J'étais rentrée très tard hier soir; Marilynn m'avait appelée pour sortir en boîte et je n'avais pas hésité à dire non. Ce n'était pas vraiment mon genre; je n'aimais pas beaucoup de bourrer la gueule et ne plus me souvenir de mes soirées. Cependant, avec elle, j'étais capable d'aller en boite, boire très peu mais m'amuser comme une folle. C'est le genre de fille avec qui on s'amuse toujours, peu importe l'heure. C'est donc vers deux heures du matin que j'étais rentrée à mon loft, que j'habitais avec Charlie. Elle était déjà au lit et je n'avais pas tenu à la réveiller donc je m'étais couchée immédiatement. Si elle n'avait pas tenu à travailler ses enchaînements, je l'aurais bien évidemment invitée à venir en boîte avec nous. Et bien qu'elle travaillait très fort sur sa danse et qu'elle fusse exceptionnelle, je l'avais avertie de ne pas trop s'exercer, question qu'elle ne se blesse pas.

La lumière commencait à entrer dans ma chambre, signifiant qu'il était à peine neuf heures du matin. Je n'ai que sept heures de sommeil dans mon corps et j'ai sérieusement envie de me rendormir. Je jettes un coup d'oeil à mon portable qui repose doucement sur la table de chevet. Comme d'habitude, je l'ai mis sous silencieux, question que les gens ne me réveillent pas pendant on sommeil. Normalement, dès que je me réveille, je regarde les messages et mes appels manqués, mais ce matin, je n'ai pas envie de me torturer l'esprit avec des messages textes. J'étire mes bras dans les airs en bâillant et je tire mes couvertures sur moi alors que j'interromps un frissonnement le long de mon échine. Ma tête tourne et j'ai l'impression d'avoir la nausée. C'est certainement un manque de sommeil; je n'ai pas bu tant que ça. Depuis la soirée de la nouvelle année que j'ai complètement oubliée, je ne bois plus autant. Je ne me souviens pas avoir eut un plus gros lendemain de veille que le premier janvier. Je me suis levée et je crois que j'étais encore saoule. Charlie avait rit de moi, comme à son habitude. Mais j'avais autant rit d'elle en la voyant s'enfuir aux toilettes pour rendre son dîner de la veille.

Alors que je replongeais dans un sommeil à moitié réveillé, j'entends un cri. Mon imagination surement. Mais cette fois-ci, j'entends un nouveau cri, plus fort. J'ouvre les yeux et le cri se répète. « EMILY! » Je relève la tête et prends mon portable dans mes mains. 6 appels manqués ? De Charlie? Je me glisse hors de mes couvertures et sors de ma chambre à toute vitesse et me dirige vers la chambre de ma meilleure amie. En ouvrant la porte, je remarque qu'elle est couchée paisiblement dans son lit; cependant son visage emettait une expression horrifiée et énervée. « Il se passe quoi là? Il me faut un instant pour réaliser qu'elle est incapable de bouger et elle ne fait que me fixer. Je lâche un rire. « Me dis pas que tu t'es blessée en répétant tes enchaînements hier? Si c'est une réponse positive de sa part que je recois, je me promets de rire aux éclats en lui répétant que je l'avais avertie.

Plus j'y pensais, plus je me disait que ma soirée d'hier avai été franchement marrante. Au moins, cette fois, je m'en souvenais et je n'avais pas abusé de l'alcool. Ce n'était normalement pas mon genre. La plupart du temps, je ne buvais pas et je m'amusais quand même. La soirée du nouvel an, tout le monde avait abusé, moi la première. Mais depuis, je me contrôlais. Et je n'étais pas du genre à succomber aux caprices des autres, surtout quand il était question d'alcool. Je n'aimais pas me sentir étourdie et nauséeuse le lendemain d'une soirée et puis, je n'étais pas particulièrement complexée et je sociabilisais assez rapidement en soirée. Avec Marilynn, j'avais autrefois tendance à un peu abuser pour aller draguer en boîte mais j'avais vite compris que ça ne me servait à rien et j'avais arrêté cette habitude. J'étais rentrée tard et un peu de sommeil m'avait fait le plus grand bien, jusqu'à ce que les cris de Charlie me réveillent. Je la connaissait très bien et je savais pertinemment que ce n'étais pas pour rien qu'elle m'avait appelée.

Elle allait m'en vouloir de rire d'elle, mais elle l'avait bien mérité. Si elle s'était tuée au travail, elle méritait que je me torde de rire. Je remarquais son petit regard noir; elle ne m'en voulait pas tant que ça, elle aurait eut la même réaction si c'était moi qui était à sa place. Si j'avais eut une grosse soirée et que j'aurais été clouée au lit en étant malade, elle se serais bien foutu de ma gueule. Je la connaissais depuis longtemps; c'est comme ma soeur. Un léger sourire apparaît sur ses lèvres alors que je me moque bien d'elle. Bah, elle va s'en remettre. Une fin de semaine sans danse et elle va s'en remettre. Depuis le temps qu'elle danse, elle doit bien savoir comment se soigner d'un petit surmenage de muscles. « Blessée, non. Courbaturée oui. Je ne te raconte pas, j’ai déjà mal rien qu’en bougeant mon bras. » Elle m'adresse un grand sourire alors que je la regarde, étendue dans son lit. En effet, si elle s'était blessée gravement, elle m'aurait appelée directement et se serait ruée vers l'hôpital. « En attendant, il me faut un esclave. Je te propose le poste. Bon ce n’est pas bien rémunéré mais je te promets que si tu as besoin de moi pour faire des corvées un jour je ne refuserais pas. » C'est à cet instant que je lui affichais un grand sourire. Je croisais mes bras et m'appuyait au mur en souriant vers ma meilleure amie qui me regardait avec ses yeux de chiens battu. Bien sûr que j'allais l'aider mais je réfléchissais à ce qu'elle pouvait bien faire pour moi en retour. « La simple satisfaction de te voir comme une assistée sera comme une récompense pour moi. » Dis-je avec mon éternel sourire moqueur sur les lèvres. « Du moins... pour le moment! Ajoutais-je en riant. Je m'approchai de son lit en lui tendant la main pour l'aider à se relever. « On va commencer par aller prendre le petit déjeuner... Mon café m'appelle! »