Aujourd'hui, c'était le jour de la rentrée. Le premier jour pour Molly et un jour remplis de déchirement pour ses parents, qui observèrent l'enfant partir, son petit sac à dos rose sur le dos et deux couettes de chaque côté de sa tête, le pas bondissant. Elle était impatiente ! Sa mère s'accrocha tristement à son père qui lui murmurait de ne pas s'inquiéter, mais c'était plus fort qu'elle. Molly était née dans une famille plus qu'aimante, elle y était adorée et protégée et personne ne pouvait accuser ses parents de ne pas avoir sût élever cette petite fille. Elle avait grandi pour devenir une enfant souriante et fondamentalement bonne. Sa mère étant restée avec elle pendant ses premières années, ce fut un véritable choc pour elle, de la voir partir ainsi, toute seule. Heureusement, cette journée-là, il n'arriva aucun malheur et, doucement, la mère de Molly se remit de ce choc.

Cette journée-là fut le portrait de son enfance. Molly n'eut jamais aucun réel problème. Elle était toujours parmi les meilleurs de sa classe, elle avait des amis et une famille qu'elle adorait. Les adultes ne pouvaient résister à sa bouille d'enfant et elle obtenait souvent plus qu'elle ne demandait. Une petite soeur naquît, mais elle ne lui causa jamais aucun problème, au contraire, elle l'adorait ! Personne ne résistait à la gentillesse pure de cette enfant aux grands yeux bleus et ce fut ainsi pendant toutes ses années à l'école primaire. Molly gardera d'ailleurs à jamais de merveilleux souvenirs de son enfance.

Lorsqu’elle changea d’école, elle resta la même, mais en plus grande. Elle avait un nouvel uniforme et elle tentait de suivre la mode, malgré quelques échecs. Elle gardait un bon équilibre entre études, amis et famille. Encore là, je vous entends dire « Quoi, elle a une vie parfaite ? », eh bien, à ce moment-là, pour Molly, c’était le cas. Le truc, avec Molly, c’était qu’en plus d’avoir eu de la chance côté génétique, elle avait aussi développé ce genre de personnalité impossible à détester. Elle était le genre de personne qui sourit à des inconnus et qui leur demande s’ils vont bien, parce qu’elle souhaite vraiment le savoir. Elle adorait faire du bénévolat et elle était toujours prête à donner de l’argent pour une bonne cause. Elle faisait quotidiennement tout ce que les autres font une ou deux fois dans leurs vies. Pour certains, c’était ce côté trop gentil qui rendait Molly insupportable à leurs yeux. Ainsi, sans le vouloir, elle se créa de nombreux ennemis et elle s’en rendit bien compte, un beau jour.


dix-neuf octobre deux mille neuf

Je me réveillai ce matin-là avec l’odeur de crêpes à la cannelle qui me pendait au nez. J’ouvris lentement les yeux, essayant vainement de comprendre comment il était même possible que l’odeur soit si présente dans ma chambre. Elle y était si forte que j’en avais rêvé, me dis-je en mettant mes lunettes sur mon nez. C’est à ce moment-là que j’aperçus ma petite sœur, un sourire vainqueur au visage et une assiette de mon déjeuner favori à la main. « Je rêve, mais qu’est-ce que tu fous à prendre ton petit-déj dans ma chambre ? » marmonnai-je. Myra, ma sœur, avait toujours des idées plus, euhm, originales que les autres, pour ne pas dire folles. Elle avait hérité du côté excentrique de Maman et elle n’hésitait pas à s’affirmer ainsi. Son sourire prit des proportions surprenantes. « Joyeuuuux anniversaire soeurette ! Seize ans ça s’fête… avec des crêpes ! » chanta-t-elle, en me tendant l’assiette. J’acceptai l’assiette et la remercia. S’il y avait une chose que ma sœur savait faire, c’était des crêpes, me dis-je en souriant devant l’assiette encore chaude. Cet anniversaire commençait merveilleusement bien.

Je me sentais marcher sur des nuages cette journée-là. Mon sourire était plus grand qu'à l'habitude et j'avais cette envie d'embrasser tous ceux que je croisais. J'étais plus qu'heureuse, autant le dire ! Non seulement j'avais eu un petit-déjeuner absolument divin, mais Maman m'avait offert une pince pour les cheveux dont je rêvais, mais n'avait pas osé demander. J'ignorais comment elle avait sût, mais je ne pensai pas à me poser la question, trop heureuse de cette journée qui commençait si bien. Je marchais vers le lycée. J'allais à une école privée, qui obligeait le port d'uniforme. Cela me rendait la vie plus simple, honnêtement. Mon sac sur l'épaule, je chantonnais une chanson entendue à la radio en saluant les quelques personnes qui marchaient si tôt le matin. C'était une matinée d'octobre plutôt frisquet, j'avais mis un cardigan en laine par-dessus ma veste et je me remerciais de cette idée. La sonnerie de mon téléphone brisa soudain le silence de la rue. Je fouillais dans mon sac, à la recherche de celui-ci. C'est à ce moment-là que c'est arrivé. À ce moment-là que je me suis, très honnêtement, affalée sur le sol. Mes mains, qui m'avaient empêché de me casser la figure, me brûlèrent, l'un de mes genoux saignait et j'avais l'air plus que stupide, étendue sur le trottoir gelé. C'est lorsque j'entendis des rires que je reçus le coup fatal. Mon égo se fit poignarder. Je me considérais, en général, comme une personne gentille. J'essayais de penser aux autres plutôt qu'à moi, même si ça pouvait parfois être difficile. Ma mère disait que j'avais le coeur sur la main, mes amis m'aimaient. Par contre, personne n'est parfait et si je devais avoir un défaut, c'était bien l'orgueil. Le truc, c'est que ce jour-là, je n'étais pas tombée parce que mes pieds s'étaient emmêlés ou qu'il y avait une élévation surprenante dans le trottoir. Non, j'étais tombée à cause de ce mec qui semblait en avoir après moi depuis le début du lycée.

Personne ne m'avait jamais traité comme il le faisait. Il m'observait constamment avec dégoût, il m'insultait et tentait son possible pour me blesser. J'agissais comme si je ne le remarquais pas, en général. Je continuais mes conversations, je continuais de marcher, je n'arrêtais pas de sourire. Mine de rien, pourtant, ça venait me chercher. Je me relevai et passa la main sur mes vêtements pour enlever la poussière. Mon téléphone avait cessé de sonner. Je tournai la tête, chercha du regard celui qui m'avait poussé. « Carter ! » criai-je, j'étais en colère. J'en avais marre de son attitude. Il me vit bien arriver, du haut de mes cinq pieds quatre et se contenta de rigoler encore plus. Je m'approchai de lui et bloqua son chemin. « Oh... est-ce que j't'ai fait mal ? » demanda-t'il, un air faussement choqué scotché au visage. « Excusez-moi, Princesse. Peut-être devrais-je vous tenir la main jusqu'à l'école pour vous offrir mon soutien ? Ou mieux encore vous porter ? Une chose est certaine, je ferai tout ce que vous désirez, comme tous vos amis. » Je le fusillai du regard, les poings serrés. J'étais furieuse, de cette manière qu'il avait de me voir, de cette façon qu'il agissait. « Mais qu'est-ce que j't'ai fait ? Tu m'traites toujours comme ça, alors que... merde, j'y comprends rien ! » Je m'emportais, je sentis les larmes qui montaient et je voulais seulement me débarrasser de toutes ces conneries que j'avais faites par le passé et qui avait amené Carter à me détester. Comme s'il avait senti mon désespoir, il éclata de rire à nouveau. « Alors, tu t'fâches ... » Il n'eut jamais l'occasion de terminer sa phrase, il avait caressé ma joue du bout des doigts et ce fut simplement la goutte qui fit déborder le vase. Ma main le gifla de toutes ses forces et mes pieds s'enfuirent vers le lycée, désespérément. J'aurais à le revoir, s'il se pointait en cours. Je n'étais plus du tout heureuse, maintenant.

Je ne comprenais pas comment j'avais pu. J'entrai dans la salle de cours. J'avais effacé mes larmes et ravalé ma peine. Je m'apitoierais sur moi-même à un autre moment, je n'avais pas le temps. J'avais beau dire qu'ils étaient mes amis, je ne m'étais jamais sentie assez proche pour me confier. Ils me voyaient comme une personne si parfaite, je ne voulais simplement pas gâcher cela. J'adorais vraiment faire du bénévolat, j'étudiais vraiment très fort et je faisais de mon mieux pour penser aux autres avant tout. Pourtant, j'étais loin de la perfection, j'étais simplement une personne majoritairement gentille. Ils me souhaitèrent tous joyeux anniversaire, je souriais, je disais merci, puis, le professeur entra et, tout de suite, je me sentis mieux. Il n'était pas là.

prénom ou pseudo : audrey. sexe : féminin. âge : 17 yo. ville : euhm Canada. comment as-tu connu le forum ? prd. pourquoi t'es-tu inscrit(e) ? j'adooore Londres et le forum m'avait l'air sympa, alors pourquoi pas ! que penses-tu du forum ? je l'aime, il est mignon et j'espère qu'il est pleins de vie ! fréquence de connexion cinq/seven. quelque chose à ajouter tout d'abord, je n'suis pas certaine d'avoir compris le bottin, alors j'm'excuse si ashley est déjà prise et je changerai tout de suite ! Sinon, euhm, bonjour. code du règlement : validé, par Kit' Kat'