- Maman ?
- Maks ?! Tu n'es pas au lycée ?
- On a fini plus tôt à cause de la neige... M'man... tout va bien ? Tu as une voix bizarre...
Maksimilian s'approcha lentement de la vieille porte de bois, celle qui séparait le couloir de la chambre parentale. Il s'immobilisa dans son encadrement, le coeur battant et le souffle court. La vision qu'il vit en cet instant fut alors le début de sa décadence aux enfers... Sa mère, accroupie sur le sol, tenant fermement l'un des barreaux du lit de sa main gauche, et de l'autre, agrippant le chandail qui semblait l'étouffer tellement sa respiration saccadée était bruyante et difficile. Il leva les yeux lentement vers le plafond, des tonnes de mauvais pressentiments vinrent alors envahir son imagination. Mais le pire était à venir. Il recula alors de quelques pas, s'adossant contre le mur blanc, se tenant les côtes, essayant de retenir des vomissements qui le menaçaient de se déclencher.... Maksimilian allait fêter ses seize ans, en ce funeste jour, nous étions alors le treize février...

Il était une fois, car oui, les histoires commencent toujours par cette ouverture là, la funeste histoire de Maksimilian Nikolaï Dmitriev. Cette histoire commence à la mort de son père, un suicide semblerait-il, la veille de ses seize ans...
L'adolescent, incapable de faire son deuil, passait le plus clair de son temps à se battre au lycée, à sécher les cours, ou encore à s'essayer à plusieurs autres activités plus ou moins légales. A l'âge de dix ans, le garçon s'était découvert une véritable passion pour la musique, la guitare, pour plaire aux filles certainement, désormais, à seize ans tout juste, il s'était découvert une nouvelle passion, celle de la consommation de drogue. C'est ainsi qu'au fil du temps, Maksimilian se fit une place dans ce petit monde qu'était celui des toxico mans. Plus il avançait dans ce monde, et plus il se liait d'amitié avec un certain Andréas, qui lui proposa alors plusieurs emplois qu'il ne pouvait alors pas refuser, non pas par envie mais par son manque d'argent vis à vis de sa consommation personnelle. Plusieurs mois passèrent, et les deux jeunes ne se quittèrent plus, un beau jour, un autre garçon se rallia à eux, et les trois adolescents formèrent alors un trio inséparable, pour un grands nombres de raisons. En quelques sortes, ces deux amis, étaient devenus sa deuxième famille, comme pour remplacer celle qu'il avait perdu au décès prématuré de son père à ses seize ans. Après le décès de celui-ci, sa mère ne lui adressa plus la parole, le regarder semblait être un supplice, vivre à ses côtés comparable à l'enfer. Il n'était plus qu'un étranger à présent, un fantôme de plus dans la maison familiale.
Un soir de fin de semaine, le jeune homme rentra chez lui le sourire aux lèvres. Il venait de terminer une transaction de plusieurs sachets de pilules et plusieurs grammes d'herbe sans aucune altercation avec les autorités. Il poussa le portillon de son jardin, puis monta les quelques marches du perron de sa maison. Son regard s'attarda sur une pile de sacs de voyages posés sur la balancelle. Il chercha du bout des doigts dans ses poches les clés de chez lui, mais en vain, elles n'étaient pas là. Il frappa trois fois à la porte tout en appelant sa mère, de plus en plus frénétiquement. Il détestait attendre, c'était l'un de ses nouveaux traits de caractère, il était devenu impatient, violent, et impulsif. Sa mère ouvrit alors la porte tout en gardant le loquet fermé afin que l'on ne puisse pas ouvrir la porte entièrement.
- M'man ouvre j'ai pas mes clés.
- C'est normal, je te les ai prises il y a une semaine lorsque tu es passé en coup de vent pour dérober tout ce que tu pouvais dans le frigo quand tu était complètement drogué.
- OK... heu... sinon on part en voyage ?
- Je ne pars pas moi.
- Heu m'man, je comprend pas ce qu'il y a là...
- Tu t'en vas Maks, je ne te supporte plus. Je suis pas un hôtel, je suis ta mère !
- Tu me fous dehors ?
- Oui, c'est ça.
- Putain m'man tu déconnes ! Non t'as pas le droit de faire ça, ma vie est un gros bordel déjà, alors comment t'ose me faire ça ?! A moi ton propre fils ! La chair de ta chair ! L'enfant que t'as eu avec ton mari !
- Parlons-en de ton père ! Crois-tu réellement qu'il aurait aimé te voir comme ça ? T'es un camé, un raté ! Tu es un imbécile qui a tout laissé tombé ! Et tout ça pour quoi ? Pour un bout d'shit et une bande de clochards !
Sur ces mots, la mère de Maksimilian ferma la porte sans aucun au revoir. Le jeune homme se retourna, puis attrapa ses sacs qu'il porta à bout de bras jusqu'à l'appartement d'Andréas et Egor, ses deux amis, qui l'accueillir à bras ouverts.

Les années passèrent, et rien ne semblait mettre fin à la bonne entente des trois hommes. Maksimilian avait arrêté les cours, après tout, rien ne le retenait sur les bancs de l'école, il gagnait sa vie, et son job lui plaisait énormément, il assouvissait sa soif de violence, il aimait le danger que représentait son activité. Bien entendu, il avait eu quelques problèmes avec la police, ainsi que plusieurs séjour en prison... oui, la prison, il connait ça, c'était même l'un des endroits qu'il connaissait le mieux, comme une deuxième maison... Il détestait cet endroit, et pourtant, il n'avait pas envie d'y retourner, c'était un monde horrible où les prisonniers étaient considérés comme de simples bêtes...

[...]

C'est cette nuit là, où tout à basculer. Maks et ses deux amis se dirigeaient dans une boîte de striptease où ils espéraient bien prendre du bon temps. Quelques grammes d'alcool, et drogue dans le sang, ils marchaient dans une ruelle sombre et étroite. L'esprit embrouillé, le jeune homme ne voyait pas le danger arriver, ainsi que la connerie qui l'habitait en cette heure tardive. Et c'est là, où ils étaient apparus. Deux jeunes gens, bras dessus bras dessous passaient dans la ruelle, et Maksimilian vit le regard pervers d'Andréas se poser sur la jeune fille. Elle était belle, grande, jeune, tout ce qui intéressait Andréas chez une femme. Lorsqu'ils arrivèrent à leur hauteur. Andréas attrapa la jeune femme afin qu'elle colle son corps contre le siens. Le reste de la scène resta embrouillée dans l'esprit de Maks. Tout ce dont il se souvenait, c'était qu'il s'était relevé, et qu'Andréas était mort...

[...]

Les mois avaient passés depuis le drame, mais la douleur jamais n'était partie. Andréas était mort, son frère de coeur, son sauveur, il avait été assassiné, et rien ne pouvait le soulagé de sa peine. La souffrance et la soif de vengeance étaient devenues les maîtresses de son âme. Rien ne pouvait le calmer, rien ne pouvait faire en sorte de le faire sortir de son état de colère incessant.
- ENCULE !
- ARRÊTE MAKS ARRÊTE TU VAS LE BUTER !
Maksimilian était à califourchon sur un homme que lui et Egor avaient croisés quelques minutes auparavant et qui avait voulu les braquer afin de récupérer leurs biens. Manque de chance pour le voleur, Maksimilian avait plusieurs pilules dans le sang ainsi qu'une bonne dose de cocaïne dans le nez, provoquant chez lui un élan de violence qu'il ne pouvait arrêter. Egor l'attrapa alors par les côtes, puis l'obligea à relâcher sa victime qu'il tenait fermement entre ses mains.
- Maks... tu l'as tué...
Je venais à peine de reprendre mes esprits... j'avais tué cet homme. Je l'avais tué. Egor était accroupi devant le corps inerte du braqueur, ils entendaient déjà les sirènes des voitures de police quelques rues avant la leur. Quelqu'un avait du donner l'alerte. Maksimilian attrapa fermement Egor par le col de sa chemise pour l'obliger à se redresser, puis il le repoussa à quelques pas de lui. Il ne fallait pas qu'il soit sur les lieux lorsque la police arriverait pour l'arrêter. Hors de question qu'Egor paie le crime qu'il avait commis.
- Casse toi Egor ! Sinon les flics vont te coller au cul jusqu'à ce que tu me suives au trou ! Dégage !
- Mais et toi ?
- Je vais en taule, mais toi en attendant, cherche le mec qui a buté Andréas. A ma sortie j'irais le trouver et je le vengerais. Il va crever ce bâtard, il mérite que ça...

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