Ce jour était à marqué d'une croix blanche. Il faisait un temps disons, potable pour les autres pays et continents mais absolument merveilleux pour la capitale londonienne. Quelques rayons de soleil réussissaient à percer la masse encore un peu présente de nuage. Une légère brise soufflait sur la ville, en faisant voler les cheveux des filles et ceux de certains garçons aussi. Les demoiselles sortaient leurs robes et leurs jupes colorées qu'on pouvait distinguer à milles kilomètres à la ronde. Pour les hommes, c'était les t-shirts près du corps, qui moulait parfaitement leur musculature qu'ils avaient mis du temps à acquérir pendant l'hiver. En fin de compte, dans cette journée ensoleillée, les habitants de Londres voulaient à tout prix montrer leurs atouts. Et ils n'avaient pas tort. On était début mai, et la météo n'avait pas été des meilleures jusqu'ici. Enfin bref, ça ne sert à rien de s'étaler sur le sujet. En tout cas, c'était la saisons des amours et les célibataires cherchaient à trouver un compagnon, même d'été. Tous, sauf une. Zoé. Elle s'en foutait bien de ces trucs. S'amuser comptait bien plus que trouver quelqu'un qui vous collait aux bask' en vous disant des mots d'amour. Les coups d'un soir suffisaient amplement à satisfaire sa libido. En parlant de ça, ce soir, elle souhaitait sortir. Et justement, trouver un amusement. Elle dégaina alors son portable, et écrivit un texto à son meilleur ami Thiago « J'ai envie de sortir. Et toi aussi du coup. Alors, habille toi bien, pour une fois, ça nous changerait. Je serais là dans deux heures, t'as le temps de nous faire un truc potable je pense. C'est pas comme si t'étais handicapé de la beauté. » Envoyé.

Douche, robe, maquillage et parfum. Voilà Zoé prête. Elle prit le chemin pour aller chez Thiago et sonna.

Zoé sentit son portable vibrer dans son sac. Après une laborieuse fouille de ce qui ressemblait à la caverne d'Ali Baba, elle trouva enfin son iPhone. Oui son iPhone, le genre de truc qui coûte la peau des fesses, qui peut contenir des dizaines et des dizaines d'application toutes plus inutiles les unes que les autres, et qui sert à garder contact avec certaines personnes qu'on ne prend pas le temps de voir en réalité et bien d'autres utilités encore. Après avoir composé son code, elle lit enfin la réponse de Thiago. Un simple « Ok. :P ». C'était tout ? Ok ? Évidemment, Zoé en attendait un peu plus, elle lui avait d'abord écrit qu'il ne savait pas s'habiller, puis lui avait fait un compliment, plus ou moins dissimulé, il y avait matière à répondre tout de même, non ? Bon, il fallait avouer que la gente masculine avait un don pour la fainéantise, mais Zoé était sa meilleure amie. Bref, cette réponse l'avait légèrement vexé. Et elle ne manquerait pas de lui faire remarquer. Ce qui n'allait pas tarder, puisque la demoiselle pressait en ce moment même le bouton de la sonnette de chez Thiago. Qui lui ouvrit la porte avec un « Zooooooé ! » ravi. Elle rentra dans son appartement, en disant « Salut trou duc'. Donne moi ce que tu veux, je m'en fiche. » Son meilleur ami était vêtu d'un pantalon en toile beige, et d'un simple t-shirt. Elle le scana de haut en bas avec un sourire en coin et lui dit « Bon t'aurais pu faire pire aujourd'hui. » en haussant les épaules. Puis, connaissant le studio par cœur, elle alla s'asseoir dans un fauteuil, et prit possession de la télécommande, en mettant sa chaîne préférée. Elle tourna ensuite la tête vers le jeune brun résident des lieux, et lui demanda « Quoi de beau Trou Duc' ? » Ce surnom n'était pas celui qu'elle utilisait habituellement, mais aujourd'hui, il lui allait merveilleusement bien. Allez savoir pourquoi.

Il avait été recruté pour être l'égérie le temps de quelques photoshoots, d'une marque de football. Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais c'était le plus cadeau qu'on puisse lui faire. Une marque de foot ? Mais oh mon dieu, quelle chance ! Il était comme tous les garçons, un ballon rond et le voilà heureux. Zoé , quant à elle, préférait le rugby. C'était plus viril que quelques garçons qui tapaient une fois dans la balle et gagnait des millions. Au moins, avec les rugbymens, il y avait un peu de sang et de dents cassées, mais ils savaient pourquoi ils étaient payés. Bref, elle lui sourit et répondit sincèrement « Je suis contente pour toi. Tu vas pouvoir montrer tes abdos et tes biceps sur du papier glacé, à en faire jalouser les plus beaux hommes de la terre, et surtout à en faire baver des milliers de filles. » Elle but une gorgée de soda en le remerciant d'un signe de tête puis répondit à sa question : « Oh tu sais moi. Je vogue au gré du vent, je me laisse porter. Franchement rien de spécial. » L'impatient Thiago demanda où ils allaient ce soir. Elle rit. Sans répondre. La jeune blonde sortit un paquet de Marlboro de sa poche en demandant à son meilleur ami « Je peux ? » puis sans attendre sa réponse, elle sortit son briquet et alluma le bâton de nicotine, en tirant une première taffe. Cette saveur lui avait manqué depuis les vingt minutes où elle n'avait pas envahie sa bouche. Après avoir consumé la moitié de ce qui l'amènerait sûrement dans la tombe, elle daigna enfin lui donner une réponse. « On va dans un bar à putes. Comme tu les aimes. Y aura des rousses, des blondes, des brunes, des travlos aussi si tu veux. » En parlant de couleur de cheveux. Zoé adorait changer, constamment. Les plus habituelles, et surtout celles qui lui allaient le mieux étaient le brun, le roux et le blond. Les standards. Quand elle était plus jeune, à Paris, ses cheveux avaient subis du rouge, du violet, et même du bleu. En effet, la jeune rebelle ne passait pas inaperçue, c'était exactement ce qu'elle voulait.