Après les cours, j’avais pris l’habitude de marcher en passant par les parcs. Depuis que j’avais quitté Paris, je voulais profiter de la ville natale de mon père. Mon sac en bandoulière sur l’épaule, je marchais lentement en regardant un peu partout… C’était assez étrange pour moi de me retrouver dans une ville où les plus jeunes parlaient un anglais parfait. Après vécu dans Paris où le français dominait, soudain, je me retrouvais propulsé dans Londres. Mais je ne m’en plaignais guère, bien au contraire. J’adorais cette nouvelle vie.

J’arrivais alors dans la rue qui menait à la villa de Miloë. Même si mes parents étaient plutôt riches, j’avais préféré économiser un peu mon argent en cohabitant avec quelqu’un. Miloë possédait une belle villa alors j’avais fini par vivre chez elle. Même si au début, j’étais très gêné car c’était bien la première fois que j’allais vivre dans une maison qui n’était pas la mienne, j’avais fini par m’habituer à cette cohabitation et même, j’y avais vraiment pris goût. Miloë avait une fille, Anaé-May. C’était d’ailleurs grâce à elle et aux dessins animés que j‘avais fini par m’ouvrir un peu plus et même… Je m’étais attaché à elle… Bon ok, je devais l’avouer, je ne m’étais pas seulement attaché à Miloë, j’en étais tombé amoureux… Sa douceur, sa gentille me faisait littéralement craquer… Mais elle était plus vieille que moi et peut-être que toutes ses attentions envers moi n’étaient qu’amicales… Peut-être pire… Elle me voyait comme un petit frère. Ok, elle n’avait que trois ans de plus que moi mais tout de même, ça m’effrayait un peu quand même.

Trop préoccupé par mes pensées, j’arrivais à la villa sans même m’en rendre compte. J’ouvris la porte, entrai puis refermai à clés derrière moi. Je retirais ma veste et dit assez fort pour qu’elle m’entende :

« Miloë, Anaé-May, je suis rentré. »

Je savais que j’entendrais bientôt les pas de la mini Miloë courir pour me dire bonjour, ce qui arriva assez rapidement. J’adorais les enfants, du coup, j’adorais cette petite. Je lui fis un bisou sur la joue avant de la laisser courir. Ca devait être l’heure des dessins animés. J’allais dans ma chambre déposer mes affaires puis je ressortis pour aller dans la cuisine. J’avais un peu faim et je décidai de me faire un sandwich au poulet. Oui, j’avais une envie de poulet et de beaucoup, beaucoup de mayonnaise ! J’entrai dans la cuisine et vit Miloë.

« Coucou, ma belle. » lui dis-je avec un sourire.

Je me dirigeai vers elle et lui embrassai la joue. Plus d'une fois, j'avais espéré pouvoir aller un peu plus loin, l'embrasser sur les lèvres mais je m'étais retenu. S'il y avait une chose que je ne voulais pas, c'était bien d'être rejeté...

Ca se voyait que j'avais fini par m'habituer à cette vie... J'avais fini par y trouver mes repères. Les cours se passaient bien. J'avais fais d'incroyables rencontres mais la meilleure restait celle avec Miloë. J'avais eu beaucoup de chance de tomber sur elle et non pas une vieille grincheuse qui m'obligerait à lui faire son ménage. Non, Miloë était douce, sympathique, drôle... Et surtout très belle... Vraiment belle. En fait, elle éclipsait même Rachel... Oui, mon ex qui m'avait quitté quand elle avait su que je partais pour Londres. Je dois avouer que longtemps j'ai pensé que je ne m'en remettrais pas mais finalement, je l'avais bien vécu et même, je sentais que tout cette histoire était à présent derrière moi.

J'avais dis bonjour à cette petite pile électrique qui avait ensuite foncer retrouver ses dessins animés. Et après avoir fais mon sandwich, je comptais bien la rejoindre. Mais avant je déposai mes affaires puis entrai dans la cuisine où je trouvais Miloë, occupée à cuisiner. Ah oui, c'était aussi un des avantages, c'est que Miloë se débrouillait vraiment bien derrière les fourneaux et pour un gourmand comme moi, c'était le paradis !
Je m'étais approché d'elle pour lui embrasser la joue, lorsque je la vis qui allait tomber. Je me précipitai alors pour la rattraper. Elle tomba dans mes bras mais ce qui suivit... Je ne l'avais vraiment pas prévu. Nos lèvres se touchaient, non en fait, elles se scellèrent dans un baiser. Certes, nous ne l'avions pas fais exprès mais moi... Je dois avouer que j'en profitais pour savourer la douceur de ses lèvres. J'avais tant espérer pouvoir un jour y goûter. J'avais dût espérer vraiment très fort cette fois-ci. Je la laissais se relever, aussi rouge qu'elle. Je ne savais plus trop où me mettre, je me grattais l'arrière de la tête en lui faisant un sourire tout aussi gêné... Finalement, je lui demandais en bafouillant :

« Alors... Euh, ta journée s'est bien passée ? »

D'accord, c'était ridicule mais je ne savais pas quoi lui dire. Je n'étais pas le genre grand séducteur collectionnant les femmes donc les techniques de drague à deux balles, je ne les connaissais pas. Moi, je ne connaissais que les phrases sincères... Voire un peu trop sincères.
Je remarquais que je lui tenais encore la main mais que, bizarrement, je n'arrivais pas à lâcher. Sans doute parce que sa petite main dans la mienne avait trouvé sa place... Que sa peau douce était comme un amant sur ma main... Et Miloë n'essayait pas de la retirer alors pourquoi devrais-je le faire ?

Je lui avais demandé si sa journée s'était bien passée, sûrement parce que je me sentais gêné de la situation. Pourtant, dans le fond, elle me plaisait bien mais... C'était si inattendu. Je n'avais pas lâché sa main... Et je n'étais pas pressé de le faire... Nous n'étions pas un couple donc ces moments de tendresse étaient plutôt rares même si j'aurais voulu le contraire.

Je vis alors Miloë se rapprocher de moi puis lentement, ses lèvres se rapprochèrent des miennes. Je fermai alors les yeux et elle les posa. C'était ce que j'attendais... Un baiser. Sentant ses mains derrière ma nuque, je la pris par les hanches et la serrai contre moi. Les battements de mon coeur s'accéléraient de plus en plus. Je me demandais si elle le sentait battre contre mon torse, malgré mon t-shirt.
Miloë s'écarta, leva la tête vers moi et je ne pûs m'empêcher de lui sourire. Je n'avais attendu que ça, pouvoir enfin savoir mes sentiments pour elle étaient réciproques ou non. Et d'après ce baiser, ils l'étaient. Je lui caressais le visage, puis je retirai une mèche qui lui barrait le visage. Je plongeai mon regard dans le sien comme elle faisait et j'en perdais tous mes mots. Je savais Anaé risquait de débouler dans la cuisine mais pour l'instant ni moi, ni Miloë ne nous en inquiétions. Tout ce qui comptait était que l'on soit ensemble, rien que tous les deux.

Mon coeur s'emballait de plus en plus. Il y avait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Il faut dire que mon ex y était pour quelque chose. Lentement, la jolie brune s'éloigna de moi. Je lui caressai le visage avec douceur en plongeant mon regard dans le sien. Ses doigts étaient sur mon coeur cognant contre mon torse. Elle le remarqua.

« Ca c'est de ta faute, tu sais... », lui dis-je en riant doucement.

Je sentis à nouveau ses lèvres contre les miennes. Ce fut à moi d'esquisser un sourire. Depuis le temps que j'attendais de pouvoir enfin l'embrasser. Je lui caressai les cheveux, en la tenant contre moi. Je lui chuchotais alors à l'oreille :

« Je t'aime, Miloë.»

Je lui déposai un baiser sur la joue avec beaucoup de tendresse. Miloë me ce dit alors qu'elle m'aimait et qu'elle voulait me faire des câlins. Sans un mot, elle se jeta sur moi et je la serrais dans mes bras. Je sentais ses lèvres dans mon cou et j'en frissonnai. Je penchais ma tête vers elle pour sentir son parfum, m'enivrer avec... Lorsque je l'entendis parler... Je relevais ma tête et je vis Anaé-May qui nous observait. Je lui fis un sourire. La petite Anaé voulait que je la suive pour aller regarder la télé. Comment résister à sa petite moue adorable.

« J'arrive ma puce.»

Je pris le visage de Miloë entre mes mains et l'embrassais encore avec tendresse. A contrecoeur, j'éloignais mon visage puis lui dis :

« Tu nous rejoins après, hein.»

Ne résistant pas, je l'embrassais encore puis je suivis Anaé-May qui sautillait devant moi. Je m'installais sur le divan, la mini Miloë s'assit à côté de moi. Ensemble, nous rigolions devant des dessins animés. Des fois, je la taquinais. Je me disputais avec cette petite comme si j'avais moi aussi trois ans. Mais c'était plus fort que moi, j'adorais m'amuser avec les gosses.