LA JEUNESSE ◖ On a tous aimé cette partie de notre vie.  On a tous souhaité y retourner à un moment alors que tout n'allait pas comme on le désirait.  L'innocence de la jeunesse est ce que l'on aime tous.  Je ne fais pas exception à cette règle.  Plus jeune, je suivais ma mère partout, j'étais le véritable fiston à sa maman.  Je faisais tout ce qu'elle me demandait, je n'étais pas du tout rebelle, même que j'avais peur des chihuahuas.  Ouais... une véritable poule mouillée.  Pourtant, j'ai adoré cette époque de ma vie.  Mes seuls soucis étaient de mettre des belles couleurs sur mon dessin et de bien colorier sans dépasser les lignes.  Ouais, la bonne époque quoi.  Je me rappelle qu'à cette époque, je jouais avec mon frère dans la cours arrière.  On courait partout comme des malades, on s'amusait, on profitait de la vie, c'était bien.  Ma mère nous gueulait dessus parce qu'on se rapprochait trop des trottoirs et que les voitures pourraient nous frapper.  Mon père, lui, se marrait en essayant de calmer ma mère en lui rappelant qu'on était des gosses.  On avait toujours été uni à cette période de ma vie.  Une véritable famille.

L'ADOLESCENCE ◖ La rébellion de tous les jeunes enfants.  Bien sûr, i y a ces intellos qui continuent de lécher les bottes de ses parents et qui frottent les chaussures des professeurs pour avoir des bonnes notes, mais on a tous une petite période de révolution.  Les docs qui disent que c'est les hormones et la croissance.  Moi je dis surtout que c'est les jeunes qui en ont plein le cul et qui veulent de l'indépendance.  Mes parents ne m'ont jamais donné cela.  J'étais toujours forcé de faire ce qu'ils voulaient quand ils le voulaient.  Forcément, au bout d'un certain moment, j'en ai eu plein le cul et j'ai commencé la révolution.  Je rentrais tard, avais des mauvaises notes sans pour autant redoubler, couchais avec plusieurs filles.  De quoi rendre mes parents, grands chrétiens pratiquants, fous de rages.  La goutte qui a fait déborder le vase est quand je me suis ramené complètement défoncé sur je ne sais plus quelles pilules et de la beuh.  Oh là.  Mon père a pété un câble.  Deux trois claques pour essayer de me réveiller, mais ça n'a pas fonctionné.  Il m'a gueulé dessus, mais je riais de lui.  Bah quoi, quand il gueule, il a les narines qui grossissent c'est drôle à voir.  Puis ils m'ont foutu à la porte, fatigué d'entendre parler de mes conneries.  J'ai donc déménagé en appartement avec mon meilleur pote.

LA VIE EN APPARTEMENT ◖ C'est la belle vie.  Tu te lèves à l'heure que tu veux, tu fais ce que tu veux.  17 ans et j'avais le monde à mes pieds.  Bah c'était l'impression que j'avais.  Je fumais de l'herbe sans arrêt tout en continuant d'aller au lycée, j'ai même décroché mon diplôme!  Avec mon coloc, on s'éclatait.  Fiesta sans arrêt, le son dans le plancher et on s'amusait à faire chier les voisins.  On a dû déménagé environ cinq fois en une année à cause des problèmes que l'on causait.  On s'amusait, on ne voulait rien faire de plus.  Qui dit appartement, dit liberté.  Je m'étais donc mis à dealer plusieurs sortes de drogues.  Malheureusement pour moi, j'étais nul et carrément pas subtil.  Je me suis fais prendre par les cochons et hop!  Un petit tour en prison.

LA PRISON ◖ C'était pas fait pour moi.  J'avais 19 ans et j'étais déjà en taule.  Bravo.  Mes parents avaient envie de m'éclater la gueule.  C'est comprenable au fond.  J'ai fais le con et ils ne m'ont jamais élevé comme ça.  Par contre, je ne me laissais pas faire.  Un mec me faisait chier, je lui éclatais mon poing en pleine tronche.  Il y a déjà eu un gars qui s'est ramené pour essayer de me baiser.  Je lui ai défiguré le visage et on m'a mis dans l'aile des prisonniers agressifs.  Plutôt sympa.  Là-bas, c'est la jungle.  Ça gueule, ça court, ça se frappe, ça se provoque, ça fait des deal, ça fait des tatouages, il n'y a rien qui ne se fait pas.  Il y avait même un gros gars qui attrapait les jeunes comme moi pour se les taper.  Dégueulasse.  J'ai chopé deux ans en taule.  Deux années longues et chiantes.  Mon ancien coloc venait souvent me voir et j'ai vite réalisé qu'il était un fouteur de merde.  J'ai donc refusé ses visites qui ont suivies et il l'a très mal pris.

LA LIBERTÉ ◖ Une fois que j'ai pu mettre le pied dehors à mes 21 ans, j'ai quasiment eu envie d'embrasser le sol.  Bien sûr, je ne l'ai pas fais, je ne suis pas le Pape ou un autre de ces imbéciles qui embrassent le sol.  Le bonheur que j'ai ressenti est tout simplement impossible à expliquer.  J'étais libre, heureux et je pouvais faire quasiment tout ce que je voulais.  Je dis bien quasiment parce que j'ai quand même un dossier judiciaire hein, je ne suis pas un oiseau complètement libre.  En sortant, je me suis dis que j'arrêtais mes conneries.  Je me suis trouvé un job dans un restaurant, un job que j'ai toujours d'ailleurs et je me suis découvert une passion pour la musique.  J'ai pris des cours de guitare et de chant.  À mes 24 ans, j'ai rejoins un groupe de rock.  C'est là que j'ai enfin pu devenir l'homme que j'ai toujours voulu.  On a un certain succès sur internet, mais on joue surtout pour le plaisir.

AUJOURD'HUI ◖ Je ne touche plus à la drogue si ce n'est que quelques joints. Bien sûr, je fais encore quelques trucs illégaux, mais je ne me fais jamais prendre. Je fais énormément attention à mon derrière. Si je sais que la police arrive, je me sauve en courant comme si ma vie en dépendait. J'ai un appartement, je remporte pas mal d'argent et tout commence à bien se dépasser avec le groupe. Bref, les problèmes sont écartés, mais je ne parle toujours pas à mes parents. Ça fait 6 ans que je ne leur ai pas parlé, ils ne veulent plus entendre parler de moi.