BEST FRIENDS ACCEPT BEST FRIENDS, MISBEHAVIOR AND ALL. THAT'S HOW IT IS ► Cela faisait des jours et des jours que ma mère me harcelait pour que je lui renvoie un papier qu'elle m'avait elle-même envoyé dans un premier temps pour que je puisse le remplir et le retourner à l'envoyeur. En l'occurrence, c'était elle. Je lui avais donc promis de le poster dès aujourd'hui à la première heure. Je ne tenais pas à ce quelle me fasse un caca nerveux pendant encore des mois. Et puis, il arrivait un moment où je n'avais plus d'excuse en stock pour lui expliquer pourquoi je n'avais pas eu le temps de le faire. Je partais aussi du principe que une fois le document parti, je serais enfin tranquille, ce qui n'était vraiment pas négligeable. Toujours est-il que ma première heure n'avait été que aux alentours de onze heures, il ne fallait pas trop m'en demander non plus. Quand j'avais la chance de ne pas bosser, j'aimais en profiter pour flemmarder un minimum. Elle n'avait pas intérêt de se plaindre parce que je n'avais pas rater l'envoi de midi, c'était déjà une bonne chose. Après avoir posté tout ça, je retournais finalement à l'appart' où Ebony serait peut-être levée. Je ne l'avais pas encore croisé en partant. Je n'entendis rien en pénétrant à l'intérieur, mais il ne fallut pas longtemps pour que retentisse la voix de ma meilleure amie. Ses soupirs d'énervement que je ne connaissais que trop bien me firent rire d'ailleurs. Je me rendais dans la cuisine et en profitait pour lui piquer un bout de son pain, elle déjeunait encore à cette heure-ci, elle n'avait pas à se plaindre. C'était sa faute, de son entière faute. Quelques bribes de sa conversation arrivaient à mes oreilles sans que je ne sache vraiment avec certitude de quoi il pouvait s'agir. Je préférais donc attendre qu'elle raccroche, et elle m'expliquerait tout. Bien entendu, la blonde était toujours aussi distraite quand elle faisait quelque chose puisqu'elle en profitait pour me claquer les fesses. Elle n'était plus à ça près, et elle me gratifiait même du portrait de sa langue. Je me demandais souvent quel âge elle avait réellement, mais je me rappelais tout aussi vite que je n'étais pas non plus très évoluée des fois. Je continuais donc d'engloutir son pain beurré alors qu'elle terminait sa conversation téléphonique. Quand enfin ce fût le cas, elle me questionna pour savoir comment j'allais. « Moi ? Tout va bien tu vois. Je me suis fait chier à aller poster le truc pour ma mère, mais au moins, elle va me foutre la paix maintenant » lui expliquais-je. « Et toi, ça va ? Pas trop fatiguée ? » ironisais-je, avec un grand sourire. Il y avait quand même bien pire que de se lever à midi je pense. « C'était quoi ton coup de fil d'ailleurs ? » rajoutais-je aussitôt. J'étais assez curieuse oui, mais elle l'était aussi alors notre niveau se vaut. Et puis, c'était bien mieux de se raconter toute nos histoires, on s'ennuierait franchement sinon. Ebony et moi n'avions jamais pris l'habitude de se cacher des choses. Autant dire qu'on avait la langue bien trop pendue pour ça.