Thaliya sans Niel, c'était un peu comme une crêpe sans Nutella. Ces deux là se connaissaient depuis toujours. Leurs parents étaient amis de longues dates  et c'était en couche culotte qu'ils avaient fait leurs premières conneries ensemble. En avait suivit bien d'autres mais les années avaient forgés entre eux quelque chose d'indestructible. Au lycée, Niel avait cette réputation de mauvais garçon, plus interessé par la musique que par le reste et Thaliya n'arrêtait pas de lui répéter à quel point elle avait envie de frapper à coup de pelles les grognasses qui l'attendait à la fin des cours pour l'écouter jouer. La brune le connaissait par coeur et lui aussi. C'était son meilleur ami, son confident, son frère, tous les adjectifs du monde n'auraient pas suffit à décrire leur relation. Il était 16 heures. Les cours venaient à peine de finir et, son sac sur le dos, Thaliya sorti du bâtiment. Il faisait beau, les premiers rayons du soleil après un long hiver faisaient leur apparition. Les températures n'étaient pas encore estivales mais il faisait assez bon pour rester dehors. Traîner sur le banc au fond de la cour était l'activité favorite de Niel et Thaliya. Ils pouvaient y passer des heures à fumer des cigarettes et à rire de tout et de rien. La jeune femme darda un regard rapide sur la cour vide. Pas de Niel. Elle s'installa tout de même pour l'attendre. Sur ce fameux banc était inscrit des dizaines de conneries qu'ils avaient gravés à coup de clés. La veille, ils s'étaient retrouvé chez Niel pour une petite soirée. Cela avait beau être un mardi soir, la mère de Thaliya ne posait jamais de question lorsque celle-ci déclarait aller chez les Weatherly. Ils avaient passés la soirée dehors, à traîner dans la ville avec la guitare du jeune homme, écumant les bars sans avoir l'âge d'y entrer. Thaliya se fichait bien de savoir si elle avait l'école le lendemain. Le lycée était une prison que la présence de Niel rendait supportable. Alors qu'elle s'apprêtait à lui écrire pour lui demander ce qu'il pouvait bien être en train de foutre mis à par se tirer sur la nouille pour faire aussi long, une silhouette filiforme, vêtue d'une chemise carolée rouge trop grande et d'une paire de slim noir traversa l'énorme poste d'entrée. Ses cheveux en bataille devant les yeux, Niel releva la tête et se dirigea en direction du banc. Thaliya avait aux lèvres un large sourire, comme à chaque fois qu'elle le voyait. " Ca va ? Bien décuvé ? " Elle lâcha un petit rire en découvrant le visage du jeune homme qui avait visiblement peu dormi. " J'ai cru que cette journée de merde se finirait jamais. ". Elle attrapa une cigarette qu'elle tira hors du paquet avant de la glisser entre ses lèvres pour l'allumer. Elle non plus n'avait fermé l'oeil de la nuit. Pour la première fois depuis longtemps, Thaliya avait ressenti quelque chose d'étrange en se glissant dans les bras de Neil le soir. Il y avait quelque chose de plus, comme si son ventre pétillait de l'intérieur. Pour se rassurer, elle s'était dit que c'était sûrement la weed mais à nouveau, retrouver le beau blond face à elle faisait s'emballer son coeur. " On fait quelque chose ce soir ? Même un FIFA ou un coup au local avec les autres, ca me va, mais j'ai pas envie de croiser ma mère. " Thaly lâcha un soupire. Elle savait que si elle mettait les pieds à la maison, elle se ferait sermonner sur ses mauvaises notes.

« eh, mec, t'endors pas hein » avachi comme le plus déchet de la terre sur mon banc, mon ami à côté de moi me poussait du coude, m'arrachant de mon sommeil. qu'est-ce qu'il me gavait, celui-là; je levais mon index vers lui sans scrupule, toujours couché sur la table. au moins ça avait le mérite d'être clair. c'était la dernière heure de cours et j'avais hâte de finir cette journée qui me paraissait éternellement longue. j'aspirais une seule et unique chose: dormir. et la raison de ma fatigue évidente était que la veille, thaliya avait passé la soirée avec moi en ville, à boire dans les bars jusqu'à pas d'heure. je ne regrettais en rien les moments passés avec elle, juste que j'avais du mal à assumer le lendemain. thaliya c'était ma meilleure amie d'enfance. vous savez, celle qu'on connaît depuis l'époque des couches-culottes, avec qui on passe sa scolarité et avec qui on fait les pires conneries du monde? j'vous présente thaliya. en temps normal, j'aurais jamais pu sortir en semaine, mais thaliya était quelque part un membre de la famille alors ça ne dérangeait pas ma mère qui nous laissait sortir. évidemment, quand elle voit que je rentre à l'aube, complètement déchiré, croyez-moi que je me dis que j'aurais du rester là où j'étais. en d'autres termes, thaliya était clairement la femme de ma vie. je connaissais tout d'elle comme elle connaissait tout de moi. je connaissais son caractère de chien par cœur et savait pertinemment qu'elle détestait voir une fille s'approcher de moi. comme quoi la guitare ça fait son charme. la sonnerie venait de retentir, je me sentais libéré, c'était un sentiment de pur bonheur. n'ayant même pas sorti mes affaires de mon sac, c'était ainsi plus pratique pour pouvoir dégager de ce local qui empestait et partir rejoindre tha au fond de la cour. c'était un endroit où on se réunissait tous les jours, c'était comme un rituel et c'était rare qu'on manque un jour sans se voir là-bas. à peine sorti que je remarquais une chevelure brune au loin. ça ne pouvait être qu'elle, même si les rayons du soleil m'aveuglaient comme gilbert montagné (lol). je m'approchais doucement d'elle, la tête dans le cul, et elle l'avait d'ailleurs rapidement remarqué, ce qui m'avait valu une remarque sur ma gueule qui laissait à désirer. c'est vrai qu'elle ça se voyait moins. « alors, bien décuvé? » je lançais mon sac plus loin, peu importe où il arriverait et m'asseyais à côté de la jeune femme qui venait de sortir une clope de son paquet. « pas vraiment. j'ai envie de dormir ouais. » j'aurais pu dormir là, maintenant, tout de suite. « ouais fifa ça me va. y a quoi avec ta mère encore? » je tournais la tête vers elle. je pouvais admirer son sourire magnifique... ouais bon il est banal quoi. (a)

(sa race j'me remets pas du gilbert montagné AHAHA)

« pas vraiment. j'ai envie de dormir ouais. » ca me faisait rire. Niel était toujours le premier pour faire des conneries, mais pour les assumer, c'était autre chose. ses yeux se fermaient tout seul, j'en avais presque de la peine pour lui. « t'inquiète, moi aussi j'ai mal dormi. » j'entendais mon lit qui m'appelait, mon duvet qui voulait me serrer bien fort. je lançais un coup d'oeil rapide sur mon téléphone : 16h30. si je me dépêchais, j'avais encore le temps de rentrer chez moi pour dormir un peu avant ce soir, ou je pouvais aussi m'étaler dans celui de Niel, qui était deux fois plus grand. « ouais fifa ça me va. y a quoi avec ta mère encore? » je tournais la tête vers lui, manquant de rouler des yeux. qu'est ce qu'elle pouvait me souler ses derniers temps, à toujours me courir après pour savoir si mes notes si et si mes notes ça. comme si je venais au lycée par plaisir. « j'sais pas ce qu'elle a mais elle est tout le temps sur mon dos et y'a pas moyen. si je pouvais je dormirais jusqu'à la fin de ma vie chez toi ... » et ça ne m'aurait pas dérangée. plus de soeur pour me piquer mes fringues, plus de parents pour me sermonner et un meilleur ami h24 sous la main. d'un côté, ça me soulageait que Niel accepte qu'on fasse une soirée jeux vidéos. ca voulait dire lui et moi, tranquille. plus je regardais sa tronche, plus j'avais envie de rire. en règle général, il avait jamais l'air très reveillé mais aujourd'hui c'était particulièrement flagrant. « au pire on va se poser sous un arbre » je tournais la tête en direction du parc. j'avoue à ce moment là, la cuite de la vieille et la nuit blanche m'avaient tellement tuées que j'aurais pu me poser par terre et dormir. je me levais du banc et attrapa le sac de Niel pour le lui tendre avant de jeter ma cigarette un peu plus loin. je voulais me casser d'ici avant que les pétasses de première ne sortent des cours et me vole mon pote. il savait que j'avais un caractère de cochon et dans ses moments là, je devenais insupportable. mais j'aimais vraiment pas qu'on touche à ce qui m'appartient. j'en savais rien finalement mais j'aimais dire que ce déchet blond était à moi. moi, j'étais là dans les moments de merde, quand il se bagarrait pour des conneries ou qu'il était à deux doigts de se faire emmener par les flics et pas simplement pour baver devant sa guitare. pffff ca m'énervait rien que dit penser, et Niel allait sûrement le voir à l'expression de mon visage. « allez on bouge ! » le ton était tout de suite moins chaleureux.