudiante en photographie, je sortis aussi mon appareil photo, et je le posai doucement sur le bureau en question. Je n’avais pas remarqué que mon colocataire se trouvait tout juste derrière moi, adossé contre l’encadrement de porte et me regardait en souriant. C’est lorsqu’il parla que je remarquai sa présence.

- Salut, alors c'est toi ? Enfin je veux dire, c'est toi la fille qui va partager la chambre avec moi ? Je m'appelle Erwan Carter James.

J’ai un peu sursauté en entendant sa voix, car je croyais être seule dans notre chambre. Mais je me suis retournée et j’ai regardé dans la direction d’où provenait la voix. C’était un garçon, il avait l’air d’avoir environ mon âge. Il ne semblait pas être un de ces sportifs qui se croient meilleurs que tout le monde. Non, celui-ci me semblait un bon garçon. J’étais un peu soulagée.

- Salut ! Oui c’est moi, je m’appelle Willow Spencer Fawkes. Tu étudies dans quel programme ?

J’avais des tas de questions à lui poser, histoire d’apprendre à le connaître. Mais je ne voulais pas l’effrayer non plus… Alors, j’y allais une question à la fois.