Sujet: ruth △ you're all i need. Ven 5 Avr - 22:45
Stroke by stroke, you fill my empty soul with colour.
Ruth feat Jaxen.
Tee-shirt des Beatles, sourire de vainqueur collé au visage, mon jumeau marchant à côté de moi. Manquait plus qu'une petite musique de fond et on se serait cru dans un remake londonien de High School Musical, le moment où les beaux gosses rentrent au lycée et tout le monde se retournait vers eux. Manque de pot pour les filles, la moitié du groupe est gay. Pas moi hein, mais Jace. D'ailleurs quand j'y repense, ça me fait rire tous les coeurs qu'il a brisé comme ça, alors que je l'avais toujours su. C'est étrange à dire, ça fait cliché et tout ce qu'on veut, mais il n'empêche que c'était la vérité. Compréhensible, étant donné que je passais la majeure partie de mon temps avec lui. Et j'avais remarqué bien assez tôt que mon jumeau était attiré par les hommes, ce qui ne me dérangeait pas le moins du monde. C'était sa vie, pas la mienne. Mais bref, je m'égare un peu, il faut croire. Parfois, tellement de choses me viennent à l'esprit que ça se mélange et devient n'importe quoi... le manque de concentration, je crois. J'étais en train de siffloter Love Me Do pendant que Jace me parlait de l'Australie, quelque chose à propos de notre mère, mais j'étais trop perdu dans mes pensées que je ne l'écoutais pas. Il avait l'habitude de faire la conversation pour deux, de toute façon. « On a quoi ce matin ? » lui demandais-je, émergeant de mon monde rempli de Beatles et de yaourts. Quoi ? Chacun ses préférences, on ne juge pas. « Euh... travaux dirigés sur les logiciels. » « Putain fais chier. ». S'il y avait bien quelque chose dans mes études que je trouvais ennuyant à mourir, c'était bosser sur des logiciels pendant une heure. Pour moi, c'était pas du cinéma, ni ce que j'avais envie de faire plus tard. On était obligé, mais franchement c'était plus une torture pour moi qu'autre chose.
Dix minutes plus tard, j'étais affalé sur ma table, la tête entre les bras. J'avais repoussé l'ordinateur à côté et essayais du mieux que je pouvais de dormir, pour rattraper ma nuit et aussi passer le temps. A côté de moi, toujours Jace qui me regardait en haussant les sourcils d'un air blasé. Mon frère, toujours studieux qui s'inquiétait toujours pour moi quand je ne l'étais pas. Je soupirais et marmonnais quelque chose d'incompréhensible, qui était censé le rassurer. Il leva les yeux au ciel et se reconcentra sur son écran, me laissant m'ennuyer tout seul. Non mais il fallait comprendre que ça, c'était vraiment chiant, comment on pouvait sérieusement envisager d'avoir un métier pareil, alors qu'il y avait tellement de choses plus intéressantes dans le domaine du cinéma ? Parfois, les adultes j'ai du mal à les comprendre. Oui je sais, je suis censé en être un aussi, mais franchement être grand et responsable, c'est pas le truc que je préfère, loin de là. Je suis un vieux gamin immature et impossible à vivre, deal with it. C'est pour ça qu'on m'aime. Par contre, le prof a pas l'air d'apprécier cette facette de mon caractère. Le voilà à m'engueuler à propos de mon manque d'assiduité ou je ne sais quoi... je suis encore perdu dans mes pensées et j'écoute pas. Love, love me do... blabla comportement inacceptable... You know i love you, i'll always be true... finir l'heure en salle de retenue... So please, lo... Quoi ? Je jette un coup d'oeil au jumeau, pour savoir si j'ai bien compris, ou si c'était juste un pur produit de mon imagination. Hochement de tête positif, je n'ai donc rien inventé. Et merde. Soupirant encore une fois, je remballais le peu d'affaires sur mon bureau, pris mon sac, ma veste et me tirais vers les salles de retenues. Quoi qu'en fait, à y réfléchir, je préférais rester là-bas et finir ma nuit plutôt que de faire semblant d'écouter un cours qui me faisais chier à mourir.
Je montais les quelques escaliers et rentrais dans la salle. Le vieux censé nous surveiller n'y était même pas, bravo l'organisation. Je scrutais les places pour savoir où m'asseoir, et c'est là que je vis... « Ruth ? Comment ça se fait que t'es là ? ». Ruth, c'était ma meilleure amie, mais vraiment l'une des rares personnes qui comptaient dans ma vie autant que mes frères, c'est dire. En réalité, c'était un peu plus compliqué que ça, entre elle et moi, ce qui faisait que parfois, j'étais nerveux en sa présence. Eh ouai. Moi. Nerveux. Enfin je lui montrais pas hein, faut pas pousser mémé dans les orties non plus. Donc je me contentais d'essayer d'agir normalement, keep coolly cool boy comme ils disent dans West Side Story. Tout sourire, je m'asseyais à la table à côté de la sienne. Parce que c'était fou comment elle arrivait à me rendre joyeux comme un gosse dès que je la voyais. Tout d'un coup, je n'avais plus envie de dormir.
@destiny.
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Sujet: Re: ruth △ you're all i need. Dim 7 Avr - 12:29
'cause maybe you're loveable, maybe you're my snowflake.
Bon très bien. C’était prouvé : j’étais la fille la plus malchanceuse du monde. Explications. Ce matin-là, je m’étais préparée de façon express. Mon réveil n’avait pas sonné (ça c’était l’excuse auprès du prof) et je m’étais retrouvée à la bourre. Ce n’était pas la première fois, bien entendu. Un legging, un tee-shirt puis de simples Vans, ça fera l’affaire pour la journée. La seule chose que je n’avais pas oublié, c’était mon appareil photo. Ou mon petit bébé comme j’aimais l’appeler. J’enfilai mon manteau, prenais les clés de la porte d’entrée puis mon portable. J’avais horreur de me préparer en vitesse, il y avait toujours quelque chose qui clochait et là, ce n’était rien d’autre que ma tête. Les passants que je croisais me regardaient d’un air amusé. J’étais si immonde que ça ou quoi ? Bon, ce n’était plus possible. Je m’arrêtai devant une vitrine et m’arrangeais comme je le pouvais. Un coup de brosse, une retouche de maquillage … Ca semblait être mieux. Mes yeux se posèrent soudainement sur une immense horloge du coin de la rue : sept heures cinquante-cinq. En cinq minutes, il m’était impossible d’arriver jusqu’à l’université. Habituellement, j’étais dans ma chambre mais pas cette fois-ci. Mes petites jambes ne me permettaient en rien d’aller à une vitesse ahurissante, ce qui me désolait au passage. Tout ce qui est petit est mignon, ouais mon cul aussi. On peut rien faire quand on fait un mètre les bras levés … Ma mauvaise humeur prenait vite le dessus, au point que je bousculais chaque passant sans même me retourner pour m’excuser. Ils n’avaient qu’à ne pas se trouver sur mon chemin aujourd’hui, shame on them. […] Par chance, le prof était de bonne foi aujourd’hui et il m’avait accepté. Je me trouvais donc actuellement au fond de la salle, tentant de reprendre mes esprits. Je n’étais pas une sportive de haut niveau et j’avais l’affreuse impression d’avoir couru le marathon de Londres. Plus jamais ça, JAMAIS !
L’exercice du cours de photographie consistait à prendre des clichés de la vie quotidienne. C’était surement pour le journal de l’université mais je m’en fichais : tout ce que je savais c’est que ça allait sans doute me tape sur le système. Mais bizarrement, en moins d’un quart d’heure, je me sentais comme un paparazzi. Cachée derrière une buisson dans la cour extérieure, j’épiais … deux profs en train de se bécoter. Non mais je vous jure, on nous interdit de se laver l’intérieur buccal mais eux ils ont la permission. Injustice, injustice … Mais le plus injuste c’est qu’alors que je m’amusais à prendre pleins de clichés de ces derniers, je sentais un tapotement sur mon épaule droite. Je me redressai puis me retournai. « Bonjour monsieur le concierge ! » lançai-je avec un grand sourire, tentant de cacher mon appareil photo. « Je peux t’aider ? Tu crois que je ne suis pas capable d’entretenir les fleurs ou quoi ?! » Très bien, il n’a pas compris le pourquoi du comment je me trouve ici. Je n’allais certainement pas lui dire. « Non … non pas du tout ! J’ai juste perdu ma boucle d’oreille. Je vous explique ! En fait, je marchais et il y a eu … un énorme coup de vent. Voilà c’est ça ! Un énorme coup de vent et hop, ma boucle d’oreille s’est envolée.. c’est fou non ? » Il me regardait de son air à faire peur un zombie. « Se retrouver dans le bureau du principal c’est fou ça aussi, non ? » Ah non, ce n’était pas la pure folie.
Et voilà comment je m’étais retrouvée dans une salle de retenue. Le proviseur trouvait l’excuse du concierge un peu ridicule mais pour prouver qu’il était sévère, il avait eu l’idée de m’envoyer en salle de colle. Génial. J’avais beau lui expliquer la même version qu’au concierge, rien n’y faisait. C’est pourquoi je me trouvais désormais dans cette foutue salle. Le pire, c’est qu’il n’y avait personne d’autre. Ou quelques-unes mais ce n’était pas l’autarcie. Mon iPod était très utile à ce moment précis, et voilà que je me lançai dans une partie de Temple Run jusqu’à ce que l’on m’adresse la parole. « Ruth ? Comment ça se fait que t'es là ? » Mon cœur faillait faire un arrêt. Premièrement parce que je ne m’attendais pas à le retrouver ici, devant moi, et deuxièmement parce que .. c’était Jaxen quoi. Je laissai tomber mon iPod, puis regardai mon meilleur ami avec un sourire. Mon meilleur ami, ou je ne sais plus comment l’appeler en réalité. Bref, Ruth ! Répond ! « [color=darkred]Je te donne la vraie version ou l’excuse bidon que j’ai sortie au concierge et au principal ? [/colo]» Je ris un instant avant de soupire face au regard dépité de Jaxen. « Bon très bien. En fait, j’étais en cours de photographie et on devait prendre des photos de la vie quotidienne dans l’université. Et moi, en explorant l’extérieur, j’suis tombée nez à nez avec deux profs qui s’embrassaient. Mais genre des grosses pelles, c’était pas du chichi ! Matte, j’ai les photos. » Je sortais mon appareil de mon sac puis allai m’installer aux côtés du beau brun pour lui montrer mes fabuleux clichés dont j’étais supra giga méga ultra fière. « Mais j’ai dit que j’avais perdu une boucle d’oreille dans le buisson, où j’étais cachée. Mais du coup je la cherchais. Enfin bref, une excuse bidon qui m’a valu de me retrouver ici. Dommage, hein. » J’haussai les épaules, plus amusée que triste. « Et toi alors ? Qu’est-ce que t’as encore fait ? » J’accentuai sur le ‘encore’ ; Jaxen, c’était un habitué de la salle de retenue. Il lui était arrivé les pires trucs mais c’était assez marrant à entendre lorsqu’il me les racontait.
made by ℬlue ℐⅴy
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Sujet: Re: ruth △ you're all i need. Ven 12 Avr - 22:48
Stroke by stroke, you fill my empty soul with colour.
Ruth feat Jaxen.
Je devais avouer que même si j'étais un habitué de cet endroit, aller en retenue ne me plaisait pas plus que ça. En plus je passais pour un mauvais garçon, alors que la plupart du temps, j'y étais seulement parce que je m'endormais encore... Parce que je regardais trop de films, donc je me couchais trop tard, donc je ne dormais pas assez. En gros, ce sont mes études qui me tuent, mais allez expliquer ça à un de vos prof, et il va vous dire que vous vous foutez de sa gueule, enfin en plus poli... j'espère. Bon, je devais sûrement en rajouter, en tant qu'étudiant torturé, mais j'étais tellement accro à mes dvds que généralement, je ne voyais pas le temps passer et je pouvais facilement passer la journée à regarder des films. Filmophile. En tout cas, pour en revenir à ma très chère meilleure amie qui était à côté de moi, c'était plutôt rare de la voir ici. Sans être non plus l'élève la plus modèle au monde, elle ne faisait pas de conneries. Enfin il fallait croire que si, finalement. J'écoutais attentivement ses explications, sans pouvoir m'empêcher d'esquisser un sourire ironique en entendant l'histoire, puis j'éclatais franchement de rire quand j'entendis l'excuse bidon qu'elle avait inventé. Totalement pas crédible ma pauvre Ruth. « Sérieusement ? La prochaine fois tâche de trouver autre chose, d'habitude t'as beaucoup plus d'imagination... » dis-je en me moquant, mais gentiment. Je n'aurais jamais pu me foutre sérieusement de sa gueule, fallait pas abuser non plus. Je lui souris, et ajoutais « Bah c'est pas si dommage que ça, au moins je serais pas solo ! ». C'est vrai qu'être en colle avec sa meilleure amie, c'était quand même beaucoup plus appréciable que d'y aller tout seul et de dormir, ou pire : bosser. Là, ce n'était carrément plus une punition.
« Moi ? J'ai encore dormi en cours. » c'était con, mais c'était toujours pour ça que je me retrouvais ici. Ou presque, parfois il arrivait que je provoque une petite bagarre dans l'enceinte de l'université, mais franchement je m'étais calmé. Aucune idée du pourquoi du comment, mais m'engueuler avec toute sorte de gens ne m'intéressait plus trop maintenant, j'étais assez préocuppé avec les problèmes familiaux qu'on avait en ce moment. M'enfin bref, n'y pensons plus, je n'allais pas gâcher ce moment privilégié -oui j'suis du genre trop mignon avec ma meilleure amie, chaque moment passé avec elle est quelque chose de privilégié- en ruminant des pensées nulles qui me donnent envie de foutre mon poing dans un mur. D'ailleurs, ceux-ci, de murs, ne résisteraient pas trop longtemps au vu de leur vieillesse, la vieille peinture qui s'effritait. J'vous jure, j'suis sûr que les murs pouvaient s'effondrer d'une minute à l'autre dans ce bâtiment-ci... ça fait peur, sachant que c'est là que je passe le plus clair de mon temps. M'enfin bref, je faisais partie des warriors, des survivants quoi. On était toujours à peu près les mêmes, en salle de retenue, j'aurais limite dû prendre un abonnement à l'année... Au moins, on pouvait faire de belles rencontres, c'était un des points positifs de cet endroit. Parfois, on voyait de nouvelles têtes, du genre craintives, et les personnes qui venaient là nous prenaient pour des délinquants. Mais non, moi j'étais pas un délinquant... enfin j'espérais.
Reportant mon attention sur Ruth, je lui lançais un faux regard accusateur et dis d'une voix boudeuse « Dis donc toi, ça fait un moment que t'es pas passé à l'appart', tu m'oublies ou quoi ? ». Bien sûr je disais ça pour rire, mais en même temps, ça cachait une part de vérité. Elle passait moins souvent me voir, bon en même temps c'était pas tellement le bon moment, puisqu'avec les deux frères c'était pas trop ça, mais quand même. Moi ça me rendait triste, parce que Ruth je l'aimais... beaucoup. Vraiment. Peut-être un peu trop, mais j'en savais rien, en fait, je préférais ne pas penser à ça. Quand on pense trop, c'est là que tout se complique, et y'a assez de merdes dans ma vie en ce moment, j'ai pas non plus envie de tout foirer avec les personnes que j'aime le plus au monde, sachant que je suis pas non plus le mec le plus pragmatique et réfléchi de l'univers.