C'est fou comme les gens ont l'air triste quand ils prennent les transports en commun. Je me fais cette remarque à chaque fois que je prends le bus ou le métro. Tout le monde a l'air enfermé dans une sorte de brouillard maussade. Bon, je dois avouer que l'automne qui s'installe à Londres n'aide pas. Parce qu'un brouillard maussade c'est un peu le temps qu'il fait aujourd'hui.
*High Street Kensington*
Et merde, c'est mon arrêt. Me tirant de ma rêverie, j'attrape mon sac et alors que les portes mécaniques s'ouvrent, je sors d'un pas décidé et me dirige vers les escalators. J'ai l'impression d'être dans une bulle, comme souvent. Mes écouteurs sur les oreilles, un bonnet sur la tête, les mains dans les poches de ma veste. Ma petite bulle. J'arrive à l'air libre et je m'arrête un instant pour profiter un instant de cet ambiance qui ne me lasse pas. Les lumières des grands magasins qui vont bientôt fermer, l'odeur des cafés et des snacks, l'agitation des gens qui rentrent chez eux après une longue journée de travail. Qu'est-ce que j'aime cette ville !
Reprenant mes esprits, je pars en direction du dortoir. Il est temps de rentrer à la maison. Je longe la rue éclairée, Hyde Park, et j'arrive devant le bâtiment où se trouve le dortoir.
Montant les escaliers en courant, je me retrouve devant la porte de ma chambre. Je la pousse, et je vois Thaïs sautant de son lit avec un air dépité.

« Je t’en supplie aide moi. Dis oui je t’en supplie, si tu veux en échange je t’offre un verre ou tout ce que tu veux. »

Elle me sort même son regard de chien battu, parce qu'elle sait très bien que je ne peux pas y résister. Quoiqu'il se passe, ça doit être plutôt important pour qu'elle emploie les grands moyens comme ça. Mais ce ne serait pas drôle si je ne la faisais pas mariner un peu.

« Un verre ? C'est pas grand chose ... Tu payes le Starbucks pendant une semaine aussi ?»

Je la regarde avec un grand sourire malicieux. A tous les coups, elle va tomber dans le panneau ! Mais j'aime bien la taquiner comme ça.