Mon enfance n'a rien de très intéréssant. J'étais une gamine heureuse et "vivante" comme on dit, dans une famille de trois enfants de la classe moyenne. Ma mère était Edith McFurth et mon père Anton Cloud, ils donnèrent naissance tout d'abord à Judith qui est à présent agée de 32 ans et qui vit en ville, puis à moi-même et, finalement à Lace agé de 19 ans qui vit à New York chez nos grand-parents. Tout allait simplement et calmement dans la grande ville qu'est Londres quand un incendie s'est déclaré dans notre maison tandis que nous étions en cours. Mes parents étaient dans la maison et n'ont pas put sortir. Cela s'est passé il y a quatorze ans et les mêmes images me hantent toujours. Je les vois qui suffoquent qui s'étreignent une dernière fois et je me demande ce qu'ils ont put ressentir. Peut-être se sont-ils demandés pourquoi? Pourquoi, c'est exactement la question que je me pose depuis.

J'avais donc 10 ans à l'époque et la fillette que j'étais à sombré, tout simplement. J'étais jeune et j'aurais put me reconstruire sans trop de difficultés mais que voulez-vous? Ma relation avec mes parents avait toujours été fusionnelle et je ne supportais pas l'idée que plus jamais je ne...J'ai encore trop de mal à en parler. Beaucoup considèrent que c'est par manque de confiance et c'est aussi l'avis d'un nombre incalculable de psychologues mais non. La confiance n'a rien avoir dans cette histoire, je ne peux tout simplement pas exprimer ce que je ressens du moins, en ce qui concerne cet accident. C'est la vie et mes grand-parents qui sont donc devenus nos tuteurs après le décès d'Edith et Anton n'ont rien voulu entendre. Ils m'ont forcée à parler que ce soit à eux ou à des psychologoue persuadés que cela allait me libérer. Je les hais pour cela. Mon frère qui vit encore chez eux tente de me réconcilier avec, m'assurant qu'ils ne voulaient que mon bien mais il ne peut pas comprendre. Il n'avait que 5 ans, il ne réalisait rien. Quant à ma soeur, elle est avocate, mariée avec deux enfants et totalement sans sentiments. Elle s'est construit un monde strict et droit pour oublier sa détresse mais elle se baricade aussi des autres sentiments qui bercent une vie. Je n'ai donc plus véritablement de contact avec ma famille mais c'est certainement mieux ainsi...Je me sens incomprise depuis l'accident mais si c'est pour me forcer à parler, je préfère être seule.

A vrai dire, cela n'a pas toujours été ainsi. Entre 15 et 20 ans, j'ai fais nombre de conneries et l'alcool s'est avéré être un excellent refuge. Les mecs étaient aussi un bon moyen de se changer les idées. Je n'ai aujourd'hui aucuns regrets, persuadée que tout cela n'est pas de ma faute mais, depuis que j'ai quitté New York pour me réinstaller ici, je veux me reprendre en main sans pour autant oublier. Car les souvenirs sont notre âme et oublier c'est un peu plus mourir encore.
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