«Hey comment ça rouuuuuule?» Pff tu rigoles où quoi? On dirait un adolescent en pleine crise de puberté. Putain reprends toi mec. Qu'est ce que j'pourrais bien lui envoyer sérieux. «Coucou Sky, comment tu vas?» Rhaah. Ca prend toujours pas. J'appuie instinctivement sur un excès de colère sur la touche "effacer" de mon portable, puis je pris une grande inspiration. J'aurais dû aller voir ce psy quand on me l'avait proposé à mes douze ans, j'me rends compte que je suis réellement pathétique là. «Salut ma blondasse, tu veux pas aller au Starbucks avec moi cet aprem'? (genre vers quinze heure :p)» Je relus au moins une quinzaine de fois ma pauvre phrase, avant de prendre mon courage à deux mains. «Allez. J'envoie.» Je m'étais promis de changer, de plus être ce maladif gamin de vingt ans qui a peur de tout et de rien, qui est incapable de lire un texte devant toute la classe sans bégayer toutes les deux secondes... Mais c'est dur, j'y arrive pas. Désolé.
Sky. J'ai vraiment d'la chance de l'avoir elle. C'est ma soeur, ma chouchoute, une des seules personnes qui me montrent pas du doigt ou qui n'a pas honte de se caser à côté de moi à la caféteria. Avec elle, je me sens agréablement bien. Bon ok, j'ai mis juste deux heures à lui envoyer ce foutu texto, mais voilà quoi. C'est sur cet état d'esprit, accompagné d'un petit sourire dessiné sur mes lèvres que j'attendais la belle blonde au café du coin, mon portable soigneusement posé sur la table que je nous avais réservé ainsi un Latte Macchiato à ma main. Etant donné que j'ai une de ces manies assez bizarres, je vous l'accorde, d'arriver au minimum dix minutes en avance à un rendez-vous, je m'étais permis de commander avant l'arrivée de Sky. Et étant donné que je n'avais apparemment rien d'autre à faire de ma vie à part gâcher mon existence sur mon ordinateur, j'étais arrivé à 14h38, soit vingt-deux minutes à l'avance alors bon. «Rhah Sky, qu'est ce que tu fous merde quoi, t'as un quart d'heure d'retard.» Alors que je voyais passer un de ces "popus" du bahut, je baissai instinctivement ma tête, sans réfléchir. Je voulais pas qu'ils me voient. Déjà que, entouré de parfaits inconnus, je commençais à me porter assez mal, alors si cette bande de gosses de riche venait me pourrir la journée, je serais sincérement capable de me pendre. Je ne pensais à rien, priant du plus profond de mon coeur que Sky arrive, toujours la tête sous la table, faisant mine de chercher un stylo imaginaire en vain.