CHAPITRE 1 ► Moi j'aimais les sorties à la plage. C'était cool. Y avait toujours maman qui nous préparait un pique-nique avec du saucisson. C'est bon le saucisson. Avec du poivre dedans. Puis on pouvait s'amuser dans les vagues, tout ça. J'arrivais toujours à sauter le plus haut, ce qui énervait beaucoup Donia d'ailleurs. De toute façon elle était toujours énervée contre moi. M'enfin. C'est une fille, faut pas chercher à les comprendre. LUAN ! Je soupirai. Ma maman avait toujours eu la fâcheuse tendance à m'appeler ainsi, sans me dire ce qu'elle voulait, juste pour que je bouge mes petites fesses. QUOI ? Silence. Rhaaa je sortis de ma chambre et passais la tête par dessus l'escalier. Qu'est-ce que tu veux ? J'attendis encore quelques secondes avant d'obtenir enfin une réponse. Tu es prêt ? On part dans cinq minutes. Nouveau soupire. Je saiiis. Parfois elle servait vraiment à rien cette maman. Je rentrai à nouveau dans ma chambre et me dirigeais vers le placard. Mon regard s'arrêta un instant sur le paysage à travers ma fenêtre. J'avais vue sur la mer. C'était beau. Vraiment, ça allait être de chouettes vacances ici à Brighton. Ma main plongea ensuite dans le panier. J'en sortis un maillot bleu ciel avec bob l'éponge dessus. Trop la classe. Je commençais à me déshabiller puis, au moment d'enfiler mon super maillot je vis qu'il avait un trou. PILE LA OU IL FAUT PAS. Je l'enlevais rapidement puis sortis de ma chambre en trombe, dévalant les escalier puis me plantant devant ma soeur. C'EST TOI. Oui, j'étais sûr que c'était elle. Du haut de ses sept ans elle pouvait se montrer diabolique. Quoi ? Mais de quoi tu parles ? Et puis pourquoi tu te balades le zizi à l'air ? Ah oui. Je suis tout nu. J'avais même pas remarqué. Bon, c'était pas ça qui allait la choquer, hein. Ne change pas de sujet ! C'est toi qui a fais un trou dans mon maillot bob l'éponge ? MON PRÉFÉRÉ. Elle n'eut pas le temps de répliquer parce que maman arriva à la rescousse. Qu'est-ce qui se passe ici ? C'est Donia ! Elle a fait un trou dans mon maillot ! Je tendis la pièce à conviction à maman d'un air conspirateur. C'était bien là la preuve des méfaits de ma soeur. Maman regarda l'étendue des dégâts et lança : C'est vraiment puéril. Je sais pas ce que voulait dire ce mot mais il ne sembla pas plaire à Donia. Quoi ? Mais j'ai ri... Ne t'inquiètes pas Luan je t'en rachèterais un neuf. Elle s'en alla ensuite. Donia me fusilla du regard. C'est pas moi qui t'ai fais ce trou. Mouais. Je lui tirais la langue avant de remonter dans ma chambre enfiler mon maillot Spiderman.

CHAPITRE 2 ► Ça faisait un mois que Donia était partie maintenant. C'était trop bizarre. Je me sentais... vide. Non pas qu'elle me manquait, non non. Elle arrêtait pas de faire sa chieuse avec moi. Alors me voilà enfin libre. Mais d'un autre côté... C'était pas pareil sans Donia. Il me manquait un truc. Nos prises de tête peut être. Heureusement, j'avais mon groupe d'amis. On voulait former un groupe tous ensemble. Enfin on se faisait surtout la tournée des soirées de la ville... D'ailleurs ce soir on devait se rendre chez Jake. Ça promettait d'être fun. Mais avant d'y aller j'avais encore une bonne heure devant moi. Le temps de me préparer et puis... T'es là ? Je reposais délicatement mon portable sur le lit en l'envoyant valdinguer à plus d'un mètre de moi. Je n'eus pas longtemps à attendre pour entendre mon tel vibrer. Où ça ? Je souris. Je composais rapidement le numéro de ma soeur puis appuyais sur le bouton vert. Ça sonnait... Au bout du premier coup Donia répondit. Coucou l'morveux. Ça te manquais d'entendre ma voix ? Je souriais silencieusement. C'est ça face de gland rêve toujours. Trop d'amour en nous. Mais la vérité, c'était qu'elle avait raison. Elle me manquait. Sauf que j'étais bien trop fier pour l'avouer. Non, j'voulais savoir comment est la vie à Londres. J'sais qu'ça doit pas être évident tous les jours d'être loin de moi mais... Je fus interrompu par un fou rire forcé de sa part. Je levais les yeux au ciel. C'est bon, elle me gavait déjà. Merci Luan. Merci de me faire rire comme ça ça fait du bien. Ta gueule. S'en suivit un court silence durant lequel je la sentais encore amusée. Tu fais quoi sinon ce soir ? Je sors. Ah et où ça ? Je soupirais. A une soirée, t'occupe. Ce fut à son tour de soupirer. Fais attention à toi au moins. J'eus un rictus. Fais pas genre, tu serais enfin débarrassée. Je prenais ça à la légère, comme d'hab, mais je savais qu'elle était vraiment inquiète dans le fond. Mais j'étais responsable, je faisais attention. T'as pas tord. Nouveau silence. Bon, faut que j'te laisse, y a Eliam qui passe me chercher dans cinq minutes. Minute... C'EST QUI CE ELIAM ? Bonne soirée l'morveux. Putain. Elle me gaaave. Je balançais une nouvelle fois mon portable sur le lit. Puis j'allais me préparer, tiens.

CHAPITRE 3 ► LONDON CALLING TO THE ZOMBIES OF DEATH... Ta gueule ! Quoi ? Il a un problème le papi à lunettes ? Non mais sérieux, si on n'a même plus le droit de chanter tranquillement dans le bus... Non attendez. C'est pas n'importe quel bus. Un bus à IMPÉRIALES s'vous plaît. Ouais c'est ça, les bus tout rouges avec un étage. Les bus londoniens quoi. Putain j'arrive pas à y croire. Ça y est ! Je suis à Londres ! J'ai toujours rêvé de venir dans cette ville. Elle est grande, elle est dynamique. Si j'pouvais j'crois bien que j'me marierais avec elle tellement elle est parfaite. Mais je crois que j'aurais préféré y venir sans avoir à me faire surveiller par ma boulette de soeur h24. Encore une brillante idée de notre mère. Mais bon, je n'aurais plus à supporter ses remontrances, seulement celles de Donia. Et puis je dois avouer que... j'ai assez hâte de la revoir. Voir ce qu'elle est devenue, si elle a pas trop changé. Enfin, j'ai un peu peur aussi, je sais vraiment pas comment vont se passer nos retrouvailles. Bref, faut que j'arrête de me prendre la tête pour ça, on verra bien comment ça va se passer. Le bus s'arrête enfin à mon arrêt, je descend. Autour de moi, je vois des gens vagabonder dans les rues, faire du shopping, être pressé par un travail du bureau ou je ne sais trop quoi encore. Je reste un instant là, à l'arrêt de bus, en train d'observer bêtement la ville qui s'active tout autour de moi. Je finis par traîner ma valise derrière moi, me dirigeant vers l'appartement de ma soeur. Elle aurait pu me donner de meilleures indications sérieux. Je vais finir par me pommer dans cette grande ville. C'est si différent d'Oxford avec ses façades en briques rouges. Hey mec, t'aurais un clope ? Un type au look punk m'accoste. Il a une de ces dégaines. J'adore. Je vérifie dans mes poches puis sort un paquet de Malboros de la poche intérieur de ma veste, celle contre le torse. Je lui tends une cigarette puis lui prête mon briquet. Merci. Il me fait un signe que je lui rends puis nous passons notre chemin, comme ça. Quelques rues plus loin, pratiquement arrivé à destination, je manque de percuter une jeune et jolie touriste. Elle s'excuse en gesticulant de tous les côtés. Elle a un petit accent français, c'est charmant. Elle me demande le chemin mais je lui explique que je ne viens pas d'ici, les banalités de la vie quoi. on sympathise un instant, puis on va se prendre des sushis dans le restaurant d'en face. Elle fait un bout de chemin avec moi, m'accompagne presque jusque devant l'immeuble de Donia puis on s'échange nos numéros. Bordel, qu'est-ce que j'aime Londres.