« Mec, ramène-toi, je fais une soirée, y aura plein de nanas ! », fumant ta clope devant le centre commercial en compagnie d'une charmante demoiselle, tu reçois un message de ton meilleur ami. Encore une soirée où tu allais faire n'importe quoi avec n'importe qui, enfin presque, et ne plus rien te rappeler le lendemain. Tu ne sais toujours pas si c'est une bonne chose ou pas. À peine tu avais reçu le message que tu t'étais déjà mis en route en direction de chez lui. Pas la peine de rajouter qu'il était déjà complètement torché le meilleur ami ! Tu lui parlas quelques secondes, mais voyant qu'il était complètement à l'ouest, tu finis par l'abandonner et rejoindre le bar afin de te servir un verre d'alcool. À quelques pas, se trouvait une jeune femme tu ne connaissais que trop bien. Tu partis rejoindre la jeune femme en question. « Ton frère te laisse venir faire la fête maintenant ? », tu souris à la jeune fille face à toi, âgé de deux ans de moins que toi, donc de quinze ans à l'époque. Tu ne te gênas pas pour la regarder de haut en bas. Pour une adolescente, elle était plutôt pas mal, pas mal du tout même ! Mais c'était la petite soeur d'un de tes amis, alors tu ne te serais jamais permis de faire quoi que ce soit avec elle. Mais il y avait toujours ce petit jeu entre vous deux, "fuis-moi, je te suis. Suis-moi, je te fuis.". Après tout, ce n'était pas un jeu bien méchant. « Je n'ai pas besoin de son autorisation, je suis grande. », dit-elle en se rapprochant tout doucement de toi. Ton sourire ne pouvait que s'agrandir en la voyant faire, tu bois donc une gorgée de ton verre avant de la laisser pour rejoindre tes amis. Cette fille était le diable en personne, le fruit interdit.

« Sky, réveilles-toi. », tu répétas ta phrase au moins une dizaine de fois tout en secouant ta soeur. « Hmm, dégage, va faire chier tes gonzesses ! », tu lâches un long soupire avant de lui retirer rapidement la couette. Si rapidement qu'elle se retrouva le cul à terre. « Putain Elyas, tu fais chier, je te jure. », « J'ai fait une connerie. ». Tu avais prononcé ses mots si sérieusement que le visage de ta soeur se crispa. Elle s'attendait certainement à ce que tu lui annonces le meurtre de quelqu'un, vu sa tronche. « J'espère pour toi que c'est sérieux, parce que sinon, je te fais bouffer de la boue ! », tu fais les cent pas dans ta chambre, pendant que ta soeur te regarde en attendant que tu te décides à parler. « J'ai couché avec une fille. », elle te regarde avant d'exploser de rire. Il faut dire que tu étais du genre à courir après toutes les jolies filles que tu croises, donc ce sois disant révélation ne l'étonner pas le moindre. « Oui d'accord, on le sait tous ça Elyas. Maintenant je vais dormir, bonne nuit. », alors qu'elle s'apprêtait à s'allonger à nouveau dans son lit, tu repris. « J'ai couché avec la petite soeur de mon meilleur ami. », elle te lança un regard qui en disait long. Mais elle se rattrapa rapidement, « Je ne vais pas t'enfoncer ok. Mais dis-lui avant qu'il ne l'apprenne tout seul. », tu avais vraiment peur, peur de perdre ton meilleur ami. Après tout, tu le connaissais depuis que tu étais enfant. Mais tu étais heureux, un peu. Cette fille ne te mettait pas indifférent. « Attends voir, mais tu es amoureux ! », tu écarquilles les yeux suite à sa remarque avant de reprendre ton sérieux et de lui répondre froidement, contre ton gré. « Dis pas de la merde toi ! »

« Mec, faut que je t'avoue un truc. », tu regardes ton meilleur ami, hésitant un dernier instant. Tu avais décidé de lui dire, après tout, tu ne pouvais pas lui cacher ça éternellement. Et puis, tu te sentais de plus en plus mal vis-à-vis de lui. « Tu me fais peur, sois pas aussi sérieux. », il rit alors. Certainement que c'était un rire nerveux, toi, tu te racles la gorge. « J'ai couché avec ta soeur, l'autre soir. », il pose son regard sur toi. Son sourire n'apparaisse même plus sur son visage, alors qu'il y était il y a quelques secondes. Après quelques secondes de silence, il finit par te cogner avec son poing, et ainsi de suite. Vous avez fini par être séparé par sa petite soeur en question, « Elle a 15 ans Elyas, ce n'est pas les filles que tu te tapes tous les week-ends bordel. ». Il avait raison, tu le savais très bien ça. Et c'est justement pour ça que ce n'était pas arrivé plus tôt, tu savais très bien qu'elle était encore trop jeune. « Si tu l'approches encore une fois, je te fais ta peau. Dégage de chez moi. », tu lui lances un dernier regard, comme pour lui prouver que tu regrettais. Mais il ne prit même pas la peine de te regarder. Tu soupires alors, ramassant ta veste avant de sortir de chez lui. C'est à partir de ce jour que tu as perdu ton meilleur ami, et tu n'en as plus jamais eu d'ailleurs. Tu as perdu contact avec sa soeur depuis ce jour-là, ça c'est fait naturellement. Et au fil du temps, tu as fini par l'oublier.


Un bruit inconnu arriva à tes oreilles. Installé depuis quelques jours dans ton appartement en banlieue londonienne, tu étais désormais libre de tes propres faits et gestes. Enfin, c'était sans compter sur ta soeur qui avait décidé d'emménager avec toi. Alors que tu venais de passer la nuit en boîte et que tu étais entré à cinq heures du matin, tu ne dormais que depuis une heure, à peine. De toute façon, tu avais prévu de dormir toute la journée. Mais c'était sans compter sur cette foutue sonnerie qui te réveilla en sursaut. « Mais putain, c'est quoi ce bordel. », tu soupires tout en tournant la tête en direction du bruit. C'est avec surprise que tu découvres ta soeur, Skye, installée à côté de toi, dormant paisiblement. Son portable avait beau sonner, elle s'en contre ficher. Tu te penchas alors pour le prendre avant de refuser l'appel. Puis, tu tires sur la couette pour la prendre à nouveau. Cette grosse avait pris toute la couette, tu n'hésitas donc pas à la pousser. « Bordel Skye, bouge ton cul ! Ton putain de téléphone m'a réveillé ! », elle lui reprit la couverture. « Ferme là, je dors ! », un sourire naquit sur ces lèvres au même moment. Tu prends alors le téléphone de ta soeur, se rapprocha doucement d'elle, le mit en mode appareil-photo et prit ta soeur en photo. Si vous aviez vu la tête... un vrai film d'horreur. « Comment il s'appelle ton cher et tendre amour virtuel? », « Dégage, tu pues l'alcool, je dors et ça te regarde absolument pas ! ». Elle lâche un grognement pour montrer son mécontentement. « Alors, ton cher "copain" va recevoir une magnifique photo de toi en train de dormir et en prime, je lui envoie une photo de mon cul, ça lui plaira. », tu te levas en faisant mine de fouiller dans son téléphone. À peine toucher l'écran qu'elle s'était déjà mise à te sauter dessus pour récupérer son téléphone. « Touche à ton cul, bolosse. », tu ne peux t'empêcher de rire suite à sa réflexion en la voyant reprendre son téléphone, puis elle te pique une chemise qu'elle enfile avant de rejoindre la cuisine. Madame est vexée. Tu ne tardas donc pas à la rejoindre en riant légèrement, « Oh, boude pas. Puis, ça t'apprendra à ne pas mettre ton téléphone sur silencieux. Non en fait, ça t'apprendra à dormir dans mon lit. »


Tu étais encore une fois avec des amis, à faire chier ton monde comme dirait ta soeur. Une bombe à la main, tu taguais un mur avec des mots complètement ridicules, pendant que le reste de tes amis jeter des cailloux sur la façade d'une maison. Un claquement de porte et des cris, tu te recules alors en te retenant de rire face à l'homme énervé face à toi. Puis tu vois une silhouette lorsque tu lèves la tête et tu étais comme... hypnotisé par cette fille. Tu n'écoutais même plus l'homme, qui devait certainement être son père. C'est comme s'il n'y avait plus que toi et elle. Cela faisait si longtemps que tu n'avais pas ressenti ça, c'était comme une renaissance. « Mais il va s'en aller oui. », tu baisses alors ton regard en direction de l'homme qui te chasse, toi et tes amis de devant chez lui. Tu ne peux donc t'empêcher de rire à nouveau, partant avec tes amis tout en jetant un dernier coup d'oeil à cette fille. « Elyas, tu nous as faits quoi là ? », alors que tes amis rient, tu ne peux t'empêcher de froncer les sourcils en entrant tes mains dans le poche de ton jean. « Y en a pas un de vous qui connaissent son prénom ? », fou rire de tes amis. Tu crois bien qu'ils trouvaient cette situation plus que ridicule, surtout venant de ta part.

Cela devait faire une bonne trentaine de minutes que tu étais enfermé dans ta salle de bain, seul endroit où tu pouvais être en paix sans que ta soeur vienne se mêler de tes histoires. Trente minutes où tu étais au téléphone avec Madison, la fille que tu avais rencontrée il y a peu lorsque tu t'amusais à taguer/jeter des choses sur la façade de son père. « Madison ? », changeant de sujet, elle laissa un long vide s'installer avant de se décider à te répondre, certainement parce qu'elle savait exactement ce que tu allais lui demander. « Oui ? », « Tu te décides quant à vouloir venir me voir en face . ». Après tout, tu avais toujours cette envie de la voir, cette envie qui te rongeait de l'intérieur. Tu l'avais vue une fois depuis, et peut-être de temps en ville, mais de loin. Vous ne vous êtes jamais parlé face à face, non pas que tu ne veux pas. Mais c'est elle plutôt. Et puis, tu n'es pas dupe, tu sais très bien que si elle n'accepte pas, c'est parce qu'elle n'a pas confiance en toi. « Un jour peut-être. », la même réponse que d'habitude. Tu lâchas un soupiré. Tu avais l'impression de retourner au lycée, mais tu comprenais le fait qu'elle est besoin de temps. La première impression qu'elle avait eue de toi n'était pas très bonne, alors tu n'étais pas en droit de te plaindre de quoi que ce soit.